SAGUENAY – Le secteur économique dans lequel évolue l’hôtel Le Montagnais est l’un des plus touchés par la pandémie, avec l’arrêt brutal des événements et autres rassemblements. Toutefois, l’équipe a profité de cette période pour s’évaluer et se réorganiser, afin de ressortir plus forte de la crise.
« Du jour au lendemain, notre carnet de réservations s’est vidé. Ce sont plusieurs milliers d’annulations que nous avons eues », s’exclame d’entrée de jeu le directeur des opérations et ventes et copropriétaire à l’hôtel Le Montagnais, Jean-Benoit Gilbert. Il s’agissait d’un véritable choc pour les propriétaires de l’établissement, dont une large part des revenus vient de l’événementiel, des mariages, du tourisme d’affaires et des compétitions sportives.
Ceux-ci ont décidé de réagir en renforçant leur structure pour ressortir de la crise solidifiés et prêts pour la relance. Ils ont d’abord réorganisé les équipes de travail afin de devenir plus agiles, puis ils ont amélioré les communications internes. Ils se sont également dotés d’un plan Web et marketing. « Nous avons été choyés. Tous nos gestionnaires et nos personnes d’expérience sont restés avec nous. Ça nous permet d’avoir une structure d’entreprise encore plus solide », souligne M. Gilbert.
Des travaux de mise à niveau ont aussi été réalisés au cours de la dernière année, afin de conserver en emploi le plus de gens possible, notamment du côté de l’entretien. « Ce sont des décisions qui ne sont pas faciles. Ça nous a pris de la rigueur, mais, au niveau du personnel, on a été capables de garder quelques heures. […] Au final, ça n’a pas été facile, mais on a pris les bonnes décisions pour revenir plus forts », affirme M. Gilbert.
Se former pour mieux performer
La pandémie a également été l’occasion pour l’homme d’affaires de participer au programme Entreprendre l’avenir, mettons nos énergies en commun, développé par Énergir en collaboration avec l’École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB). Visant à contribuer à une relance économique juste, équitable et prospère, cette initiative a permis d’accompagner 46 dirigeants d’entreprises ou d’organismes en provenance de 12 régions du Québec à travers un parcours de formation virtuelle de huit semaines, grâce à une bourse offerte par Énergir.
Le parcours comprenait des tests psychométriques ainsi que des formations sur différents sujets, tels que la communication, le courage managérial, la planification et la gestion du changement. « Ça a été très bénéfique pour moi. […] Ça nous permettait de nous recentrer sur notre rôle de leader, de nous outiller pour gérer les défis actuels de la crise et les défis futurs. La première chose qu’ils nous font penser, c’est qu’en tant qu’entrepreneur, on est souvent dans l’entreprise, sur le plancher, mais c’est bon de ressortir un peu pour penser pour l’entreprise, voir comment on se projette, comment on va se développer, comment on peut s’améliorer. […] C’est vraiment un beau plus », mentionne Jean-Benoit Gilbert.
Le programme lui a également permis de se créer un réseau de contacts plus large et de partager avec d’autres entrepreneurs qui connaissent les mêmes enjeux. « Souvent, on se sent un peu seul. Mais peu importe le secteur d’activités, ce sont un peu les mêmes réalités qu’on vit. On peut discuter, s’appuyer l’un sur l’autre. C’est vraiment un beau réseau d’échanges qu’on a créé », explique-t-il.
Partager les outils
Mieux outillé après ce parcours, le directeur des opérations et ventes et copropriétaire souhaite partager ces outils avec son équipe. « Je peux partager avec mes gestionnaires ce que j’ai appris. Au fur et à mesure de la formation, je prenais du temps avec eux pour leur expliquer ce que j’apprenais. Partager avec eux va les rendre plus forts et c’est bénéfique pour l’entreprise. […] C’est un beau plus pour continuer le processus que nous avons entamé pendant la pandémie », estime-t-il.
Vers un retour à la normale
L’été 2021 devrait ressembler à la saison 2020 et l’automne également, alors que les touristes européens ne devraient pas encore être de retour, mais que les gens d’affaires devraient recommencer à se déplacer. Selon Jean-Benoît Gilbert, le retour à la normale devrait avoir lieu plutôt vers janvier 2022, avec une reprise sur plusieurs années. Il entrevoit d’excellentes perspectives pour 2022. « On a plusieurs congrès et événements qui ont confirmé pour 2022 ou qui avaient été reportés. Plusieurs ont reporté pour 2021, mais renouvelé leur présence pour l’année suivante. C’est la même chose du côté des mariages. On a aussi les tournois sportifs qui vont revenir. […] Les décisions se prennent à la semaine. On est encore dans l’incertitude, mais on voit le bout du tunnel », conclut-il.