SAGUENAY – Le Centre d’entrepreneuriat et d’essaimage de l’Université du Québec à Chicouitmi (CEE-UQAC) célèbre cette année son vingtième anniversaire. Depuis sa création en 1998, il a contribué à la création de plus de 350 emplois, en plus de réaliser des projets majeurs et structurants, lui permettant aujourd’hui de se positionner comme un joueur essentiel de la sphère économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Le fondateur du CEE-UQAC, qui en est encore aujourd’hui le directeur général, Louis Dussault, raconte que le milieu économique a grandement évolué en 20 ans. « L’entrepreneuriat en 2018 est d’actualité. Il n’y a pas une économie qui ne reconnaît pas l’obligation de s’intéresser à l’entrepreneuriat. […] Il y a 20 ans, on m’aurait posé la question : “est-ce que tu es en train de créer avec le CEE des possibilités de double emploi pour les professeurs ou de favoriser le décrochage scolaire chez les étudiants?” […] C’est plus facile aujourd’hui », révèle-t-il.
Le CEE-UQAC a également évolué au fil du temps. D’abord relié seulement à l’université, il a élargi ses services pour rejoindre en plus toute la communauté collégiale, ce qui représente une belle réussite pour M. Dussault. La mission première du centre concernait deux axes, soit la promotion et la sensibilisation à l’entrepreneuriat et la gestion-conseil et projets de développement. Louis Dussault et son équipe en ont ajouté un troisième, Transfert technologique et de connaissances, qui a mené à la création du Programme de développement technologique et dans le secteur de l’aluminium, du Centre de développement technologique en jeux vidéo et en informatique (CDT-UQAC), du Centre de soudage par friction-malaxage (CSFM-UQAC) et du Centre de transfert en extrusion. Ces projets ont nécessité des investissements de plus de 20 millions de dollars, financés pour la majeure partie par les partenaires du CEE-UQAC.
« Des projets de développement comme on a développé, dans les cinq ou six dernières années, on a levé 20 M$ […] qu’un centre d’entrepreneuriat ait été impliqué financièrement dans des entreprises […] c’est assez atypique. […] Les grands centres universitaires urbains vivent une concurrence exceptionnelle. Le volet intervention avec la collectivité, ça, c’est nouveau pour eux », mentionne M. Dussault.
Bilan positif
Le directeur général trace un bilan positif des différentes actions du CEE-UQAC. En deux décennie, le centre a retourné plus de 4 063 334 $ aux communautés universitaire et collégiale ainsi qu’aux PME régionales et suscité des investissements de près de 30 M$. Le centre a, entre autres choses, sensibilisé 21 361 étudiants à l’entrepreneuriat, remis plus de 188 000 $ en bourses pour différents concours, traité 870 dossiers et consacré 16 187 heures au service de gestion-conseil.
Enfin, l'équipe du CEE a contribué au démarrage de 92 entreprises différentes. « Une donnée importante qu’on oublie, c’est que, il y a deux ans, 50 % […] étaient encore en opération et 50 % de celles-ci ont dépassé le cap des cinq ans », souligne Louis Dussault.
Mariage gagnant entre université et entreprises
Le directeur général du CEE-UQAC croit fermement que le maillage entre université et entreprises est gagnant. Il mentionne qu’un lien doit se développer entre le secteur privé, les organisations économiques et le domaine éducatif, qui doivent apprendre à travailler ensemble. « Les organisations doivent être capables de s’intéresser à tout ce qui se fait à l’intérieur de l’université, parce que c’est là que se génèrent les nouvelles idées. […] Les savoirs et les nouvelles idées émergent de ces pôles-là », indique M. Dussault.
Il rappelle que le rôle des institutions d’éducation n’est pas seulement de former les élèves, mais que l’aspect de créer et donner des outils à ceux qui pourraient créer de nouvelles entreprises apparaît de plus en plus. « L’entrepreneuriat, c’est un savoir, des compétences très transversales. […] Tout le monde, à travers le fait d’un certain champ d’expertise, peut être entrepreneur », précise-t-il.
Ce rôle d’incubateur et de lien, le CEE-UQAC l’a développé au fil du temps, établissant sa crédibilité et développant un mécanisme de référence informel dans la communauté universitaire qui amène ceux qui ont des idées entrepreneuriales à faire appel à lui. « Aujourd’hui, je suis rendu avec un double discours. Nous avons fait des choses et il y en a encore des choses majeures sur la table de travail », conclut M. Dussault.