SAGUENAY – La vie économique du Bas-Saguenay connaît une période de croissance ces dernières années, notamment dans le secteur touristique, où les dernières saisons ont attiré un grand nombre de visiteurs. Portrait d’un territoire où le dynamisme est à l’honneur.
Le secteur du Bas-Saguenay évolue principalement autour de trois domaines forts : le tourisme, la forêt et l’agriculture. « Le tourisme va bien. L’industrie forestière va relativement bien et le marché est malgré tout favorable pour les entreprises. Les autres secteurs d’activité économique vont bien aussi, ce qui fait qu’au Bas-Saguenay, on est dans une situation où on voit de la croissance », indique le préfet de la MRC du Fjord-du-Saguenay, Gérald Savard.
Autre facteur important : la communauté de ce territoire est très impliquée et dynamique. L’entrepreneuriat collectif est au cœur même du développement du Bas-Saguenay, qui compte une proportion d’entreprises collectives (coopératives ou OBNL) plus importantes que dans le reste de la région. Mentionnons par exemple Les Ateliers coopératifs du fjord, qui embauche plus de 50 personnes en haute saison et qui ont prévu des investissements majeurs cette année avec la rénovation du Bistro de l’Anse et l’agrandissement de la microbrasserie La Chasse-Pinte.
Par ailleurs, la MRC du Fjord-du-Saguenay (voir autre texte), par le biais de son département du développement économique, a soutenu plusieurs entreprises du territoire depuis trois ans. Notamment, les Ateliers Bois-de-Fer, Vie cosmétiques naturels, Les Ateliers coopératifs du fjord, Fjord en kayak, Voile Mercator, le Mont-Édouard, la Coop minuit-moins-cinq, l’Auberge du presbytère, l’Auberge le Perchoir, les Entreprises D. Dufour, la Coopérative forestière Ferland-Boilleau et le dépanneur Boilleau ont pu bénéficier du programme mis en place par la MRC.
Augmentation du tourisme
Le secteur touristique, particulièrement, a connu de belles saisons au cours des dernières années, avec un record d’affluence en 2016. « C’est hyper achalandé et le secteur touristique est en croissance », note M. Savard.
Ainsi, on assiste récemment à la création de plusieurs entreprises touristiques ou à des investissements dans celles déjà existantes. « Les entreprises ont pris le virage. Elles tentent de nouvelles choses, font des investissements pour prévoir l’avenir », ajoute le préfet, qui constate que la croissance de l’utilisation des navettes maritimes s’arrêtant dans les villages du Bas-Saguenay se faire sentir positivement sur l’économie.
La forêt, une place importante
Selon le directeur du développement économique de la MRC, Marc-Antoine Tremblay, la forêt occupe encore une place importante dans l’économie des municipalités du Bas-Saguenay. On peut penser, par exemple, à la Coopérative forestière Fernand-Boilleau, qui embauche près de 100 personnes en période de pointe. L’entreprise est actuellement en train de diversifier ses activités, notamment dans le domaine des produits forestiers non ligneux. La coopérative possède un centre de valorisation des ressources forestières, d’une superficie de 30 000 pieds carrés. Elle y transforme des PFNL en huiles essentielles. L’usine sert également de centre de conditionnement de la biomasse forestière à des fins énergétique, et l’entreprise travaille sur d’autres partenariats et projets pour utiliser l’espace restant.
Du côté de Petit-Saguenay, la scierie du même nom a relancé ses activités depuis 2016. L’usine était fermée depuis 2014, avant d’être rachetée par Scierie Dion (Saint-Raymond) et Fabrication PFL (Lévis). Les installations de Petit-Saguenay se spécialisent maintenant dans le débitage de peuplier faux-tremble. Fabrication PFL, qui fabrique des palettes de bois, constitue le principal client de la Scierie Petit-Saguenay, ce qui lui assure un marché stable à l’extérieur des guerres commerciales avec les États-Unis. « Nos volumes de bois sont en progression tout le temps depuis la relance », souligne la directrice des opérations, Géralde Pelletier.
