Depuis l’adoption de la loi sur les élections à date fixe en 2013, les élections québécoises ont lieux tous les 4 ans, le premier lundi d’octobre. Cette prévisibilité offre plusieurs possibilités, tant au parti au pouvoir qu’aux partis d’opposition, d’arriver le plus préparés possible et d’arrimer une stratégie leur permettant de se donner les meilleures chances qui soient.
Nous voici donc en août, quelques semaines avant le déclenchement des élections québécoises, à voir les députés en poste et les aspirants au poste (!) se préparer et tenter le tout pour le tout afin de convaincre la population d’adhérer à leur vision.
La course sera, cette année, quelque peu différente à l’échelle nationale, étant donné la photographie actuelle des tendances. D’abord, il y a très longtemps que l’on a vu un parti démarrer une campagne en aussi bonne posture que celle de la Coalition avenir Québec. Déjà forte de 76 députés en poste, les modélisations des sondages actuels laissent croire que le parti pourrait faire élire entre 80 et 103 députés sur un total de 125.
La dernière fois que l’on a vu de tels chiffres, c’est en 1985, quand Robert Bourassa reprend le pouvoir en pleine récession au lendemain de jours difficiles pour le Parti Québécois de René Lévesque et qu’il fait élire 99 députés. C’était il y a près de 40 ans.
Ce qui est également particulier dans cette course, c’est qu’alors que nous étions habitués d’assister à une course à 2 ou à 3 partis « officiels » au Québec, nous nous retrouvons à la ligne de départ avec 5 partis qui s’affronteront et qui tenteront, tant bien que mal, d’obtenir leur moment fort, de convaincre que leur idée est la meilleure.
D’un bout du spectre à l’autre, on assiste pour la première fois à une course moins centriste, où les idées de gauche de Québec Solidaire affronteront celles de droite du Parti conservateur du Québec et où les postures fédéralistes du Parti Libéral et souverainiste du Parti Québécois laisseront une vaste majorité d’électeurs complètement indifférents.
Cette course de 36 jours saura-t-elle captiver l’électeur et réussir à faire monter le taux de participation qui est passé de 80 % dans les années 80 à 66 % en 2018 ?
Portrait en région
Qu’en est-il du portrait régional ? Assisterons-nous à un balayage caquiste ? À en croire les prévisions, ça risque effectivement d’être le cas. Mais ça présente quelques risques en matière de positionnement des dossiers régionaux à l’échelle nationale.
Avec la retraite politique de Sylvain Gaudreault, il y a fort à parier que le parti de François Legault réussisse à faire élire ses 5 candidats régionaux, alors que 4 d’entre eux sont déjà députés depuis 2018. L’utilité d’avoir un député qui n’a pas les mains liées par la ligne du parti au pouvoir a souvent été démontrée au cours des dernières années par SylvainGaudreault. Que l’on partage ou pas les positions défendues par le député péquiste, il faut reconnaître qu’il aura su s’imposer et faire la différence à plusieurs reprises.
La ministre responsable de la région depuis 4 ans et députée de Chicoutimi Andrée Laforest verra-t-elle l’un de ses collègues accéder au conseil des ministres ? Le successeur de Sylvain Gaudreault dans Jonquière Yannick Gagnon réussira-t-il à atteindre l’un de ces postes si convoités ? Nous avons à plusieurs reprises eu 2 représentants régionaux autour de la table, et dans le contexte économique actuel, une voix de plus ne serait pas de trop.