SAGUENAY – Des projets économiques sont actuellement sur pause dans les parcs industriels de Roberval et Saint-Félicien en raison de contraintes gouvernementales. Les maires Serge Bergeron et Luc Gibbons ont déploré les délais ministériels qui ralentissent leur développement devant le Cercle de presse du Saguenay.
À Roberval, ce sont les zones humides, pour lesquelles s’appliquent maintenant les règles de la Loi sur la protection des milieux humides, qui minent le développement du parc industriel en raison des sommes exigées aux promoteurs pour la compensation. « Nous avons investi des centaines de milliers de dollars pour le développement du parc industriel, mais il est truffé de zones humides et, dans les conditions actuelles, ça rend difficile de le développer », indique M. Bergeron, convenant qu’il demeure important de préserver l’environnement.
Il cite en exemple un projet de camping de luxe d’un promoteur privé, pour lequel une partie du terrain visé est zoné humide. Le projet a obtenu son certificat d’autorisation, mais les promoteurs analysent maintenant les coûts des compensations exigées et travaillent à attacher le financement. Le maire espère que le camping pourra tout de même aller de l’avant, puisqu’il s’agit d’un projet récréotouristique intéressant qui générerait des revenus pour la municipalité.
Du côté de la municipalité en elle-même, le projet de doubler la plage municipale à la pointe Scott a dû attendre quatre ans avant d’obtenir son certificat d’autorisation. « On ne pensait jamais le recevoir. […] Ce sont des exemples, mais il y a d’autres projets qui sont en attente », affirme Serge Bergeron, qui comprend très bien qu’il faut respecter les règles et suivre les normes, mais qui déplore les délais.
Saint-Félicien
Du côté de Saint-Félicien, c’est le plan de débordement, toujours en attente d’autorisation, qui ralentit le développement du nouveau parc industriel. Il reste seulement un terrain vacant dans l’actuel parc industriel et deux promoteurs ont fait des demandes pour des terrains dans le nouveau. « Ils sont en attente. Ça fait deux ans qu’on leur dit que ça s’en vient. Ils sont toujours intéressés, mais pendant que c’est sur pause, les coûts montent toujours », explique le maire Luc Gibbons.
Monsieur Gibbons réclame un accompagnement du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) en ce qui a trait au plan de débordement. « Nous travaillons là-dessus depuis deux ans, nous avons investi 200 000 $ dans ce plan et nous attendons toujours les autorisations. Nous ne sommes pas des spécialistes. Nous avons besoin d’être accompagnés », estime-t-il.
Malgré ces embûches, d’autres projets de la Ville de Saint-Félicien vont bon train. Les plans et devis sont en préparation pour le réseau de chaleur en lien avec l’usine de biomasse. Luc Gibbons espère pouvoir effectuer l’installation en 2023, s’il n’y a pas de surprise. Déjà, deux promoteurs on manifesté leur intérêt, mais on devra probablement attendre 2024 pour les premières annonces de construction.
Dolbeau-Mistassini
Pour sa part, la Ville de Dolbeau-Mistassini ne vit pas les mêmes problèmes avec le développement de son parc industriel. « Notre parc industriel de la Friche se remplit. Nous avons développé cinq ou six terrains et on me dit qu’il faudrait déjà penser à développer l’autre côté pour accueillir plus d’entreprises. […] Nous pensons qu’en 2023 ou 2024, nous pourrions agrandir les deux parcs », a précisé le maire André Guy, assurant qu’il reste plusieurs terrains industriels disponibles du côté de Mistassini.