SAINT-BRUNO – La coopérative Nutrinor devient la première laiterie québécoise à utiliser des emballages carboneutres. L’entreprise a également annoncé ce matin qu’elle sera la première au Canada à compenser les émissions carbones liés au transport du lait et ses opérations.
Les emballages concernés sont ceux des formats de lait de 1 litre et de 2 litres. « Les produits laitiers sont nos plus gros volumes. C’était essentiel pour nous de débuter avec une mesure qui aurait un fort impact », explique Michael Norman, chef de la direction de Nutrinor.
Les contenants sont fabriqués par Elopak grâce à une méthode de production comptant moins d’étapes. Celle-ci permet de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) comparativement aux anciens emballages. Ils contiennent aussi moins de matière. De plus, le carton utilisé est issu de forêts certifiées (FSC) et ne comporte aucun agent javellisant.
Bien que le montant exact des investissements liés à ce projet soit de nature confidentielle, M. Norman, estime qu'ils sont de l'ordre de quelque centaines de milliers de dollars. Il assure toutefois qu'ils n'auront aucun impact sur le prix des produits. « C’est important pour nous d’offrir aux consommateurs des options écoresponsables à prix compétitif », souligne-t-il.
Compensation carbone
En plus des modifications à la méthode de production, une compensation en crédits carbone permet d’atteindre la carboneutralité des emballages. Nutrinor compensera aussi les GES émis par les opérations de sa laiterie, de même que ceux produits par le transport du lait, de la ferme au marché. Cela représente 1 340 tonnes de GES compensés annuellement. Les achats de crédits carbone seront effectués auprès de l’entreprise Solutions Will, qui réalise des projets de réduction de GES auprès de PME et municipalités québécoises) et de l’organisme Carbone Boréal de l’Université du Québec à Chicoutimi pour la plantation d’arbres.
La coopérative souhaite éventuellement poursuivre ses efforts en matière de développement et d'agriculture durables. « Nous opérons dans différents secteurs agroalimentaires. Nous avons la volonté d’étendre ces gestes à nos différentes gammes de produits dans le futur. Nous souhaitons aussi diminuer les compensations carbone en éliminant de plus en plus à la source les émissions de GES. Il nous reste encore du travail à faire », indique Michael Norman.
Rappelons que Nutrinor avait lancé, en 2020, le Pacte agricole durable Nutrinor. Ce projet collectif, signé par plus d’une centaine de fermiers propriétaires, visait à améliorer la rentabilité des fermes par des pratiques plus responsables sur les plans environnemental, social et économique. Les adhérents reçoivent un diagnostic complet et personnalisé sur la durabilité de leur exploitation et un plan d’action pour atteindre les objectifs. Un accompagnement est offert par les experts de Nutrinor.