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8 • AOÛT 2012 •
INFORME AFFAIRES
O
pinion
Conseil du patronat du Québec
La croissance du Québec passe par l’immigration et la formation
Source : Conseil du patronat du Québec
À l’occasion du déclenchement pro-
bable d’une campagne électorale au
Québec au cours des prochaines
semaines, le Conseil du patronat du
Québec diffuse une série de textes
d’opinion de son président, M. Yves-
Thomas Dorval, sur les défis du
Québec pour créer davantage de
richesse et prospérer de façon du-
rable. Regroupant plusieurs des plus
grandes entreprises du Québec, le
Conseil du patronat du Québec réu-
nit également la vaste majorité des
associations patronales sectorielles,
en faisant ainsi la seule confédéra-
tion patronale du Québec.
Les employeurs devront êtres davan-
tage créatifs
La campagne électorale québécoise à
venir permettra aux différentes forma-
tions politiques de présenter leurs pro-
positions respectives pour répondre aux
nombreux défis que doit relever la société
québécoise. Parmi les enjeux incontour-
nables sur lesquels les candidats devront
se prononcer, le vieillissement démogra-
phique et son impact sur la disponibilité
et la qualité de la main-d’œuvre, figurent
sans aucun doute en tête de liste.
En effet, avec la diminution de la popu-
lation active, les employeurs n’auront
d’autre choix que de faire preuve de
créativité et d’initiative afin d’attirer et
de retenir les meilleurs talents au sein
de leur organisation et améliorer leur
productivité. Pour y parvenir, le Québec
devra miser davantage sur l’éducation et
la formation continue, de même que sur
un accroissement de la participation au
marché du travail de certaines catégo-
ries de travailleurs, notamment les tra-
vailleurs d’expérience de 55 ans et plus
et les personnes immigrantes.
Des Québécois plus scolarisés et
plus diplômés
Dans son Bulletin de la prospérité du
Québec 2011, le Conseil du patronat sou-
lignait la performance relativement bonne
du Québec au chapitre de la scolarisation
et de la diplomation de ses citoyens. Ain-
si, la proportion de Québécois de 25 à 64
ans qui ne possédaient pas de diplôme
d’études secondaires en 2008 était de
16,3 %, ce qui est légèrement supérieur
à la moyenne canadienne (13 %), mais
beaucoup moins préoccupant que pour
plusieurs pays membres de l’OCDE.
Au chapitre de la formation universitaire,
le Québec fait également bonne figure. En
effet, les diplômes de premier cycle décer-
nés en 2008 représentaient l’équivalent
de 32,3 % de la population âgée de 22
ans. Mieux encore, la province se classait,
pendant la même période, parmi les États
et les provinces qui affichaient un des taux
de scolarisation postsecondaire les plus
élevés au monde (45 %), devant des pays
comme la France (30 %), le Royaume-Uni
(33 %), les États-Unis (41 %) et le Japon
(42 %).
Miser sur la formation continue des tra-
vailleurs
Si les Québécois sont relativement bien
scolarisés et diplômés, des problèmes
persistent dans l’adéquation entre la for-
mation et les besoins du marché du travail
ainsi que la mobilité interrégionale des
travailleurs. À titre d’exemple, en 2008,
moins d’un travailleur québécois sur trois
(28,2 %) avait suivi de la formation liée
à l’emploi, soit beaucoup moins que par
rapport à la moyenne canadienne (36 %)
ou à la Colombie-Britannique (35,5 %), à
l’Ontario (38,3 %) ou à l’Alberta (43,3 %).
Favoriser la participation des travail-
leurs d’expérience au marché du travail
Par ailleurs, le Québec peine à inciter
ses travailleurs d’expérience de 55 ans
et plus à rester sur le marché du travail.
Par exemple, en 2009, le taux d’activité
des travailleurs de 55 à 59 ans était de
67,3 %, soit moins que dans le reste du
Canada (71,7 %), que, particulièrement,
en Colombie-Britannique (71,9 %) et en
Ontario (72,2 %), et, surtout, beaucoup
moins qu’en Alberta (80,0 %).
Attirer et retenir les travailleurs immi-
grants
Enfin, le Québec affronte un défi
de taille pour assurer une meilleure
intégration économique de sa main-
d’œuvre immigrante. Ce fait est
particulièrement frappant lorsqu’on
observe le rapport entre le taux de
chômage de la population immigrée et
celui de la population née au Canada,
qui est substantiellement plus élevé au
Québec qu’ailleurs au Canada, et ce,
peu importe la cohorte retenue. Par
exemple, on constate que le taux de
chômage de la population immigrée
établie au Québec depuis 5 à 10 ans
est le double de la population native,
un écart qui s’avère encore plus impor-
tant pour les personnes immigrantes
arrivées au Québec depuis cinq ans ou
moins (le taux de chômage est alors
trois fois plus élevé).
Pour inf.: www.cpq.qc.ca
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