Informe Affaires - Édition Décembre 2015 - page 28

28 • DÉCEMBRE 2015 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
SAGUENAY – L’univers de la
mode est en plein essor à tra-
vers le monde. Sur le boulevard
Sainte-Geneviève à Chicoutimi,
Louise Boivin travaille six jours
sur sept depuis plusieurs années
pour concevoir des vêtements qui
se vendront partout au Québec.
Avec une production de 200 vête-
ments par semaine, Louise Boivin
est régulièrement dans le sous-sol
de son entreprise. Là, avec l’aide de
quatre autres personnes, elles tra-
vaillent comme des petites fourmis
pour expédier les commandes qui se
retrouveront jusqu’en Ontario. Avec
une trentaine d’années en affaires,
l’entrepreneure a décidé, un bon jour,
de dessiner ses propres morceaux et
le succès a été au rendez-vous.
La Collection Cstraight se démarque
depuis sept ans par sa passion pour
la mode vestimentaire féminine, une
collection avant-gardiste et par la
qualité des vêtements. L’entrepre-
neure souhaite que les femmes s’ha-
billant entre le XXXS jusqu’au 7 X
puissent profiter d’un large éventail
de vêtements contemporains qui sau-
ra répondre aux divers événements
de la femme moderne et active.
« Ma collection se retrouve dans une
trentaine de boutiques. Nous n’atten-
dons pas pour expédier la marchan-
dise. Dès que c’est prêt, nous l’en-
voyons. Il faut répondre à la demande
grandissante », a commenté Louise
Boivin.
Des boutons et encore des bou-
tons
Lors de notre visite à sa boutique, la
propriétaire n’a pas hésité à montrer
le nombre impressionnant de boutons
qui se comptent par plusieurs milliers
et les prochains tissus qui seront à
la mode. «J e suis déjà dans ma col-
lection d’été. Nous n’avons pas un
bouton pareil. J’achète des boutons
encore et encore. Ma tête est actuel-
lement neuf mois en avance alors que
l’hiver arrive à nos portes », a-t-elle
ajouté.
Avec des vêtements fabriqués et
conçus au Saguenay, Louise Boivin
avoue que parmi sa clientèle se re-
trouvent plusieurs femmes d’affaires
et que c’est aussi en pensant à elles
que la designer crée des morceaux
autant pour le loisir, pour le travail
que pour des soirées élégantes. C’est
sans doute grâce à ses études en arts
plastiques qu’elle a décidé de prendre
le crayon pour dessiner sa première
collection qui avait déjà conquis plu-
sieurs clientes.
« Made in Saguenay »
Ginette Reno porte les vêtements de
Cstraight et pourtant, l’entrepreneure
a su garder les pieds sur terre même
si cela a augmenté ses commandes.
Comme quoi, il est possible de s’ha-
biller 100 % « Made in Saguenay ».
INDUSTRIE DE LA MODE
Collection Cstraight
Louise Boivin innove
par ses créations réalisées
à Saguenay
Louise Boivin est la propriétaire de Cstraight. Après Ginette Reno, serez-vous la prochaine
personne à porter des vêtements produits exclusivement au Saguenay ?
(Photo: Jean-Luc Doumont)
par Jean-Luc Doumont
La production juste-à-temps est aujourd’hui très populaire à cause de
l’emphase placée sur la réduction des coûts. Le système est destiné à
fonctionner dans un environnement comportant des temps de production
constants et une demande prévisible.
Le mode juste-à-temps permet d’éliminer les stocks inutiles, qui sont du gaspil-
lage, en fabriquant (ou achetant) la quantité précise nécessaire au moment et à
l’endroit où on en a besoin. Au lieu de remplir des entrepôts de pièces en atten-
dant de les utiliser, on produit donc au fur et à mesure de la demande.
