SAGUENAY –Le cofondateur et président-directeur général d’Ellipse Synergie, Louis-Raphaël Tremblay, estime que Saguenay doit se positionner comme pôle d’innovation au Québec. Selon lui, cette transformation passe par la ville intelligente.
L’entrepreneur, qui se démarque dans le domaine de l’intelligence artificielle, est convaincu que la ville de Saguenay a les atouts en main pour devenir un pôle d’innovation d’influence dans la province. « Saguenay est en retard sur le fait que quelqu’un se dise qu’il faudrait innover, mais pas sur les entreprises qui le font. Des villes comme Trois-Rivières, Shawinigan ont mis le paquet dans ce domaine et c’est très payant », affirme M. Tremblay, qui souligne l’ouverture en ce sens de la nouvelle administration.
Louis-Raphaël Tremblay considère que le futur des régions passe par l’innovation et les technologies de l’information. Selon lui, le secteur tertiaire devance maintenant le secteur primaire comme moteur économique régional, puisqu’il génère de plus grandes retombées locales. « Quand tu mets 250 millions de dollars en technologies de l’information, on peut penser à des retombées d’un milliard à l’endroit où cet investissement est mis », explique-t-il.
C’est pourquoi le président-directeur général d’Ellipse Synergie estime que Saguenay doit sauter dans le train plutôt qu’attendre et risquer de laisser passer cette manne. « Il faut être là. Il faut lever la main. […] Si on n’est pas proactifs, on va subir cette innovation. […] C’est elle qui va sauver notre région, réattirer les jeunes et les garder ici », lance-t-il.
Une ville intelligente à Saguenay
Louis-Raphaël Tremblay assure que les régions sont beaucoup plus aptes innover, puisqu’elles ont de meilleurs moyens que les grandes villes pour créer les conditions nécessaires pour retenir « les cerveaux » dans une entreprise. « C’est difficile de faire de l’innovation à Montréal. […] On ne peut pas le faire dans un milieu ultracompétitif. […] Dans les grands centres, la rétention de personnel est de 18 mois en moyenne », estime-t-il.
Mais encore faut-il changer les mentalités et les écosystèmes d’affaires. Et cela passe, selon lui, par la transformation de Saguenay en ville intelligente. « Il faut enlever les silos. On travaille beaucoup en synergie, avec des partenariats. Il faut regarder les opportunités et comment travailler avec les autres. Il faut aller au-delà des tables de concertation », précise le responsable des communications chez Ellipse Synergie, Jean Duplain.
La ville intelligente utilise les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité des services ou en réduire les coûts, tout en répondant aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux du siècle actuel. « Tous les services doivent communiquer de la même façon. […] Il y a beaucoup de données disponibles. C’est une richesse, c’est toute la dimension des données ouvertes. C’est utiliser la ville comme outil », ajoute M. Duplain.
Selon Louis-Raphaël Tremblay, les différentes démarches qui visent à positionner la région sur l’échiquier hub, pôle d’innovation et ville intelligente « sont les pièces d’un casse-tête qui doivent s’imbriquer » et permettront d’attirer des capitaux et de la richesse.
Rayonnement et visibilité
Ellipse Synergie fait partie d’un regroupement de citoyens qui mobilise les organismes et institutions, de même que l’administration municipale, pour faire de Saguenay la référence en matière de ville intelligente. La Municipalité déposera d’ailleurs sa candidature au Défi des villes intelligentes lancé par le gouvernement fédéral, afin de remporter un prix de 10 M$ qui l’aidera à poursuivre sa transformation. « Ça génère un rayonnement et une visibilité. Ce qu’on va développer à Saguenay dans le cadre du Défi doit être exportable. On va se positionner comme ville innovante au Canada », souligne le responsable des communications, qui souhaite que les citoyens s’impliquent afin que les services innovants s’inspirent de leurs besoins.
Louis-Raphaël Tremblay et Jean Duplain sont convaincus que la ville intelligente aura des répercussions très fortes au niveau économique et permettra aux entreprises d’ici de prospérer. « C’est un effet d’entraînement qui ne peut se faire qu’en démontrant que ça se fait. C’est une façon de voir les choses, un changement de paradigme », conclut M. Tremblay.
