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Sophie Villeneuve

Comment innover, créer de l’attraction, optimiser les transports régionaux et s’assurer de participer à l’effort de réduction des gaz à effet de serre ? Comment mettre notre hydro-électricité au service de la population ?

D’emblée, l’idée va vous sembler un peu folle. Comme elle me l’a semblé, quand elle a surgi dans mes pensées. Puis, après l’avoir beaucoup réfléchie, je me suis mise à bien l’aimer. Je l’ai testée auprès de gens critiques. Leur sourcil a d’abord haussé. Puis, j’ai vu dans leurs yeux l’analyse de l’idée faire son chemin, l’idée germer, la folie s’envoler. Depuis l’an 2000, le nombre de véhicules qui circulent sur Talbot a augmenté de 29 %. Ça n’ira pas en diminuant. Le prix de l’essence non plus.

Pourquoi Saguenay n’aurait-elle pas un tramway ?

Axe nord-sud, avec un bras vers la zone portuaire, vers le centre-ville, vers le projet de revitalisation de la zone ferroviaire de l’actuelle administration dont les logements pourront accueillir au cours des prochaines années des étudiants et des immigrants, ces mêmes clientèles qui auront besoin de vrai transport en commun. Puis, une fois rendue, dans une seconde phase, pourquoi ne pas évaluer le potentiel d’un axe est-ouest.

Un stationnement incitatif, dans le haut de Talbot, près de l’Axe, du Costco, de la future SAQ dépôt et des nombreux services qui s’y établissent. Tout près de la nouvelle gare d’autobus. Du point d’arrivée en région des touristes.

Deux voies, au milieu du boulevard Talbot, de bas en haut. On garde deux voies dans chaque direction. Quelques stations (on rêve, je ne suis ni urbaniste, ni paysagiste, ni experte en aménagement du territoire, on pourra ensuite débattre de la pertinence de chacun des arrêts et de leur meilleur emplacement) : Des Roitelets et ses commerces, des Laurentides, le CFE de Desjardins, les restaurants. Place du Royaume et Place du Saguenay, l’Université du Québec à Chicoutimi, le CÉGEP et l’Hôpital, la zone portuaire et du centre-ville, etc. Vous commencez à le voir ?

J’entends aussi les objections. On n’a pas assez de monde. La région n’est pas assez grosse. Les autobus sont vides. Les pentes. L’hiver. Si les transports en commun étaient réfléchis en se basant sur les modèles qui fonctionnent le mieux, ces questions seraient rapidement éludées.

Des villes comme Nantes en France, que j’ai visité en 2016, ont osé deux fois. Des tramways y avaient été érigés à la fin du 19e siècle, puis, mis de côté après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, avant de les remettre de l’avant dans les années 80. Depuis, trois lignes distinctes ont été érigées et le réseau continue de s’y développer. Sa popularité de croitre.

On cherche des moyens de créer des projets d’envergure, des idées pour développer la région. Les villes québécoises réalisent une à une leur retard en matière de transport en commun. Tentent de le rattraper. Veulent innover. Nous avons l’expertise. Nous avons l’électricité verte. Nous avons besoin d’une main-d’œuvre qui aura besoin de se déplacer efficacement.

Tout est circonstanciel dans la vie. En assistant au Gala des Dubuc, j’ai entendu un entrepreneur très connu de la région raconter comment son grand-père a établi son commerce dans le rang Saint-Thomas. Ce même rang St-Thomas, aujourd’hui boulevard Talbot. Qui se développe sans cesse depuis. Pourquoi ne pas en faire une artère innovante ? Pourquoi ne pas être leaders du transport vert ?

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