Informe Affaires - Édition Février 2016 - page 31

INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici •
FÉVRIER 2016 • 
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SAGUENAY – Pour les nouveaux
gestionnaires des Saguenéens
de Chicoutimi, il est indéniable
qu’une ville comme Saguenay a
besoin d’un tel équipement pour
rayonner à l’échelle de la région et
du Québec. Le président du comi-
té de gestion de l’équipe, Richard
Létourneau, a confié à Informe
Affaires qu’il considère le club de
hockey comme un des plus impor-
tants véhicules publicitaires de la
ville.
« Ça fait partie des nombreux élé-
ments qui font que des individus ou
des entrepreneurs vont décider de
choisir Saguenay pour s’installer, au
même titre qu’un conservatoire ou un
université », explique-t-il. Pour ce bé-
névole passionné de hockey, les re-
tombées économiques de la conces-
sion ne sont pas négligeables non
plus. Avec un budget de fonctionne-
ment de plus de 2 M$ et une centaine
d’entreprises impliquées à titre de
fournisseurs ou partenaires, l’opéra-
tion des Saguenéens a un impact cer-
tain dans l’économie de Saguenay.
« Les soirs de match à domicile,
près de 100 ressources sont impli-
quées dans la bonne marche de la
présentation de la partie », lance
l’homme d’affaires. Sans compter
que certaines équipes drainent leurs
partisans ou les familles des joueurs
lorsque les parties sont présentées
au Centre Georges-Vézina. Pour
l’homme d’affaires, il est indéniable
que l’économie locale en profite.
Impliquer davantage la communauté
d’affaires
Richard Létourneau assure être bien
secondé dans sa tâche par ses deux
acolytes Jean-François Abraham,
vice-président aux opérations et Marc
Denis, vice-président hockey. «Je suis
là parce que je suis fier de ma ville»,
confie-t-il. Les trois bénévoles ont pris
la relève de l’entreprise privée dans
l’opération de la franchise à l’automne.
Le président affirme d’emblée que, mal-
gré des conditions délicates, le trans-
fert s’est réalisé dans le respect avec
l’ancienne organisation, qui a offert une
excellente collaboration et une grande
transparence.
Selon Richard Létourneau, le début
de saison difficile est derrière l’équipe,
qui connait actuellement une belle sé-
quence. «Les statistiques de fréquenta-
tion aux matchs locaux sont en hausse,
avec une moyenne de 2500 amateurs
au cours des 6 dernières parties. Il ex-
plique que cette augmentation est en
partie attribuable à la participation de
la communauté d’affaires qui s’est im-
pliquée dans la relance, alors qu’une
quinzaine de parrains, propriétaires
d’entreprises, ont participé récemment
à un blitz de vente de billets de mi-sai-
son. Toutefois, le président veut plus
et confirme que des efforts seront faits
pour que les entrepreneurs s’appro-
prient davantage les loges corporatives
et le salon VIP. «On veut refaire la tradi-
tion, réinstaller la fierté et impliquer les
gens d’affaires, pour qu’ils invitent leurs
clients et leurs employés à assister aux
matchs à domicile», conclut Richard
Létourneau.
SPORTS ET LOISIRS
Les Saguenéens de Chicoutimi
Fierté et retombées économiques
Dans l’ordre habituel, Jean-François Abraham et Richard Létourneau, deux entrepreneurs
impliqués bénévolement dans le développement de la franchise des Saguenéens
de Chicoutimi.
(Photo: Guy Bouchard)
Le port de Grande-Anse sur le Saguenay est une infrastruc-
ture régionale présentant un des plus forts potentiels de
développement économique. Il est donc intéressant de
se rappeler les raisons initiales qui ont justifié, il y a plus
de 30 ans, la construction sur ce site de ces installations
portuaires.
Il faut d’abord distinguer Grande-Anse des Installations
portuaires privées de Rio Tinto Alcan (RTA). Alors que les
installations portuaires de RTA sur la Baie des Ha ! Ha!
sont pratiquement dédiées à 100 % à l’usage interne de la
compagnie, Grande-Anse est un port public, géré par Port
Saguenay, une corporation qui relève des lois fédérales.