La scierie offre maintenant une vingtaine d’emplois au Bas-Saguenay et recrute régulièrement. « On emploie des gens jusqu’à Rivière-Éternité, dans les trois villages. […] On aimerait ajouter une ligne de sciage, mais il faudra voir si c’est réellement possible », affirme Mme Pelletier. « Notre usine forestière est repartie depuis deux ans et ça va très bien. Ça nous a vraiment aidés à avoir des emplois », ajoute la directrice générale de la Municipalité, Lisa Houde.
Petit-Saguenay : objectif développement
Depuis son élection, le maire de Petit-Saguenay, Philôme La France, a mis le développement économique dans sa ligne de mire. « Nous avons remis le directeur du développement à temps plein et octroyé un budget de 100 000 $ par année à ce volet », indique Mme Houde. Celle-ci précise que des montants sont alloués aux entreprises pour les aider dans leur développement, alors que d’autres sommes sont dirigées vers les organismes qui font du développement. Un budget de 20 000 $ a été dévolu à un projet provenant de la population (mise en place d’un comité famille par la Maison des familles) et 5 000 $ sont destinés à réalisée une idée choisie par les jeunes de l’école locale (balançoires et mini-tyrolienne).
La communauté connaît d’ailleurs une année prolifique avec le développement de plusieurs petites entreprises et des investissements dans celles bien établies. Mentionnons notamment la boulangerie Au cœur du village, un nouveau gîte et artisannerie (Le Pic Verre), de nouveaux Air BNB tenus par la propriétaire des Cerfs rouges de Saint-Étienne et son fils, l’installation de baies vitrées sur le nouveau kiosque du quai et l’implantation d’une nouvelle terrasse au Village vacances Petit-Saguenay. « Notre moteur économique, c’est principalement le tourisme et l’agricole. […] Nous avons beaucoup de micro-entreprises agroalimentaires sur notre territoire », conclut Lisa Houde, qui souligne elle aussi le dynamisme du secteur touristique dans les dernières années.
Les autres communautés du Bas-Saguenay ne sont pas en reste, puisqu’on y constate également de nombreuses nouveautés. À titre d’exemple, on ne pourrait passer sous silence la relève qui s’est installée à Fjord en kayak, proposant de nouvelles activités, l’ouverture du restaurant Chez Montagner ou la mise à niveau des installations septiques du camping municipal de Saint-Félix-d’Otis et les investissements prévus au Mont-Édouard.
De nouvelles entreprises voient le jour au Bas-Saguenay
Le Pic Verre, Myriam Cloutier
Petit Saguenay compte depuis juillet une nouvelle boutique d’artisanat combinée à un gîte. Cette nouvelle entreprise touristique est le résultat du rêve qu’entretient Myriam Cloutier depuis 25 ans. Celle qui fait de la peinture sur verre a choisi d’établir son artisanerie au Bas-Saguenay parce qu’elle aime beaucoup ce territoire. « J’ai commencé à y penser il y a trois ans, quand j’ai suivi mon cours en démarrage d’entreprise. Il me restait à trouver l’endroit idéal. Je l’ai trouvé avec cette maison du chemin St-Étienne », souligne Mme Cloutier.
Des travaux ont été réalisés afin de permettre l’aménagement du bâtiment, où l’entrepreneure habite également, en artisanerie et en gîte. « Pour le gîte, on a fermé une partie de l’espace. Il y a eu des travaux d’aménagement à faire », précise Myriam Cloutier.
Le gîte compte deux chambres. Quant à l’artisanat disponible dans la boutique, Mme Cloutier ne se limitera pas à ses créations, qui sont fabriquées en grande partie à partir de récupération de vieilles fenêtres, d’antiquités ou de cadres. Des produits de la Coopérative Minuit moins cinq, des Ateliers Bois-de-fer, du joaillier Frédéric Bergeron de La Baie, de Vie cosmétiques naturels et bien d’autres seront en vente dans l’artisanerie.
