Journal Août 2019

P a g e 3 0 | AOÛ T 2 0 1 9 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I Depuis bientôt cinq ans, avec l’abolition des Conférences Régionales des Élus décrétée par le gouvernement du Québec, il n’y a malheu- reusement plus d’instance de concertation régionale au Québec. Vous me direz : et alors ? Une forte tendance à ignorer les régions Pour mieux saisir dans quel contexte cette abolition s’inscrit, je vous rappelle que le précédent gouvernement du Québec s’est aussi lar- gement désengagé financièrement dans le développement écono- mique régional, qu’il a aboli la stratégie de développement des régions ressources, qu’il a exagérément concentré le pouvoir décisionnel en santé à Québec avec la réforme Barrette, qu’il récupère toutes les re- devances minières, forestières et énergétiques prélevées dans nos régions pour financer le remboursement de la dette de tous les Qué- bécois avec le Fonds des générations. Quant au gouvernement actuel il envisage d’abolir les commissions scolaires pour les remplacer par des régies sur lesquelles nous aurons bien peu de pouvoir. Il projette aussi une vaste réforme du mode de scrutin qui diminuera, là encore, le pouvoir des députés régionaux. Il va réinvestir dans le développement régional, mais en ouvrant en ré- gion de nouveaux bureaux de sa structure centralisée d’Investisse- ment Québec et du MEI, qui rendront évidemment des comptes à leurs patron, des fonctionnaires installés à Montréal. Pendant ce temps, plusieurs dossiers cruciaux pour la région évoluent au hasard, sans que nous intervenions. Qu’adviendra-t-il des 1 000 postes de Revenu Canada à Jonquière si le fédéral transfert effecti- vement le traitement des dossiers fiscaux à Québec ? Quels sont les engagements environnementaux, économiques, so- ciaux, etc. que la région propose aux grands projets en contrepartie de leur réalisation ? Quelle est la position régionale sur la répartition des 5 000 emplois de fonctionnaires que le gouvernement de la CAQ a promis de trans- férer dans les régions ? Où en sont les engagements d’investissements de RTA ? Que propose-t-on pour sauver nos médias régionaux qui font face à la pire crise de leur histoire ? Cesser d’isoler nos forces socio-économiques Vous me direz qu’il y a la table des préfets qui réunit les quatre MRC et la ville de Saguenay. Comme vous le constatez, il n’y a que des élus locaux à cette table, une instance bien discrète au demeurant. Le Sa- guenay-Lac-St-Jean est une société qui n’est pas constitué uniquement d’élus, alors pourquoi se priver autour de la table de concertation ré- gionale de nos grands acteurs socio-économiques majeurs ? Nos institutions scolaires sont remar- quables, notamment avec nos quatre Cégep et notre Université régionale. Notre in- dustrie touristique est exemplaire mais peu finan- cée, notre filière agro-alimentaire est menacée mais pleine de potentiel. Notre commerce crée 20 % de nos emplois. Notre industrie forestière est à la croisée des chemins, celle de l’aluminium fait face à des défis planétaires. Le monde culturel régional foisonne de festivals et d’activités, notre réalité sociale est pleine d’acteurs de talents trop isolés et mal financés. Mettre TOUS ces acteurs autour d’une vraie table de concertation et de développement régional redynamisera la région à coup sûr. Nos gouvernements supérieurs n’aiment pas que les régionaux réfléchissent par eux-mêmes et PROPOSENT des solutions adaptées à leurs réalités qui bousculent leurs agendas nationaux. Ils préfèrent de beaucoup garder le contrôle et passer pour nos sauveurs descendus de Québec, Montréal ou Ottawa pour nous annoncer LEURS solutions. Notre dernière grande réalisation régionale, obtenue de haute lutte, est l’obtention de l’autoroute du Parc des Laurentides, un projet de près d’un milliard de $. Actuellement nous serions bien incapables de rééditer le rapport de force qui nous a permis de réussir ce dossier pourtant si névralgique. La CAQ a promis de ramener des Conseils de Concertation et de Développement dans les régions du Québec, M. Francois Legault nous l’a confirmé lors de son passage au Cercle de presse, il y a quelques mois. Pourquoi ne pas prendre les devants, ici, au Royaume ? Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. POUR UN RETOUR DU POUVOIR RÉGIONAL !

RkJQdWJsaXNoZXIy NDAzMDYz