Les campagnes électorales sont presque devenues banales pour la vaste majorité de la population, étant donné leur fréquence au cours des 20 dernières années.
Au Saguenay, depuis 2015, il y a eu 3 fédérales et 2 partielles, 2 provinciales et 2 partielles et 2 municipales et 2 partielles. 7 élections en 7 ans. C’est sans compter feu les élections scolaires, abolies depuis quelques mois par le gouvernement Legault.
Il y a de quoi saouler l’électeur, le rendre désabusé de toutes ces promesses et de tous ces engagements qui alimentent la grogne des uns ou l’indifférence des autres. En ne votant que pour un représentant de parti, on rate la cible en perdant une occasion de voir la population se positionner sur des enjeux. C’est ce qui cause par ailleurs le problème de faible taux de participation qui à mon sens représente la réelle question de l’urne.
Il suffit de questionner un peu les gens pour comprendre que l’immense majorité des dossiers ne sont connus qu’en surface et polarisent, les nuances ne faisant que peu partie de l’analyse. On ne peut blâmer personne, notre quotidien ne laisse que peu de place aux investigations en profondeur des grands enjeux sociaux et économiques.
Or, ces questions, et nous avons eu le loisir de le voir au cours des dernières années, ont des impacts fondamentaux sur nos vies lorsque nous traversons des périodes de crise comme celle, inédite, que nous avons vécu au cours des 2 dernières années.
Utilisons l’exemple des conditions de vie des aînés. Un consensus assez large semble ressortir des discussions, on veut vieillir à la maison. Pourquoi cette question ne serait pas posée directement aux électeurs afin d’orienter les futures politiques du gouvernement? Pourrions-nous voter pour la CAQ, tout en précisant notre accord ou notre désaccord avec le projet de GNL-Québec? Ne devrait-on pas le soumettre à la population avant d’en déterminer le sort définitivement?
Et la place du privé en santé, qu’en pensent les utilisateurs du réseau? La population ne devrait-elle pas avoir la chance de donner son avis, directement, sans avoir à comparer exhaustivement les programmes de 5 partis? Si je vote pour le PQ ou QS, suis-je obligé d’embrasser la totalité de leur proposition?
En attendant, il demeure captivant de voir la fin de la lutte à 2 ou 3 partis telle que nous l’avons connu depuis quelques générations. Voir 5 partis aux programmes variés s’affronter avec des programmes plus étendus sur l’axe politique offre une variété de choix qui, au-delà de la division du vote qu’elle engendre, force les partis à écouter davantage, ce qui pourrait potentiellement les amener à consulter encore plus.