LAROUCHE – Les propriétaires de Confection Imagine, Louise Simard et sa fille Mélissa Lavoie, désirent développer davantage le créneau des créations d’affaires au sein de leur entreprise.
La PME larouchoise, qui fabrique également des sacs à main originaux et possède plus de 1 000 costumes en location, effectue aussi de la confection sur mesure pour des entreprises, un secteur appelé à grandir au cours des prochaines années. Elle s’était d’ailleurs fait remarquer en 2021 avec les tuques sébastes conçues pour les Glaces du fjord, qui avaient connu un engouement monstre. « Ce qui nous démarque dans ce type de projet, c’est que nous faisons vraiment la conception personnalisée, selon les demandes du client. Nous n’avons pas de production minimum, donc s’ils en veulent seulement 30 ou 100 exemplaires, nous pouvons le faire », expliquent les deux femmes d’affaires.
Selon elles, même s’il est difficile de concurrencer les productions chinoises en termes de prix, de plus en plus d’entreprises québécoises se tournent vers des produits québécois et sont sensibles aux deux aspects mentionnés plus haut. « Nous avons fait toutes sortes de projets et pas seulement pour des organisations de la région. Nous avons travaillé avec Nutrinor, Zorah Biocosmétiques, Ungava, l’Orchestre métropolitain, la municipalité de Varennes. Nous tirons notre épingle du jeu », souligne Mélissa Lavoie.
Diversité
Le fait de confectionner des articles sur mesure permet aux deux entrepreneures de toucher à une multitude de projets diversifiés. « Ça nous comble vraiment de pouvoir faire une variété de choses. Nous pouvons une journée préparer des trousses pour le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CIUSS) et le lendemain, faire les costumes pour le Parc Mille lieux de la colline. […] Nous ne manquons pas d’ouvrage et nous touchons à plein d’univers. C’est très motivant. »
Confection Imagine collabore aussi avec des entreprises locales sur une base régulière. C’est le cas de Nopé, pour qui elles confectionnent des cagoules, ainsi que de l’Atelier-boutique À moi de moi. « Pour cette boutique, nous effectuons la couture de ses linges et elle les estampe. […] Ce sont de belles collaborations, des partenariats que nous développons avec ces organisations », indique Louise Simard, qui coud depuis une quarantaine d’années.
Économie circulaire
Mesdames Lavoie et Simard s’intéressent aussi beaucoup aux projets d’économie circulaire en collaboration avec des entreprises. « Par exemple, nous sommes en train de terminer un contrat avec l’UQAC. Nous récupérons leurs bannières et nous les transformons en différents produits qu’ils nous rachètent. Nous l’avons fait pour Promotion Saguenay également. Avec le Café Cambio, ce sont les poches de jute que nous recyclons. », racontent les deux femmes.
Ces dernières désirent accroître leurs collaborations dans ce domaine dans les prochaines années. « Dans ces projets, ce qui est intéressant, c’est que nous reprenons ce qu’eux auraient jeté. Nos clients deviennent aussi nos fournisseurs de tissu. C’est vers là que nous souhaitons aller », affirme Mélissa Lavoie.
Agilité
Les deux entrepreneures considèrent qu’avoir une entreprise de petite taille et de ne pas avoir de local à gérer (l’atelier de couture est implanté dans la maison de Mme Simard) leur permet d’être plus accessibles et agiles. « Ça nous permet de faire des projets vraiment personnalisés et créatifs. Nous sommes toujours ouverts à tous types de projets. Avec une grosse manufacture, nous ne pourrions pas faire ça », estiment-elles, ajoutant qu’au besoin, elles font affaire avec des couturières travaillant de chez elles.
Louise Simard et Mélissa Lavoie ne manquent toutefois pas d’ouvrage : d’ici Noël, elles devront réaliser ou terminer plus d’un millier d’articles, en plus des productions récurrentes comme celles pour Nopé. « Cet été, nous avons fait au moins 2 000 produits pour cette entreprise », précise Mme Lavoie.
Croissance
La PME voit une bonne croissance du côté de son créneau d’affaires alors qu’elle est passée d’environ trois clients par mois avant la pandémie à une trentaine actuellement. Les sacs à main apportent aussi un revenu régulier et les propriétaires estimaient, au moment de l’entrevue, que la location de costumes devrait connaître une année record. « Nous travaillons fort, mais efficacement, pour avoir un bel équilibre entre notre vie familiale et celle d’entrepreneures », rappelle Mme Lavoie.
D’ailleurs, un espace a été aménagé dans l’atelier pour sa fille, qui l’accompagne souvent. « Ma conjointe a un horaire atypique. Travailler ici avec ma mère, ça me permet de ne pas avoir besoin de garderie », indique celle qui ne coud pas, mais s’occupe de la gestion, de la boutique en ligne, de la taille de tissu et du dessin des concepts originaux.
Louise Simard et Mélissa Lavoie, qui œuvrent ensemble depuis 2015, forment ainsi une équipe qui se complète. « Ma mère est l’experte en couture. Nous avons chacune nos forces », assure Mme Lavoie. « Je ne peux pas tout faire seule. Travailler avec ma fille, c’est vraiment plaisant. J’ai encore hâte de venir coudre le matin », renchérit Mme Simard.