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26 • MARS 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici Pénurie de main-d’œuvre qualifiée, manque d’étudiants pour certains programmes de formation, besoin d’entrepreneurs pour reprendre ou lancer des entreprises. On parle de plus en plus des immigrants comme d’une réponse à de nombreux enjeux démographiques auxquels notre société fait face. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, 1,3 % de la population est d’origine im- migrante. Environ 55 % des immigrants admis au Québec entre 2006 et 2015 et y résidant encore en janvier 2017 provenaient de l’immigration économique. Quelque 55 % possédaient plus de 13 années d’études, soit l’équivalent d’un diplôme d’études collégiales. Un total de 63 % d’entre eux avaient la volonté d’intégrer le marché du travail lors de leur admis- sion et, la proportion de personnes immigrantes de 15 ans et plus qui comptent se joindre à la population active totalise quant à elle 83 %. En 2017, Saguenay comptait 651 immigrants admis entre 2006 et 2015 et qui résident encore dans la province, soit près de 68 % de ceux s’étant établis dans la région et y étant encore présents l’an dernier. Informe Af- faires dresse ici un portrait, certes encore incomplet, car tous les chiffres ne sont pas encore connus, de leur apport économique pour la ville et sa région. SAGUENAY – Les recherches le dé- montrent : les immigrants sont plus nombreux à vouloir se lancer en af- faires. Selon l’Indice québécois en- trepreneurial (IQE) 2016, 32,3 % des immigrants avaient l’intention de se lancer dans les affaires, contre 21 % de la population adulte. C’est pour- quoi leur apport n’est pas à négliger quand on pense à la relève entre- preneuriale. Promotion Saguenay a d’ailleurs compris cet aspect et tra- vaille à aider les gens d’affaires in- ternationaux à s’installer ici depuis 2016. Le service Immigration d’affaires de l’organisme de développement éco- nomique a permis l’établissement de 11 familles, totalisant 40 personnes, à Saguenay, avec un taux de rétention de 100 %. Son secret? « On offre un accompagnement très personnalisé, vraiment adapté selon l’agenda et les besoins de nos entrepreneurs et de leur famille », indique Séreyrath Srin, conseiller du service. Pour obtenir l’accompagnement de l’organisation, les immigrants doivent toutefois répondre à plusieurs critères : avoir un projet d’entreprise, s’établir à Saguenay avec sa famille (conjoint(e), enfants) et avoir un capital financier suffisant pour le projet d’entreprise. Promotion Saguenay va aider ses clients à venir s’établir au Québec, en planifiant les démarches d’immigration avec des experts agréés, puis les ac- compagner lors de leur établissement et de leur intégration. Afin de favoriser la rétention, le conseiller de l’organisme s’assure de tout mettre en place pour qu’ils s’in- tègrent facilement à la communauté. M. Srin peut identifier les opportuni- tés d’affaires, évaluer les possibilités d’emploi pour les conjointes, effectuer les contacts avec des agents immobi- liers, les services d’assurances et de placements, les écoles, etc. Il s’as- sure aussi de permettre aux nouveaux venus de réseauter, de les mettre en contact avec les opportunités d’affaires et de leur offrir le mentorat dont ils ont besoin, notamment grâce à un vaste réseau de partenaires. « C’est un bel organisme qui peut être utile à des gens comme moi. […] Les immigrants d’affaires, ils ont de l’argent. L’important, c’est d’avoir des informa- tions. Il y a des différences entre ici et la France. Il y a plusieurs choses pratiques du domaine des affaires à connaître », indique Jean-Jacques Conné, un « entrepreneur étranger » arrivé dans la région en 2013, qui a lancé son entreprise, Mission Évasion, récemment. Trois entreprises créées Sur les 11 familles parrainées par l’or- ganisme, sept sont déjà établies et quatre ont entrepris leurs démarches DOSSIER: IMMIGRATION L’immigration : un incontournable Les gens d’affaires internationaux, une avenue à ne pas négliger