SAGUENAY – « La dernière mesure concrète des retombées économiques annuelles de la pratique de la motoneige dans la région remonte à 2017-2018, souligne Mme Julie Dubord, directrice générale de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ces retombées étaient d’environ 116 millions $. Nous savons qu’un point culminant a été atteint en 2019. Les statistiques n’ont pas encore été actualisées, mais nous étions de toute évidence dans une courbe ascendante qui s’est maintenue. S’il n’y avait pas eu la pandémie, la croissance se serait donc poursuivie et c’est ce qui importe ».
La région est toujours considérée comme le paradis de la motoneige, ajoute Mme Dubord. À l’échelle du Québec, c’est la première clientèle touristique à se manifester au début de chaque hiver. Elle provient surtout des régions du sud de la province. « Ce sont des motoneigistes impatients de débuter la saison avec un couvert de neige à la mesure de leurs attentes. Ils représentent la part la plus importante de nos visiteurs. Les Américains et les Ontariens connaissent très bien notre réseau, ils sont toujours très présents dans les sentiers. Côté européen, le marché provient surtout de la France ».
Aventure Écotourisme Québec
En matière de sécurité, le Saguenay–Lac-Saint-Jean est la seule région qui oblige les entreprises fournissant de l’équipement à être accréditées par Aventure Écotourisme Québec, précise Mme Dubord.
« C’est un organisme de promotion, mais aussi de certification ; il garantit qu’une entreprise touristique a mis en place tous les éléments essentiels à l’utilisation sécuritaire d’une motoneige. Cela inclut, entre autres obligations, les assurances et le confort des usagers. Les guides doivent être accrédités également par Aventure Écotourisme Québec. Un resserrement s’est fait à l’échelle provinciale. La région est très bien dotée en termes d’entreprises certifiées, structurées. C’est ce qui garantit la qualité de l’expérience ».
Environnement, droits de passage
Les motoneigistes qui forment l’essentiel de la clientèle touristiques du Saguenay–Lac-Saint-Jean se répartissent en deux catégories bien distinctes, selon Mme Dubord. « Il y a ceux qui s’inscrivent dans la formule ‘‘ raid ‘‘ ; ils vont se déplacer en groupes d’amis, d’une journée à l’autre, emmagasinant les kilomètres en changeant de lieu de séjour à chaque soir. D’autres vont fonctionner en ‘‘ marguerite ‘‘ ; ils vont s’installer quelque part et explorer les environs en effectuant des circuits en boucles pour revenir passer la nuit à leur hôtel ».
Par ailleurs, la négociation des droits de passage, notamment avec les agriculteurs, continue d’être une préoccupation majeure même si, à cet égard, les choses ont tendance à aller beaucoup mieux, constate Mme Dubord. « La Fédération des clubs de motoneigistes a fait, et fait encore, des gros efforts pour établir et conserver un dialogue constant avec les exploitants agricoles. Cependant, il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Il y a des amateurs qui mettent en péril des plantations rien que pour s’amuser. Le respect des balises, de l’endroit où l’on se trouve afin de conserver les droits de passage, toutes ces obligations de base se regroupent dans un équilibre fragile. La Fédération est très active sur le terrain pour conserver les acquis. C’est un travail de tous les instants. J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui travaillent là-dessus, car ce n’est pas simple ».
Saison 2023-2024
Que réserve la prochaine saison touristique ? « Je n’ai pas de boule de cristal, c’est difficile de prévoir, conclut Mme Dubord. La période pandémique est passablement derrière nous, c’est déjà cela d’acquis. Les entreprises sont prêtes, les réservations commencent à entrer. L’intérêt est là. Le développement du réseau des passerelles au nord du 49e parallèle (Lac-Saint-Jean), en lien avec le réseau des monts Valin, confirme notre statut international. C’est un autre produit d’appel, une façon aussi de prolonger l’expérience. Une chose est sûre : on ne peut pas se priver du produit motoneige. C’est une grosse valeur ajoutée qui s’intègre parfaitement à l’écosystème de l’industrie touristique régionale. »