Fondé en 2015, CULTE C vise à bâtir un pont entre le milieu des affaires et celui de la culture. Pour Vickie Bouchard et Lyne L'Italien, membres du comité, il faut encourager les organismes culturels à s'impliquer dans le milieu des affaires. En fait, « CULTE C veut amener les arts directement dans les lieux de travail, » assurent ces deux passionnées.
Culte C cherche à amener les entrepreneurs à voir la culture d’un autre œil et a introduire la dimension culturelle dans les lieux de travail afin de répondre aux besoins des entreprises qui souhaitent développer leurs processus créatifs, renforcer le sentiment d’appartenance des employés, rayonner dans la communauté et devenir un acteur dans la culture d’ici. L'organisme s'active actuellement à recruter des entreprises afin de développer une vision stratégique à moyen terme (2018-2022) pour faciliter la rencontre entre ces deux milieux et développer des collaborations, des activités, voire des partenariats.
L'initiative est née il y a deux ans, alors que l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean cherchait à augmenter sa clientèle et à accentuer sa visibilité. En collaboration avec la Ville de Saguenay et d'autres acteurs du milieu de la culture, elle a initié un comité de réflexion et de travail art-affaires. L'objectif était alors de créer un espace de rencontre et de réseautage où créativité, mutualisme et activités culturelles vont de pair entre les acteurs des milieux des arts et des affaires.
L'impact économique de la culture
Selon Lyne L'Italien, la culture constitue un élément de premier plan du développement économique régional et un mariage art-affaires pourrait se révéler très payant. Elle estime notamment que les produits culturels devraient même faire partie des paniers-cadeaux qui sont remis par les organismes lors de l'accueil des nouveaux résidents.
De son côté, Vickie Bouchard invite les gens d'affaires à considérer les chiffres publiés par l'organisme Culture Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSLSJ), selon lesquels la culture représentait, en 2012, 2% du PIB de la région, soit 211,6 millions $ comparativement à 136,4 millions $ pour l’agriculture, 120,2 millions $ pour la foresterie, 392 millions $ pour la fabrication du papier et 231 millions $ pour les mines.
CSLSJ indique toutefois que les conditions de travail sont peu avantageuses à bien des points de vue, que l’on soit salarié ou travailleur autonome (assurance collective, rentes, emploi occasionnel, contrats périodiques, etc.). Ces caractéristiques de l’emploi culturel entraînent une mobilité de la main-d’œuvre (attrait des grands centres, changement de carrière, emploi plus rémunérateur) et la perte d’expertise pour les organisations culturelles qui doivent recomposer leurs équipes périodiquement et également assumer une difficile relève des postes stratégiques de l’entreprise.
Pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’enjeu de la main-d’œuvre culturelle est crucial puisqu'il représente la pierre angulaire de toute l’économie culturelle et créative locale. Cependant, l'organisme assure que le milieu culturel regorge de travailleurs autonomes qui passent souvent sous le radar des sondages statistiques. Le nombre d’emplois en culture serait donc probablement plus important.