SAGUENAY – L’Institut nordique de recherche en environnement et en santé au travail (INREST) a annoncé ce matin le lancement d’un projet-pilote de 9 M$ pour implanter un modèle de gestion environnementale proactive dans les zones portuaires de Saguenay et de Sept-Îles.
Ce projet-pilote, baptisé Enviro-Actions, s’échelonnera jusqu’en 2026. Il prévoit la mise en place de plusieurs systèmes de captage des données et d’un système d’alertes environnementales. Ceux-ci fourniront aux gestionnaires des zones portuaires impliquées des données en temps quasi réel sur la qualité de l’air, de l’eau et de l’environnement sonore sur leur territoire. « Nous débuterons avec la zone industrialo-portuaire de Sept-Îles en 2022. […] Nous devrions commencer l’instrumentalisation à Saguenay en 2023. Il faut aussi développer toute l’intelligence artificielle pour l’analyse de ces données, faire le choix des programmes et des algorithmes. Cela devrait prendre une bonne année », a précisé la directrice générale de l’INREST, Julie Carrière.
L’institut estime qu’en améliorant la compréhension des effets des activités portuaires sur l’environnement, le projet appuiera les administrations portuaires dans la prise de décision, la planification des activités et la prévention. « Cela permettra entre autres de détecter de façon préventive la présence de contaminants dans l’environnement. Les gestionnaires pourront prendre les mesures pour rectifier la situation avant que cela atteigne des niveaux critiques de contamination », a-t-elle illustré.
« Port de Saguenay est très fier de s’engager dans le projet Enviro-Actions qui permettra de faire avancer les connaissances scientifiques, ainsi que la compréhension et la protection du milieu où il évolue. Cette initiative s’inscrit directement dans les nouvelles orientations de notre plan de développement durable. Notre implication démontre notre volonté d’être proactifs et notre engagement en matière de développement durable. Nous souhaitons agir comme leader au sein de l’industrie. Enviro-Actions aidera l’ensemble de l’industrie maritime à améliorer les mesures, les outils et les bonnes pratiques afin de favoriser la prévention, la cohabitation et la préservation du milieu. Ce projet vient appuyer le développement responsable de la zone industrialo-portuaire du port de Saguenay et confirme l’importance stratégique du corridor de commerce de la rivière Saguenay au sein de la voie maritime du Saint-Laurent et des Grands Lacs », a affirmé Carl Laberge, président-directeur général de Port de Saguenay.
Appui gouvernemental
Le gouvernement du Québec a annoncé, lors de la conférence de ce matin, l’octroi d’une aide financière de 3 677 948 $ à ce projet qui s’inscrit dans sa vision maritime, Avantages Saint-Laurent. « Ce projet précurseur et riche de possibilités fera du fleuve et du Saguenay un corridor concurrentiel majeur, propice à la croissance de notre économie bleue, dans le respect des écosystèmes », a déclaré la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau.
« Je félicite l’INREST et le port de Saguenay pour cette magnifique initiative. […] En effet, ce financement permettra la mise en place d’outils pour assurer une cohabitation harmonieuse entre les activités de la filière du transport maritime et nos milieux naturels, qui font la renommée et la fierté de notre région », a renchérit Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Rio Tinto investit pour sa part une somme de 1,5 M$, alors que Port de Saguenay et Promotion Saguenay injectent chacun un montant de 575 000 $. Le Port de Sept-Îles fournit quant à lui 2,5 M$.
« Rio Tinto est toujours soucieux de protéger l’environnement dans les communautés où nous sommes présents. […] L’apport des partenaires démontre l’importance de ce projet, qui permettra notamment l’acquisition et le transfert de connaissances sur la qualité de l’air et de l’eau, ainsi que sur le bruit sous-marin. Ce système de gestion préventive contribuera à la poursuite de nos activités de transport maritime dans le respect de l’écosystème du Saguenay. C’est un outil supplémentaire de proaction pour la gestion environnementale de nos installations », a mentionné Martin Lavoie, directeur des installations portuaires et des services ferroviaires de Rio Tinto Aluminium, rappelant que les installations portuaires de Rio Tinto sont certifiées par l’Alliance Verte, un programme de certification environnementale rigoureux dans le domaine, et ont obtenu le plus haut niveau de distinction en 2021.