SAGUENAY – La plateforme de sociofinancement La Ruche SLSJ a pour objectif de cumuler 500 000 $ en projets pour la prochaine année. La directrice de l’OBNL est sûre de rencontrer sa cible puisqu’après un an et demi d’opération, c’est plus de 900 000 $ en retombées économiques pour la région qui ont été enregistrés.
« Nos années financières sont comprises du 1er juin à la fin mai. Pour la période 2021-2022, notre objectif est de comptabiliser 500 000 $ en projets réussis. C’est une cible ambitieuse, mais tout à fait réaliste. Depuis le début de nos activités en juillet 2020, les bleuets ont été très réceptifs au concept de sociofinancement. C’est plus de 2970 contributeurs qui ont appuyé monétairement les campagnes de 27 promoteurs sur notre plateforme », explique Émilie Lavoie Gagnon, directrice de La Ruche Saguenay–Lac-Saint-Jean.
L’organisme supporté financièrement au national par Desjardins et le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) ainsi qu’au régional par Développement économique 02 prouve sa pertinence en cumulant, à ce jour, 918 103 $ en retombées économiques pour la région. « C’est un outil fait par des entrepreneurs pour des entrepreneurs. Nous donnons la possibilité à une idée d’affaires, à une collecte de fonds ou encore à un projet en recherche et développement de voir le jour. Le taux de réussite des campagnes sur notre plateforme est de 88 % et 2022 s’annonce prometteuse avec des projets très diversifiés. »
Un outil de financement
Il existe différentes portes d’entrée pour accéder aux services de La Ruche : en créant sa campagne directement sur leur site ou en communiquant avec l’équipe préalablement. Ce que propose concrètement l’OBNL, c’est une plateforme sur laquelle la campagne d’un promoteur pourra recevoir l’appui financier des contributeurs. « L’outil offre aux entrepreneurs une page personnalisable où leur projet pourra être présenté, où les contreparties offertes sont affichées et où une solution de paiement est intégrée. De plus, nous accompagnons les participants de A à Z. Nous les orientons au travers des différentes subventions dont ils pourraient bénéficier et nous les aiguillons sur les bonnes pratiques marketing à adopter pour garantir le succès de leur campagne. La Ruche peut compter sur plusieurs partenaires issus du monde des affaires pour offrir des conseils stratégiques ».
Un allié de tout moment
Émilie Lavoie Gagnon ne cache pas que le succès d’une campagne exige un solide travail en amont. Les projets les mieux structurés sont ceux qui ont le plus de chances d’atteindre leur objectif. « Pour afficher une campagne sur La Ruche un premier travail de réflexion a été fait. La personne qui vient nous voir avec un projet n’a pas seulement une idée vague de ce qu’elle veut. La production n’est pas obligée d’être commencée, mais il doit y avoir une base concrète. D’ailleurs, nous recommandons de venir nous voir plus tôt que tard. De cette façon, nous pouvons aider la personne dans son processus et lui donner des outils avant qu’elle passe à l’action. » Une fois le projet publié sur le site de La Ruche, c’est au promoteur de voir à la diffusion de sa campagne. Il faut donc préalablement cibler les personnes susceptibles d’investir et définir les contreparties à offrir.
Une garantie pour les contributeurs
Les campagnes sont à « objectif fixe », c’est-à-dire que les contributeurs seront débités seulement si le promoteur atteint le montant initial fixé. « Les gens qui appuient les projets sur notre plateforme reçoivent en retour une contrepartie. Dans le cas d’une campagne visant l’ouverture d’un restaurant, le promoteur pourrait offrir à ses mécènes des rabais sur des menus ou des repas gratuits. Bien évidemment, il s’agit de promesses. Donc si le restaurant ne voit pas le jour dû à l’échec du sociofinancement, les contributeurs ne risquent pas d’avoir payé pour des contreparties sans valeur. » Les campagnes dans la région peuvent parfois atteindre 50 000 $. Au Québec, des projets de sociofinancement ont même déjà permis de récolter plus de 250 000 $. Si le contributeur s’assure une certaine sécurité, le promoteur également. En effet, La Ruche prélève des frais de 5 % sur le montant total de la campagne, seulement si cette dernière a été concluante. Dans le cas d’un échec, l’initiateur du projet n’est pas facturé.
Des projets ayant une portée
Les projets présentés à l’équipe de La Ruche doivent répondre à quelques conditions. D’abord, ils doivent avoir un impact social, économique, environnemental ou culturel pour la région. Ensuite, ils doivent être basés physiquement au SLSJ. « Nous sommes situés à Ville Saguenay, mais c’est un organisme régional. Je suis fière de compter au moins un projet dans chacune des MRC de notre coin de pays. Nous n’avons jamais eu à refuser un projet pour l’instant. Toutefois, un modèle d’affaires qui proposerait l’achat de biens fabriqués en Chine pour la vente sur Amazon ne recevrait pas notre aval », conclut la directrice.