N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Formation et emploi, une synergie à créer publié dans notre édition du mois d'août.
SAGUENAY – Les femmes dans les emplois traditionnellement et majoritairement masculins sont en hausse dans la province. L'intérêt florissant des femmes pour ces domaines ainsi que la pénurie d'employés actuelle favorisent grandement l'intégration de la main-d'œuvre féminine. Les employeurs doivent tout de même se préparer à les accueillir, selon Stéphanie Hudon, conseillère en emploi chez Accès-Travail-Femmes.
« De plus en plus, les entreprises se questionnent pour résoudre la problématique de pénurie de main-d'œuvre. Elles vont se tourner davantage qu'avant vers les femmes, les travailleurs étrangers et les retraités pour venir pourvoir les postes vacants. Également, plusieurs avantages sociaux sont mis en place pour attirer la main-d'œuvre, notamment la conciliation travail et famille », explique-t-elle.
Inclusivité
Selon Mme Hudon, la présence des femmes dans des métiers non traditionnels est en hausse, car beaucoup de femmes décident de se tourner vers des métiers avec de bonnes perspectives d'emploi et de bonnes conditions de travail. Les entrepreneurs doivent tout de même être prêts à les accueillir, notamment en ayant les installations et l'équipement adaptés.
« Il y a de plus en plus d'ouverture chez les entrepreneurs des métiers non traditionnels de faire de la place aux femmes. C'est bien d'être ouvert, mais l'environnement et les aménagements doivent être inclusifs. L'entreprise doit avoir des vestiaires pour les femmes, l'entrepreneur se doit d'avoir un discours intégrant, de maintenir une bonne communication et de bonnes relations au sein de son équipe et également d'assurer un suivi », souligne Stéphanie Hudon.
Il existe des entreprises très ouvertes où on ne sent pas que le métier est non traditionnel pour les femmes. Mme Hudon mentionne que la main-d'œuvre est très bien accueillie à certains endroits ; le travail de ces femmes n'est pas remis en question, il n'y a aucun préjugé, elles ne sont pas infantilisées ni surveillées. Cependant, des efforts supplémentaires sont requis au sein d'autres entreprises où l'employeur et l'équipe de travail ont leurs propres expériences et préjugés.
« Nous devons changer le discours où l'homme est compétent jusqu'à preuve du contraire alors que la femme doit faire ses preuves avant d'être compétente aux yeux de l'employeur. Le genre ne détermine pas si la personne est en mesure de faire le travail, c'est la diplomation, la compétence et l'expérience qui déterminent tout ça ».
Un pilier en la matière
Accès-Travail-Femmes est un organisme œuvrant auprès des femmes depuis près de 30 ans. « On valide leur choix professionnel. On fait des stages d'exploration, des élèves d'un jour, on les soutient, on les informe, on les prépare sur ce marché et on les accompagne dans la recherche d'emploi », ajoute la conseillère en emploi.
Il y a des risques que les femmes rencontrent des obstacles à travers le processus d'intégration dans un milieu non traditionnel. L'organisme permettrait donc de sensibiliser la femme à la réalité de ces métiers, dans le but d'être préparée aux blagues sexistes, aux préjugés et au jugement.
« Les femmes qui passent par Accès-Travail-Femmes sont préparées à réagir et ne sont pas surprises si elles rencontrent diverses difficultés en lien avec leur sexe dans un milieu professionnel. Chaque personne a une perception et une réaction différente et, si elles sont préparées, elles vont pouvoir connaître leurs limites et pouvoir davantage s'affirmer sur le milieu du travail. »