Jean Simard, président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada, a été clair sur la tendance mondiale entourant l’investissement au sein des usines, aucun producteur au monde ne souhaite injecter de l’argent.
« Dans un contexte où le marché chinois est fort, aucun producteur au monde ne lancera un projet d’investissement. La technologie d’AP60 est la tendance mondiale du marché de l’aluminium », a-t-il lancé.
Si aujourd’hui, la Chine produit 24 millions de tonnes d’aluminium par année, soit huit fois la production du Canada, Jean Simard souhaite que le Canada conserve sa compétitivité pour s’extirper de la situation de crise : « Il faut éviter de se mettre des fardeaux supplémentaires. Tout conflit naissant sera la porte ouverte aux autres pays pour conquérir notre marché », a-t-il expliqué. C’est en effet un constat d’état de choc que tire le président et chef de l’Association de l’aluminium du Canada : « C’est un contexte sans précédent dans lequel nous vivons ».
La firme Harbor Aluminium, entreprise de consultation dans l’aluminium primaire n’y va pas de main morte concernant l’avenir des usines. Le président de la firme a d’ailleurs annoncé dans un quotidien américain « que la crise actuelle pourrait faire fermer toutes les usines aux États-Unis d’ici l’année prochaine ».
Il faut savoir qu’actuellement, la Chine produit deux fois dans une seule usine ce que les usines du Saguenay-Lac-Saint-Jean produisent en une année : « Nous sommes à 1 400$ pour le prix de l’aluminium et le marché prévoit des prix de 1 300$ à 1 200$. C’est moins cher de fermer une usine que la laisser ouverte », a-t-il soutenu. « En quatre mois, nous avons effacé quatre ans du marché ».
Si depuis 2008, une diminution de 500$ par tonne métrique sur les cours mondiaux au comptant ainsi que des coûts d’énergie moins élevés en Chine, sans oublier un taux de change avantageux, tout cet ensemble permet une fenêtre de production de l’aluminium avantageuse sur le marché asiatique : « À ce jour, nous avons 14 millions de tonnes sur la planète dans nos réserves mondiales. C’est la production du Saguenay en dix ans », a-t-il conclu.
Soulignons que les nouveaux marchés en effervescence de l’aluminium sont la Chine, l’Asie, le Moyen-Orient ou encore l’Inde.