Journal Juillet 2022

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I J U I L L E T 2 0 2 2 | Pa g e 7 ROBERVAL – Les huit cercles de discussions réalisés lors du Cercle économique régional des Premières Nations (CERPN) ont été l’occasion de plusieurs déclarations et propositions de la part des panélistes, mais ont également été le théâtre d’engagements importants de la part des organisations participantes. En voici un résumé. Lors de l’atelier portant sur les outils de financement, les participants ont pu apprendre que les institutions financières autochtones, comme la Corporation de développement économique Montagnaise (CDEM), gérées pour et par les représentants des Premières Nations, ont une excellente compréhension des enjeux des entrepreneurs issus de ces communautés. « Les autres institutions ont fait des pas de géants dans le financement d’entreprises autochtones », a également affirmé Yves Pothier, directeur général de la CDEM. Toutefois, selon le président par intérim de la Société de développement économique ilnu, Jacques Cleary, il demeure « une faiblesse dans les outils de financement des projets autochtones majeurs (plus de 30 M$) ». Partenariats Les panélistes ont également abordé les enjeux du développement des partenariats entre entreprises allochtones et autochtones. « Nous voulons faire croître les deux communautés par des partenariats gagnant-gagnant. Mais, comme professionnel autochtone, nous avons parfois un défi de crédibilité lorsque nous approchons une entreprise allochtone », a indiqué Marie St-Gelais, ingénieure et directrice générale d’Ashini Consultants. « Dans les ententes de partenariat, au-delà de ce qu’on écrit, ce sont les intentions qui comptent », a ajouté Mélanie Paul, coprésidente d’Akua Nature. Affirmation des droits autochtones Lors du cercle portant sur les droits autochtones, Me Marie-Claude André-Grégoire, avocate chez O’Reilly, André-Grégoire & Associés S.E.N.C., a rappelé que les droits ancestraux sont reconnus dans la constitution canadienne de 1982. « Les Premières Nations ont toutefois le fardeau de la preuve quand il s’agit de faire valoir leurs droits. Et c’est toujours très coûteux », a-t-elle précisé. Carl Cleary, directeur aux relations gouvernementales et stratégiques au Bureau de soutien politique de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, a pour sa part expliqué que les litiges sur un territoire amènent de l’incertitude. « Avoir un traité entre les nations est synonyme d’acceptabilité sociale, de respect mutuel et de stabilité dans le développement économique d’un territoire », a-t-il indiqué. Ententes et formation Alain Nepton, consultant et conseiller en négociation, est venu rappeler qu’il est primordial pour les promoteurs de rencontrer rapidement le conseil de bande avant d’aller de l’avant avec un projet. Ce sont eux qui doivent s’assurer de maximiser les retombées des Ententes sur les répercussions et avantages (ERA) pour la communauté et préciser où ira l’argent. « Il faut connaître les contextes mutuels autochtone et allochtone, dès le démarrage du projet. L’ERA doit être évolutive », a ajouté Ricky Fontaine, Associé principal chez RGL Fontaine, Adm. A. Les différents intervenants ont assuré que la qualification de la main-d’œuvre est un enjeu primordial pour les communautés autochtones. « Afin d’assurer la réussite de nos étudiants, il est essentiel d’avoir des formations adaptées aux réalités de nos Premières Nations », a fait remarquer Jonathan Gill-Verreault conseiller, Takuhikaniss Katakuhimatsheta Mashteuiatsh. En ce sens, l’UQAC discute d’une entente cadre avec la communauté pour mieux corréler ses programmes avec les besoins. Cercle économique régional des Premières Nations Une foule de propositions et d’engagements Gilbert Dominique, chef hôte de l’événement de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, et Dr. Ted Mooses, président du conseil d’administration du Secrétariat aux alliances économique Nations Cris Abitibi-Témiscamingue, hôte du prochain cercle prévu du 14 au 16 novembre. (Photo : SDEI-CERPN/Photostudio Éric Dalcourt, Mashteuiatsh) PREMIÈRES NATIONS Des engagements Hydro-Québec La société d’État s’engage à investir 5 M$ sur cinq ans en appui à l’entrepreneuriat féminin des Premières Nations. Conseil du patronat du Québec L’organisme s’engage à créer une politique de collaboration entre les Premières Nations et les entreprises allochtones. Rio Tinto La multinationale s’engage à lancer un programme de sensibilisation aux réalités autochtones pour ses employés, en collaboration avec la communauté. Desjardins (succursale du Pekuakami) Dans le cadre de l’adoption du règlement sur la mise en garantie des droits fonciers, Desjardins s’engage à développer des solutions pour offrir à la communauté des prêts hypothécaires à l’habitation à des conditions similaires à ceux offerts aux membres hors communautés. Les MRC du Domaine du Roy et de Maria-Chapdelaine Les préfets Yannick Baillargeon et Luc Simard s’engagent à d’autres projets d’énergies renouvelables, dont l’éolien, en partenariat avec Mashteuiatsh. Groupe Conseil Nutshimit Nippour L’entreprise s’engage à investir 7 500 $ en bourses par année sur trois ans, aux candidats inscrits aux camps des jeunes entrepreneurs ilnus. Cégep de Saint-Félicien (CCTT Écofaune Boréale) L’institution d’enseignement s’engage à offrir à la designer ilnue Valérie Larouche une bourse de 25 000 $ et à l’accueillir à titre d’incubée dans le cadre de son projet d’affaires. Groupe Pomerleau L’entreprise s’engage à embaucher un conseiller en relation autochtone pour maximiser la participation des Premières Nations dans ses projets. Également, Pomerleau souhaite que, d’ici un an, toutes ses équipes participent à des ateliers sur les réalités autochtones. Le Code foncier - Un grand pas vers l’autonomie gouvernementale des PN Un référendum sur le Code foncier et l’Accord distinct de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh (CFADPNP) s’est tenu le lundi 3 mai 2021 à Mashteuiatsh. La très grande majorité des électeurs admissibles ayant exercé leur droit de vote ont répondu « OUI » à la question posée sur l’adhésion au CFADPNP. Cet accord aide les communautés des Premières Nations à rétablir leur pouvoir législatif et de gouvernance sur leurs terres de réserve, leurs ressources naturelles et leur environnement. L’Accord-cadre offre aux Premières Nations participantes la possibilité de remplacer 44 articles de la Loi sur les Indiens relatifs aux terres par leur propre code foncier. Dorénavant, la communauté de Mashteuiatsh se réapproprie les pouvoirs de la gestion des terres qui étaient jusqu’à maintenant assumés par le Canada, mais aussi la gestion et l’utilisation des ressources, la protection de l’environnement, le développement économique, l’accès au financement hypothécaire, la gestion des successions, etc. Source : Pekuakamiulnuatsh Takuhikan Collaboration spéciale Guy Bouchard Conseil Stratégie Concertation

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