« À la base, je suis un entrepreneur. Je suis là pour rassembler le monde, et c’est grâce à la diversité des arts martiaux dans la région et leur désir de travailler ensemble que le projet est possible. En plus, je suis commerçant, donc ceux qui arrivent et qui n’ont jamais fait de sports de combats sont les bienvenus, je peux leur vendre de l’équipement directement sur place », partage le propriétaire, Éric Simard
Le bail locatif du 305, rue Melançon a été signé pour deux ans et l’entièreté de l’équipement est neuf. Le local de 1500 pieds carrés est voisin du Pétrole RL. Selon le propriétaire, une belle chimie se forme entre les deux commerces, puisque les pratiquants d’AMM utilisent souvent les services du dépanneur après leurs entraînements.
S’inspirant de l’Europe, M. Simard a réussi à optimiser un espace restreint pour en faire un club fonctionnel. L’installation des tapis sur 1 400 pieds carrés ainsi que le rembourrage des murs avec des tapis de 6 pieds par 2 pieds a nécessité l’embauche de 2 ouvriers des Immeubles Perron. Il reste seulement le panneau de cages de 40 pieds avec des sacs de frappe à installer. Environ 60 000 $ ont été nécessaires pour lancer le projet, sans prêt ni subvention.
Saint-Bruno
Au départ, c’est Alma qui était ciblée pour installer le club. Sans succès, M. Simard s’est tourné vers Saint-Bruno, sa ville d’origine. Étant au centre de la région, il croit qu’il s’agit de l’endroit parfait pour permettre à tous de se déplacer.
Pratiquant d’arts martiaux depuis longtemps, il a construit un endroit qui regroupe tout ce qu’il désirait voir dans un club d’AMM. Avec six entraîneurs qui couvrent une multitude d’aspects de la discipline, du kickboxing à la lutte gréco-romaine, M. Simard souhaite devenir la référence dans la région.
Il est le propriétaire unique de l’entreprise, épaulé par sa conjointe qui entraîne aussi la clientèle. Le regard de médecin spécialiste de cette dernière aide grandement lorsqu’il est temps de corriger des détails dans des techniques. Seulement Charles Desrosiers, qui se spécialise dans le jiu-jitsu brésilien, soutire un salaire. Les autres entraîneurs offrent leurs services bénévolement.
En plus de toujours travailler à sa boutique, Éric Simard entraîne au Delta MMA neuf heures par semaine. Il mentionne que puisqu’il n’a pas d’enfant, cela lui permet d’avoir le temps pour son entreprise. Le soutien de sa conjointe est aussi notable, elle qui aide aussi avec l’administration et la création du site Web.
Une passion pour l’entraînement
« Après un gros entraînement, j’ai fait un arrêt cardiaque. L’évènement s’est produit en 2018 et j’ai été quatre jours et demi dans le coma. Ça a pris plusieurs années avant de revenir à 100 %, mais je voulais recommencer les sports de combats. Étant trop faible pour aller m’entraîner dans les clubs, j’ai commencé à m’entraîner chez moi. En invitant des amis pour s’entraîner avec moi, c’est à ce moment que j’ai découvert que j’avais des habiletés d’entraîneur », mentionne le tenancier de Fitness L'Entrepôt depuis 2005.
L’objectif était de créer une OBNL pour développer le jiu-jitsu brésilien dans le Haut-du-Lac, en compagnie de Charles Desrosiers, Charles Roy et Alex Gagnon de Jiu-Jitsu Saguenay. Cependant, le projet porté par M. Desrosiers et M. Gagnon nécessitait beaucoup d’implications administratives, qui ne tablaient pas avec leur désir. Éric Simard a donc pris le projet en main, regroupant plusieurs entraîneurs pour proposer une multitude de disciplines.
Offre de services
Des abonnements mensuels permettent une gestion facile des inscriptions, qui se font en ligne. Le succès de l’entreprise se fait déjà sentir et le propriétaire réfléchit déjà à limiter les abonnements, puisque l’espace est limité et que le seuil de rentabilité est relativement bas, à une vingtaine d’inscrits.
Des vidéos explicatives couvrant les bases du sport seront offertes pour les membres sur le site Web, pour permettre aux nouveaux de bien commencer. Des partenariats avec les autres clubs de sports de combats de la région sont dans les plans, pour trouver des façons de collaborer. Ayant déjà donné quelques cours de MMA à Jiu-Jitsu Saguenay, Éric Simard n’écarte pas la possibilité de partager de la clientèle pour offrir plus de possibilités aux membres. Par exemple, l’Accélérateur Martial, qui est une activité intense de combat lancée par Jiu-Jitsu Saguenay, pourra se faire chez Delta MMA à certains moments.
Un séminaire avec un athlète marquant du Muay Thai, Jean-Charles Skarbowsky, sera offert le 31 mars. Le jeune club d’AMM montre bien que son propriétaire fait de son mieux pour offrir une expérience digne de grand club.
L’essor des sports de combat facilite aussi l’attrait pour la clientèle, avec les séries télé ou les combats supermédiatisés. La façon de faire est sécuritaire et permet aux nouveaux pratiquants de ne pas se blesser.
« J’ai fait ma vision de ce que devrait être un club d’arts martiaux mixtes, c’est ce que moi j’ai toujours voulu avoir. Quand j’allais dans les dojos, il manquait toujours 56 affaires », conclut l’entrepreneur.
