C’est à toute vitesse que nous nous dirigeons vers la fin de l’année 2022, que je tente depuis plusieurs jours de qualifier par un mot ou par une expression. Le visionnement récent de la toute dernière saison de The Crown aura pu rappeler à nos mémoires l’année 1992, que la Reine Elizabeth II, qui nous a quittés récemment, avait qualifié d’Annus Horribilis et je ne sais pourquoi mon esprit n’a de cesse de m’y ramener, 30 ans plus tard.
Rares sont les actualités positives dans le souvenir récent d’une année teintée par des ressacs de la pandémie mondiale de COVID-19, par la Russie qui mène une guerre sauvage à l’Ukraine, par des bris sur la chaîne d’approvisionnement mondial, par une pénurie de main-d’œuvre généralisée et par un contexte inflationniste presque hors de contrôle.
Le Canada, essoufflé par la pandémie et les déficits records que cette dernière a créés, se trouve dans une posture complexe et le premier ministre Trudeau lui-même semble las de son règne, après quelque sept ans de pouvoir. Lui qui pourtant devrait être fouetté par un premier adversaire plus redoutable en la personne de Pierre Poilièvre, le bouillant chef conservateur qui s’inspire du célèbre résident de Mar-A-Lago pour teinter ses pratiques et façons de faire pleines de raccourcis intellectuels, rien de réjouissant.
Du côté du Québec, nous avons été témoins d’une réélection qui a pris des allures de couronnement offrant un second mandat à la Coalition avenir Québec de François Legault, qui, privé de deux années de pouvoir presque exclusivement dédiées à l’urgence sanitaire, en a appelé au peuple afin de pouvoir mener à bien les grands projets économiques dont il rêve de doter le Québec. Mais quels sont ces projets ? Nous en avons su bien peu de choses au cours de cette campagne où son parti s’est fait avare de grandes propositions lumineuses et modernes, nous ramenant aux engagements des années 60 avec des promesses de barrages et une plateforme mince en matière environnementale.
Et que dire de Saguenay. Pourtant positionnés pour la réalisation de grandes choses, les projets pour lesquels nous avons pourtant d’énormes ambitions nous donnent du fil à retordre. Ça avance, mais doucement. L’espoir et la lumière au bout du tunnel de cette année pénible pourraient-ils venir de l’ambition bleue qui nous caractérise ? Comment, en innovant et en devenant des leaders de secteurs d’activités audacieux nous pourrions trouver une niche pour nous démarquer ?
Je crois au pouvoir que peuvent avoir les impulsions locales pour donner le ton à des jours plus heureux. J’ai espoir de voir le côté entrepreneur, la vision sans limites et le talent de chez nous triompher dans la morosité. Je suis certaine que nos représentants verront cette opportunité de renverser les tendances et de porter haut et loin les idées et projets audacieux qui sont notre marque de commerce.