L’histoire de Grande-Anse est liée au port public qui était
localisé au cœur de Chicoutimi et qui s’était spécialisé au
fil des années dans l’importation des produits pétroliers. La
zone portuaire de Chicoutimi s’est donc graduellement peu-
plée d’une véritable forêt de réservoirs de carburants aux
formes et couleurs variées, dont l’omniprésence fut de plus
en plus questionnée par la population de la ville.
Au tournant des années 1980, les autorités portuaires de
Chicoutimi décidèrent de construire un nouveau port de
mer sur le Saguenay, destiné à recevoir de grands navires
de transport de produits pétroliers et ainsi déplacer définiti-
vement les réservoirs du Centre-Ville de Chicoutimi.
Plusieurs sites potentiels furent alors évalués, dont
l’Anse-à-Pelletier à St-Fulgence, qui présentait de bonnes
qualités sur le plan maritime, mais avait trop de lacunes
Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de
trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et cana-
dien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement
économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au cœur de la stratégie «ON Y VA» des tra-
vailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la
stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine
Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine.
quant à l’aménagement près du port d’un parc de réser-
voirs pétrolier, le site du Quai Albert-Maltais, dans le chemin
St-Martin aux limites de Chicoutimi, était performant pour
accueillir les réservoirs, mais présentait trop de contraintes
maritimes pour être retenu (même si on y érigeait un nou-
veau quai), le site de l’Anse à Benjamin, sur le côté nord
de la Baie des Ha ! Ha ! avait d’excellentes qualités mari-
times (il deviendra plus tard le site de la marina de La Baie),
mais la nature argileuse des terres environnantes limitait
fortement l’aménagement d’un parc de réservoirs pétrolier
adjacent au futur quai.
Le site de Grande-Anse, situé directement sur le Saguenay
et à l’écart des zones habitées, présentait plusieurs carac-
téristiques favorables tant au niveau de la navigation mari-
time qu’au niveau des zones d’accueils des réservoirs. En
fait, un des seuls désavantages du site de Grande-Anse était
que 450 pieds de hauteur séparent les plateaux rocheux en-
vironnants du quai proprement dit.
Cet important dénivelé rendait techniquement complexe et
très couteuse la possibilité de faire arriver le chem in de fer
directement sur les quais, en plus de limiter très sévèrement
les superficies d’entreposage directement accessibles au
niveau des quais. Cependant, comme les installations por-
tuaires de Grande-Anse étaient essentiellement destinées
au transbordement de produits pétroliers, ce désavantage
ne fut pas considéré et le site fut retenu comme meilleur
site sur le Saguenay pour un terminal pétrolier de remplace-
ment aux installations du Centre-ville de Chicoutimi.
Le premier quai aménagé sur le site
de Grande-Anse fut inauguré en 1985.
Par contre, il n’y a pas eu de construction de
réservoirs pétroliers sur le site à l’époque, ni après. Plus encore,
les installations portuaires de Grande-Anse n’ont jamais reçu de
navires pétroliers, malgré qu’elles aient été construites à cet en-
droit spécifiquement à cette fin. Pourtant, les réservoirs pétro-
liers du Centre-Ville de Chicoutimi furent tous démolis et la région
est toujours parfaitement approvisionnée en produits pétroliers.
Comment donc expliquer une pareille contradiction?
Cela s’explique, entre autres, par le fait qu’au cours des années,
les gouvernements ont de plus en plus imposé des taxes sur les
produits pétroliers entreposés, ce qui a eu pour effet d’encourager
fortement la livraison directe de ces produits des raffineries aux
utilisateurs (les stations-services notamment). De plus, comme le
transport par camion était, et est toujours, moins réglementé, ses
coûts économiques d’utilisation sont beaucoup plus bas que ceux
du transport maritime ou ferroviaire, pour les distances et les
quantités en cause dans le cas des produits pétroliers au Québec
L’annonce récente par le gouvernement du Québec d’une poli-
tique maritime dont l’un des axes est justement la revalorisation
du transport maritime à l’intérieur du Québec est cependant por-
teuse d’espoirs pour un retour du transport maritime des pro-
duits pétroliers. D’autres projets liés à l’industrie minière et à
l’énergie (GNL Québec) assureront éventuellement à Port Sague-
nay de vivre d’importants développements dans les années qui
viennent.
Pourquoi avoir construit un port sur le site de Grande-Anse ?
par Guy Bouchard
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