Chez Montagner, Frédérick et Sonia Montagner
Un nouveau restaurant a ouvert ses portes en juin à L’Anse-Saint-Jean, propriété de Frédérick et Sonia Montagner. Amoureux de L’Anse-Saint-Jean, le couple, qui évoluait dans le domaine de la restauration à Québec, a choisi de tout quitter pour s’établir dans le petit village bas-saguenéen. « Ça fait une quinzaine d’années qu’on venait en vacances ici. […] On a vu ce restaurant à vendre [L’Islet NDLR]. […] On a foncé. Nous avons rencontré la chef qui travaillait ici, Denise Lavoie, et elle était prête à embarquer », indiquent les sympathiques entrepreneurs.
Après avoir tenu quatre restaurants à Québec, Frédérick Montagner voulait profiter de la nature. S’installer à L’Anse-Saint-Jean permet au couple de jumeler sa passion du plein-air à celle de la restauration. Les deux entrepreneurs disent avoir plein de projets pour le bâtiment et s’être amusés à aménager leur nouveau restaurant. Les travaux se sont échelonnés sur trois mois et ont notamment permis de réaménager l’espace et d’installer un gros foyer à trois faces. Le restaurant a ceci de particulier qu’il présente une vue panoramique sur le fjord, ce que les propriétaires apprécient particulièrement.
L’ouverture de Chez Montagner a permis la création d’une quinzaine d’emplois. Le restaurant se spécialise dans les pizzas fines originales, comme au boudin, au canard confit ou aux champignons, de même que dans une quinzaine d’entrées que les gens peuvent combiner pour former un plat principal. Le restaurant offre aussi une tâble d’hôte dont le menu changera régulièrement. Les déjeuners font finalement partie des services de l’entreprise, au plus grand plaisir des citoyens et des touristes. « On sentait que les gens de L’Anse voulaient le brunch. On sentait qu’il y avait un intérêt, que c’était nécessaire », affirme le couple.
Soulignons également la volonté de Frédérick et Sonia d’utiliser des produits locaux le plus possible. Notamment, le cerf des Cerfs Rouges de St-Étienne, des champignons, des fines herbes, des légumes locaux seront utilisés pour les plats. Le couple offrira une spécialité de gins, les sirops de La Cabane à glaces ainsi que des importations privées de vin.
Boulangerie Au Cœur du Village, Rodrigue Cloutier
Installé à Petit-Saguenay depuis huit ans, Rodrigue Cloutier a été approché par la Municipalité, propriétaire du local, pour qu’il y installe une boulangerie. « Avant, il y avait un projet étudiant de boulangerie à cet endroit, puis une savonnerie. La Municipalité voulait revenir avec le concept de boulangerie, alors j’ai embarqué », indique-t-il. Le boulanger a aménagé l’intérieur du local selon ses besoins et ses goûts.
Depuis l’ouverture, début juin, l’achalandage est au rendez-vous. « Ça va très bien. […] Les gens sont vraiment contents. Je n’en reviens pas moi-même », affirme M. Cloutier, qui précise qu’en plus des résidents de Petit-Saguenay, les touristes et villégiateurs de passage s’arrêtent à la boulangerie. L’entreprise offre quelques sortes de pains, des tartes, des pâtés et plusieurs pâtisseries. « Quand ce sera plus tranquille, en septembre, je vais sortir des nouveaux produits. L’an prochain, j’aimerais revenir avec une plus grande diversité », mentionne le propriétaire.
La boulangerie Au Cœur du Village devra fermer ses portes pour l’hiver, en octobre, puisque le bâtiment n’est pas isolé, mais devrait être de retour au printemps, si tout va bien.