C’est demain, jeudi 20 octobre, deux semaines et trois jours après l’élection éclatante du gouvernement formé par la Coalition avenir Québec que nous connaitrons la composition du second Conseil des ministres de François Legault. Ce processus, qui a débuté avant même le 3 octobre, est sensible, exhaustif et rempli de considérations fondamentales.
La représentation territoriale, la parité, l’expertise, le nombre total de sièges, la cohérence avec les objectifs énoncés sous forme d’engagements électoraux, notamment. Et comment exclure le potentiel de déception avec un gouvernement de 90 élus qui s’attendent tous (ou presque) à trouver leur place au saint des saints. Le premier ministre a d’ailleurs déjà lancé un appel à l’unité lors de l’assermentation de ses députés hier au salon bleu.
Mais qui, au sein de cette équipe vaste et remplie de solides compétences, aura le privilège d’atteindre les fonctions exécutives tant convoitées ? Est-ce que tous les membres du précédent conseil peuvent espérer retrouver leur limousine? Il a fort à parier que plusieurs d’entre eux, 5, 6 ou 7 devront essuyer un revers et poursuivre leur engagement sans ces responsabilités. Et qu’en est-il des candidatures vedettes ? De ces nouveaux élus qui ont quitté des emplois parfois prestigieux, parfois mieux rémunérés pour servir la population et participer à des réformes publiques?
L’expérience parlementaire est certes un atout pour se retrouver autour de la table, mais nous avons vu que cela n’était pas tout lors du dernier mandat de la CAQ. Plusieurs recrues ont connu une ascension flamboyante alors qu’ils n’avaient pas l’expérience des banquettes d’opposition (pensons notamment à Pierre Fitzgibbon) et certains autres ont connu un parcours plus houleux malgré leur expérience (pensons à Jean-François Roberge).
Sur une note régionale, quelle représentation pensons-nous obtenir au sein du conseil? Il va de soi que nous verrons la députée de Chicoutimi, qui a été tout le précédent mandat ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean être à nouveau nommée.
Quelles responsabilités lui seront données ? Quel rôle stratégique pourra-t-elle jouer afin de positionner la région et permettre à celle-ci de voir les opportunités qui se présentent à elle s’aligner favorablement? Comment, grâce au rôle qui lui sera attribué, pourra-t-elle influencer l’avenir de la région?
Et qu’en est-il des 4 autres députés de la Coalition qui ont été élus le 3 octobre. Comment François Tremblay, Éric Girard, Nancy Guillemette et le nouveau venu dans Jonquière, Yannick Gagnon, pourront jouer leur rôle d’ambassadeurs de la région en ayant le degré d’influence nécessaire pour favoriser la région et ainsi contribuer à son développement? Est-ce que des responsabilités complémentaires leurs seront confiées? Il faut admettre que quelque fois, il est plus facile de faire avancer un dossier sur la place publique lorsqu’on est assis dans les banquettes d’opposition que comme simple député du côté gouvernemental. Qu’on soit d’accord avec ses interventions ou pas, le député sortant de Jonquière, Sylvain Gaudreault en a fait la preuve a plus d’une reprise.
Tant de questions qui trouveront réponses au cours des 24 prochaines heures et des prochaines semaines. Ce sera pour le moins des plus intéressant à suivre.