Le concept du juste à temps a vu le jour dans l’usine Ford de Highland Park au
Michigan. Au début du siècle dernier, l’entreprise recevait des bateaux chargés de
minerais de fer qui était transformé en acier dans sa propre fonderie, puis coulé
en blocs moteurs dans un délai de 24 heures. Cette pratique fut abandonnée
par le constructeur dans les années d’abondance de 1945 à 1978. La méthode
est également apparue en 1937 au Japon chez Toyota et est attribuée à Kiichiro
Toyoda fils du fondateur de la compagnie.
La crise du pétrole de 1978, qui a été suivie d’une récession économique, a
changé les manières de faire. Les producteurs automobiles devaient à tout prix
réduire leurs dépenses, incluant le délai entre la production et la vente du véhi-
cule. En 2007, alors acculé à la faillite, Chrysler utilisait le système juste-à-temps
pour réduire ses coûts. Le processus était si bien rôdé que lorsque l’usine de
moteurs de Chrysler à Détroit au Michigan déclencha une grève éclair, la chaine
d’assemblage de l’usine de Windsor en Ontario s’est arrêtée 4 heures plus tard.
Le concept théorique sonne vraiment bien et correspond à l’image d’un processus
extrêmement efficace qui représente l’objectif ultime à atteindre. Dans les faits,
le vrai juste à temps est très difficile à coordonner, puisqu’il implique plusieurs
conditions préalables :
• Collaboration très étroite entre l’acheteur et le fournisseur
• Volume d’achat important
• Besoins connus à l’avance (intégration des systèmes informatiques)
• Réseau de transport fiable
• Achat en petits lots
• Nombre restreint de fournisseurs situés à proximité du lieu de livraison
• Évaluation serrée de la performance des fournisseurs
• Présence d’analystes et de planificateurs de production
La Smart Fortwo, championne du juste à temps
Sur son site d’Hambach, en France, Smart a poussé à l’extrême le concept du
juste-à-temps. Les livraisons s’insèrent de manière synchrone dans la chaîne de
montage.
Pour cela, Smart a mis en place une organisation très performante basée sur deux
principes : le « juste-à-temps » et le « juste en séquence ». Chez Smart, 70 % des
pièces livrées arrivent directement sur la chaine d’assemblage sans passer par
un magasin de stockage. Seules les petites pièces comme les vis sont placées en
stock, mais ces derniers ne durent pas plus de trois jours en moyenne.
Pour les composants les plus volumineux, il n’y a pas de stock, ni même de livrai-
sons par camions. Les fournisseurs comme Magna Uniport (portes), SAS automo-
tive (tableau de bord) et ThyssenKrupp (groupe motopropulseur) occupent tous
des bâtiments voisins qui sont reliés à l’usine Smart par des convoyeurs permet-
tant d’envoyer les pièces directement sur la ligne d’assemblage. Les livraisons
des différents fournisseurs sont organisées de manière à s’intégrer en séquence
dans la chaîne de production, les opérateurs n’ont donc pas à se demander quel
équipement installer sur quelle voiture.
Pour les fournisseurs, assurer le juste en séquence est un défi quotidien. Même
si la production est planifiée plusieurs semaines à l’avance, les commandes ne
leur parviennent que lorsque les véhicules arrivent sur la ligne d’assemblage, ce
qui ne laisse que quatre heures pour livrer. Le paiement au fournisseur est lui
aussi très rapide, puisque 79 % des composants sont déjà payés aux fournisseurs
lorsque la Fortwo arrive au bout de la chaine d’assemblage.
En réalité, très peu d’entreprises peuvent pousser le principe jusqu’à recevoir des
pièces quelques heures avant leur utilisation, mais
la meilleure manière de
réduire l’inventaire consiste à bien le gérer.
FrançoiS Guay, pgca
Spécialiste en approvisionnement
C
hronique
no
35
Mais qu’est-ce que le
juste à teMps au juste?
François Guay est diplômé en administra-
tion de l’UQAC, il détient un titre profes-
sionnel en gestion de la chaîne d’approvi-
sionnement, plusieurs années d’expérience
sur le terrain ainsi que de la formation
dans des domaines connexes tels : la ges-
tion de projet, les opérations manufactu-
rières (MRP), la logistique, la qualité et la
gestion lean (modèle Toyota).
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