N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Économie autochtone : une force à découvrir publié dans notre édition du mois de janvier.
MASHTEUIATSH – Lancés en 2019, les camps entrepreneuriaux organisés par la Société de développement économique Ilnu (SDEI) en sont à leur quatrième cohorte. Quelque 14 personnes y participent cette année.
Les camps entrepreneuriaux ont beaucoup évolué au cours des dernières années. Alors qu’ils s’échelonnaient au départ sur une période de cinq jours, la durée a été progressivement allongée pour couvrir six mois. « Ça se tient à raison d’une journée aux deux semaines. La rencontre leur permet de discuter de leur plan d’affaires, puis de progresser par eux-mêmes dans les semaines suivantes. Cette formule est plus adaptée pour le développement des projets », note Caroline Bouchard, directrice générale de la SDEI.
Autre nouveauté, après le succès du camp des femmes et celui des jeunes de 13 à 17 ans, les responsables de la SDEI ont choisi d’en implanter un pour les hommes et femmes de la communauté âgés de 18 à 35 ans. « Le camp des femmes est un beau succès. Celui des jeunes aussi, mais à ce stade, on veut les garder sur les bancs d’école, donc ce n’est pas tout à fait le moment de lancer un projet d’affaires. Nous nous sommes dit qu’il faudrait faire quelque chose pour les 18 à 35 ans », raconte Mme Bouchard.
Dans le cadre d’un projet pilote, l’organisme a également jumelé, cette année, les camps des femmes et des 18-35 ans. Ainsi, 13 femmes et un homme de tous âges y prennent part actuellement. « C’est une belle réussite. Il y a de magnifiques entreprises qui se travaillent. Ça crée une belle dynamique. Il se développe un lien incroyable entre les participants. Il y a beaucoup d’entraide et une chimie entre eux ; ils collaborent les uns avec les autres », révèle la DG.
Elle considère également que la mixité d’âges entre les participants est un avantage.
« C’est vraiment une superbe expérience de mixer la maturité avec la jeunesse. Il y a un beau mélange de cultures et de connaissances qui se fait. Les différentes générations ont des visions distinctes. Ça amène quelque chose d’intéressant ou chacun retire des expériences du vécu de l’autre », souligne-t-elle.
Plusieurs réussites
Les différents camps entrepreneuriaux réalisés au cours des dernières années ont permis à plusieurs projets de se concrétiser. Une entreprise issue de celui de 2019 sera en processus de démarrage au début de l’année et une autre finalise son plan d’affaires. Une troisième membre de cette cohorte envisage de démarrer à l’été 2023.
Lors de l’édition 2020 tenue en pleine pandémie, Raphaëlle Langevin a lancé à la fin du camp son entreprise, Matshesu Créations. C’est d’ailleurs une belle réussite puisqu’elle fait travailler des artisans de la communauté. « Plusieurs femmes qui ont fait le camp ont choisi d’œuvrer comme sous-traitantes pour elle », précise Caroline Bouchard.
Du camp 2021, quelques entreprises sont aussi en démarrage. « Depuis le début, les participantes ne se sont pas toutes lancées en affaires. Il y a des femmes qui ont de plus gros projets, d’autres de plus petits. Certaines sont retournées aux études, tout en prévoyant de réaliser leur projet par la suite. D’autres encore ont choisi de rejoindre le marché du travail. C’est bénéfique pour elles. Ça a vraiment un bel impact », conclut Mme Bouchard qui aimerait recruter plus d’hommes de 18 à 35 ans pour les prochaines éditions.