SAGUENAY – La première clinique privée d’infirmier praticien spécialisé (IPS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean vient d’ouvrir ses portes à Jonquière. IPS Santé Plus se concentrera principalement sur les urgences mineures, selon le propriétaire, Kevin Girard.

La clinique, implantée sur le boulevard du Royaume, compte déjà cinq employés, dont deux infirmières et un IPS. Elle vise à donner l’accès à des services de première ligne à des coût relativement abordables (95 $ pour une consultation infirmière, un peu plus d’une centaine de dollars pour un IPS).

« Je veux offrir une option pour des cas qui se rendent à l’urgence faute d’autre solution, mais qui ne devraient pas s’y retrouver. Nous avons réservé des plages tous les après-midis de semaine pour le sans rendez-vous. Les gens pourront appeler le matin et avoir un rendez-vous dans la journée », indique le propriétaire d’IPS Santé Plus.

Investissement

Kevin Girard et son conjoint, Alexandre Ménard, qui œuvre comme directeur financier de l’entreprise, ont choisi l’emplacement du 3750 boulevard du Royaume en raison de sa position centrale à Jonquière. Des investissements de 400 000 $ ont été nécessaires pour rénover le local et acquérir l’équipement et le mobilier. « Nous avons tout refait, du plancher au plafond. Nous avons géré nous-mêmes le chantier, revu les plans et les divisions. Nous avons aussi eu un bon accompagnement des propriétaires du bâtiment. Nous n’avons eu aucun retard dans la construction ni dépassement de coût », précisent-ils.

Plusieurs cliniques d’IPS ouvrent progressivement leurs portes un peu partout à travers la province. M. Girard fait toutefois partie des pionniers. « Les propriétaires du bâtiment, un groupe immobilier de Montréal, nous ont dit que nous étions leur première clinique médicale. À la banque, nous étions la première clinique d’IPS. Ils ont dû créer le code dans leur système pour nous. Tout a été plus long, mais nous avons ouvert la voie », affirme l’entrepreneur.

Pratique autonome

En tant qu’IPS, Kevin Girard est autonome dans sa pratique et n’a pas besoin d’être supervisé par un médecin. « J’ai ma classe de spécialité en première ligne. Je peux effectuer des diagnostics et déterminer des traitements médicaux [pour des maladies qui ont des critères et des manifestations cliniques reconnus], prescrire des médicaments, effectuer des suivis de grossesse, faire des infiltrations, des bilans annuels, etc. Je peux voir tous les problèmes de santé courants, comme des infections urinaires, des streptocoques, des douleurs, des otites », explique-t-il. Au besoin, il peut référer le patient à un médecin lorsque des problématiques plus complexes le nécessitent.

L’entrepreneur précise que la clinique mise vraiment sur les consultations avec des professionnels de la santé. « Même si nous avons des infirmières, nous ne voulons pas axer sur les soins infirmiers comme les changements de pansements, prélèvements, lavages d’oreille, etc. Nous les offrons, mais ce n’est pas ce que nous mettons de l’avant. Par exemple, un patient que nous rencontrons et qui doit avoir un bilan sanguin, nous pouvons faire la prise de sang et transmettre les échantillons au laboratoire de l’hôpital. »

Synergie

Pour Kevin Girard, il est impératif que les différents professionnels de son équipe travaillent en synergie pour offrir le meilleur service au patient. « Je veux vraiment que toute l’équipe fonctionne en mode collaboration. L’idée, c’est de diriger le bon patient au bon professionnel. Je veux favoriser les échanges au sein de l’équipe, les discussions sur certaines situations, pour que nous puissions nous soutenir et avancer. »

D’ici deux ans, M. Girard vise à développer une équipe de 6 professionnels médicaux, dont au moins trois IPS. L’ajout d’une secrétaire médicale supplémentaire est également prévu. De nouvelles embauches seront donc à prévoir au cours des prochains mois, mais le recrutement n’inquiète pas le propriétaire. « Nous avons eu 110 CV pour l’ouverture de la clinique! », souligne-t-il.

M. Girard se dit ouvert à croître encore par la suite si la demande est présente. « Le but, c’est d’innover et d’amener d’autres façons de faire. Je ne suis pas fermé à intégrer d’autres types de professionnels éventuellement. J’aimerais aussi intégrer quelques plages horaires de soir et la fin de semaine pour offrir plus d’options à la population. Le but, c’est de répondre aux besoins », mentionne-t-il.

 

Les IPS

Mentionnons que les IPS ont reçu une formation avancée de 2e cycle en sciences infirmières et en sciences médicales et qu’ils possèdent une expérience clinique auprès d’une clientèle visée par l’une des classes de spécialité (Soins de première ligne, Soins aux adultes, Soins pédiatriques, Santé mentale et Néonatalogie).

Les IPS peuvent, en fonction de leur classe de spécialité, diagnostiquer des maladies, prescrire des examens diagnostiques, utiliser des techniques diagnostiques invasives ou présentant des risques de préjudice, déterminer des traitements médicaux, prescrire des médicaments et d’autres substances, prescrire des traitements médicaux, utiliser des techniques ou appliquer des traitements médicaux invasifs ou présentant des risques de préjudice ainsi qu’effectuer des suivis de grossesse.

« Il faut mettre l’expertise des IPS de l’avant. Il y a beaucoup d’éducation et de sensibilisation à faire pour faire connaître ce que nous pouvons faire. C’est possible, par exemple, d’avoir un IPS de famille. Nous avons notre place pour aider les médecins et travailler en collaboration. Il faut miser sur l’interdisciplinarité dans le réseau de la santé », estime Kevin Girard.