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Sophie Villeneuve

QUÉBEC - Le budget Girard déposé aujourd'hui à l’Assemblée nationale ne passera pas à l’histoire, excepté pour son déficit record de 11 G$.

Le gouvernement aurait pu saisir l’opportunité de ce budget pour faire preuve de créativité. Pour embrasser le contexte économique, contrer la crise du logement, insuffler de l’énergie économique dans les régions du Québec, bref, incarner son programme et ses aspirations. Son ADN.

La CAQ, parti des régions ?

La CAQ a pris la voie de la prudence. A opté pour mille nuances de beige, pour produire un budget responsable (et encore, peut-on être responsable quand on creuse le déficit de 11 milliards de dollars ?) qui pellète les problèmes par en avant.

Rien de concret en environnement. Rien de concret pour les transports collectifs. Rien de concret pour le logement. Rien de réellement innovant. Rien de suffisant pour compenser le manque à gagner des villes qui doivent se battre et qui subissent les impacts des changements climatiques et le vieillissement des infrastructures.

Entre l’ambitieux projet de société mis sur la table par ce jeune parti et les vieilles idées énoncées dans ce budget, je me suis demandé si je n’avais pas pris un TGV vers le passé. Nous vivons encore dans une société qui investit deux fois plus dans les routes que dans le transport en commun.

Alors que le gouvernement de la CAQ tente désespérément de retrouver sa boussole, de remonter sa cote de popularité, il évite les risques, ménage la chèvre et le chou en saupoudrant plusieurs mesurettes, espérant peut-être calmer temporairement la grogne dans les différentes régions du Québec. Et ils s’en félicitent. Comme ils se félicitaient l’an dernier des baisses d’impôts et des chèques de 500$ distribués à la veille de Noël.

Certes, l’annonce d’un appui supplémentaire pour le transport aérien régional pourrait à première vue être salué, mais quelle est l’utilité d’y injecter encore plus d’argent lorsque l’on sait que ce programme ne rencontre pas les objectifs que le gouvernement s’était fixé au départ ? Attendrons-nous encore deux ou trois ans pour que ce dernier passe aux oubliettes, comme d’autres initiatives mises de côté dans ce budget, prétextant le pragmatisme et les résultats peu probants ?

Alors que nous attendons depuis de longues années le plan du gouvernement concernant le caribou forestier, qui aura des impacts majeurs sur la région, on nous annonce des investissements modestes de 30 M$ par année en sylviculture afin d’augmenter la productivité de nos forêts publiques. C’est un pas dans la bonne direction, mais il est loin d’être certain que cela sera suffisant.

Certains trouveront une lueur d’espoir en ce qui a trait à la couverture cellulaire alors qu’on investit 25 M$ pour implanter une centaine de nouvelles tours sur le territoire. Souhaitons que cette initiative nous permette -enfin- de franchir le parc sans traverser 3 ou 4 trous noirs de réception.

Rendez-vous l’an prochain pour des mesures plus ambitieuses ?

Retrouvez le résumé complet de Catapulte communication au www.budget.catapultecommunication.com

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