François Guay, pgca spécialiste en approvisionnement C hronique no 57 StratégieS de réduction deS coûtS (2 de 3 ) https://ca.linkedin.com/pub/françois-guay-pgca/54/32b/34b François Guay est diplômé en administra- tion de l’UQAC, il détient un titre profes- sionnel en gestion de la chaîne d’approvi- sionnement, plusieurs années d’expérience sur le terrain ainsi que de la formation dans des domaines connexes tels : la ges- tion de projet, les opérations manufactu- rières (MRP), la logistique, la qualité et la gestion lean (modèle Toyota). La réduction des coûts est la mise en place d’actions à l’in- térieur d’une entreprise permettant de générer de nouveaux revenus à partir des conditions existantes, sans augmenter le volume des ventes. La réduction des coûts permet à l’entreprise de mieux comprendre et maitriser ses processus et les facteurs de gaspillage associés à tous les niveaux. Aussi curieux que ça puisse paraître, la possession de logiciels per- formants et modernes aide l’entreprise à être plus compétitive en réduisant le temps consacré à des tâches sans valeur ajoutée, comme l’entrée manuelle ou la double saisie de données. Typiquement, les gestionnaires des entreprises optent souvent pour un logiciel de base à moindre coût, parce qu’ils ne savent pas trop au juste ce qu’il leur faut ou se fient à certains professionnels qui les entourent pour les conseiller. Ce n’est pas nécessairement une bonne chose puisqu’un comptable, à titre d’exemple, va naturellement se diriger vers un lo- giciel qui produit de bons rapports financiers sans toujours s’attarder à d’autres fonctionnalités importantes. Pour combler les faiblesses de leur logiciel informatique, plusieurs PME utilisent aussi des tableaux Excel, Acces ou Filemaker en com- plément. Dans ce cas, le fait de devoir entrer une même information plus d’une fois ou devoir passer constamment d’une application à l’autre génère des pertes de temps qui en s’accumulant deviennent très importantes. En effet, les gestes anodins qui ne prennent que quelques secondes à exécuter se multiplient en jours, voire en se- maines perdues à la fin de l’année un peu comme la partie non visible d’un iceberg. Prenons par exemple un employé qui doit recopier manuellement la commande d’un client que le vendeur lui transmet. Il peut perdre facilement trois minutes par commande dix fois par jour ce qui, en bout de ligne, totalise cent vingt-cinq heures par année. En somme, cet employé perd plus de trois semaines de son temps par année pour retranscrire des commandes, en plus de prendre le risque de commettre des erreurs. Dans ces conditions, l’achat d’un nouveau module pour le logiciel existant ou, à la limite, d’une nouvelle appli- cation plus performante, qui permettrait au représentant d’entrer lui- même la commande de son client, se rentabiliserait très rapidement et permettrait d’éviter ces coûts de non-productivité récurrents. Le même raisonnement s’applique pour une entreprise qui désire faire le calcul de ses coûts de projets. En calculant tous les frais reliés à l’entrée de données manuelles sur les différents dossiers, l’entreprise pourrait déterminer comment elle peut améliorer l’uti- lisation du temps de ses employés, avec l’achat d’un module com- plémentaire ou d’une nouvelle application. Un logiciel de gestion intégré réduit ces pertes de temps en plus de fournir l’information en temps réel, un élément essentiel dans la prise de décisions éclai- rées à tous les niveaux, que ce soit administration, approvisionne- ment ou production. Sans logiciel intégré, le travail se fait en silo et l’accessibilité à l’in- formation se fait uniquement via d’autres intervenants en utilisant les courriels, le téléphone ou le déplacement en personne ce qui implique ici aussi des pertes de temps importantes. De plus, l’impres- sion, le classement et l’archivage des nombreux documents papier demandent du temps, qui pourrait certes être mieux utilisé. À suivre… par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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