N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : La forêt, porteuse d'avenir publié dans notre édition du mois d'avril.
SAGUENAY – Le développement économique de L’Ascension-de-Notre-Seigneur ne repose pas uniquement sur les 325 emplois directs procurés par la présence de Produits Forestiers Arbec.
Cette municipalité, qui comptait plus de 2 000 habitants en 2020, tire grandement profit de sa proximité avec Alma et d’une économie verte, tournée vers l’exploitation respectueuse des ressources environnementales, la villégiature et les grands espaces, comme l’illustre le maire Louis Ouellet. Celui-ci est également préfet de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est.
« Je croise chaque jour de plus en plus de nouveaux visages. Il n’y a pas si longtemps, je connaissais tout le monde, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le projet de développement domiciliaire amorcé en 2019 en bordure de la rivière Péribonka arrive à terme cette année. Il est situé dans un cadre magnifique. C’est un succès : 120 maisons y ont été construites ou sont présentement en voie d’être complétées. Nous sommes situés à seulement 15 minutes de l’école primaire et à 20 minutes de la Polyvalente, toutes deux à Alma. Par ailleurs, nos relations avec Arbec sont excellentes. C’est un très bon partenaire économique ; l’entreprise a investi 50 millions $ ces dernières années dans l’amélioration de ses procédés », raconte Louis Ouellet.
Une « banlieue intéressante »
Les différentes activités d’Arbec ont donné naissance à une grappe industrielle réunissant diverses entreprises de services qui tirent très bien leur épingle du jeu, toujours selon le maire Ouellet. Celui-ci rappelle que beaucoup de travailleurs proviennent d’Alma et des municipalités environnantes.
La municipalité est en effet la porte d’entrée du vaste territoire de chasse et de pêche des Passes-Dangereuses. La présence des Jardins Scullion constitue un atout de première importance pour notre industrie touristique. Les fermes laitières et les bleuetières contribuent directement au développement de l’économie. « Tous ces facteurs font en sorte que L’Ascension est considérée comme une banlieue intéressante où il fait bon vivre. Sa proximité avec Alma et, dans une moindre mesure avec le Saguenay, ajoutent à sa force d’attraction. »
Pénurie de main-d’œuvre
La pénurie de main-d’œuvre est également ressentie à L’Ascension. « Les commentaires qui me parviennent ont tous en commun le manque de personnel. Il y a tout lieu de croire que la crise va perdurer encore un certain temps, estime le maire Ouellet. Dans un avenir prévisible, 82 % des emplois à pourvoir proviendront des départs à la retraite. On ne fait plus de bébés, donc, il faut orienter nos efforts vers l’immigration et la formation. On a un travail à faire au niveau municipal pour attirer des jeunes et des immigrants. Nos politiques d’accueil ne doivent pas être axées seulement, par exemple, sur la qualité de vie et les grands espaces, mais aussi sur l’intégration des nouveaux arrivants. À ce sujet, je crois que nous devons faire un effort. »
Dans un premier temps, une partie de la solution pourrait résider, selon M. Ouellet, dans la mise en place d’une politique familiale ciblée, susceptible, entre autres arguments, de réveiller l’intérêt des jeunes pour la région. « Un rapatriement partiel d’une partie du contingent ayant quitté le Saguenay–Lac-Saint-Jean au cours des dernières années pourrait constituer l’objectif initial de l’opération. On ne sort jamais du Lac-Saint-Jean. Quand vous travaillez à Montréal, que vous avez deux enfants, que vous vivez en banlieue, il peut arriver que l’envie vous prenne de changer d’air. »
Aires protégées
Le maire de l’Ascension affirme avoir toutes les raisons d’être optimisme quant à l’avenir de sa municipalité. Toutefois, il ne peut cacher son inquiétude face à la politique de protection des aires protégées.
« Aujourd’hui, conclut-il, on peut faire toutes sortes de choses avec la forêt : cellulose, huile, granules, etc. En comparaison avec l’Europe, nos politiques de conservation et de régénération sont à l’avant-garde. On aura beau fermer la forêt, il nous faudra toujours du bois pour construire des maisons. »