La diversification économique de notre région est à un carrefour plutôt important. Après des années de bouleversements de ses industries traditionnelles, de mouvement migratoire négatif, après une période un peu sombre au niveau du taux de chômage et du potentiel de se réaliser professionnellement chez nous, on entrevoit une forte lueur d'espoir.
L'industrie de l'aluminium a entamé le virage vert et les technologies qui sont en développement actuellement permettront de maintenir un rôle de leader pour la région, différemment. Pour atteindre les objectifs ambitieux de décarbonation souhaitée, de l'énergie propre sera nécessaire.
Alors que nous avons eu confirmation dans le Budget présenté le mois dernier par le ministre Éric Girard que les investissements de quelque 100 millions $ annoncés en campagne électorale se concrétiseront dans les infrastructures de la Zone industrialo-portuaire (ZIP) du Port de Saguenay, certains se posent des questions sur la capacité d'avoir accès à tous les mégawatts nécessaires pour avoir les moyens de nos ambitions.
Je crois que nous aurions tort d'aborder le débat de cette manière. Certes, de nombreux blocs d'énergie seront nécessaires pour que l'on puisse livrer la marchandise. Oui des priorités devront être établies, mais je me demande si en tirant la couverte trop fort ou trop vite, nous ne viendrons pas saboter le potentiel.
Miser sur nos forces
Géographiquement, stratégiquement, aucune région n'a le potentiel inexploité de la nôtre. Amener des mégawatts au Saguenay–Lac-Saint-Jean, c'est naturel, c'est un chemin direct, c'est logique. Amener des mégawatts vers un port en eaux profondes doté d'une zone industrielle vierge prête à recevoir des projets majeurs dans des secteurs stratégiques, c'est logique.
Faire migrer une industrie comme celle de l'aluminium, qui a en partie défini l'ADN de notre économie, et s'assurer que les ententes qui ont permis que tous ces projets enrichissent notre région évoluent selon une logique de décarbonation, c'est logique.
Tout est dans l'approche. On peut se permettre de marcher et de mâcher de la gomme. De voir grand et de ne pas se fermer de portes. D'avoir l'ambition et de demander, de demander plus. Nous sommes en position logique d'obtenir plus.