N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Le secteur forestier en changement, publié dans notre édition du mois d'avril.
SAGUENAY — Alliance Forêt Boréale et le Créneau d’excellence AgroBoréal sont en train de jeter les bases d’une stratégie de bioéconomie régionale afin de doter le territoire d’un plan clair en matière d’utilisation optimale de ses ressources. Tour d’horizon avec le directeur d'Alliance Forêt Boréale, Aldé Gauthier.
Plus concrètement, la stratégie de bioéconomie vise à valoriser la biomasse forestière et agricole, en intégrant des partenaires locaux et des initiatives de développement durable. Elle s’appuie sur des consultations et un plan d’action pour stimuler l’économie régionale et lutter contre les changements climatiques. L’idée est de doter les quatre MRC et la Ville de Saguenay d’un portrait d’ensemble des besoins et enjeux afin de permettre à chacune des localités de tirer profit en fonction de leurs enjeux spécifiques.
« Le chantier a débuté en 2022 par la concertation avec différents partenaires intéressés par la bioéconomie. À ce moment, un comité de suivi a été formé afin de faire une surveillance de la feuille de route. Par la suite, à l’automne 2023, nous avons organisé un premier forum de concertation avec des partenaires territoriaux et gens du milieu. Lors de ce sommet, il a été lancé qu’il fallait commencer à réfléchir sur un après. Nous avons convenu qu’il faut aller plus loin dans sa stratégie et de se doter d’une planification stratégique, processus qui sera bientôt terminé avec l’aide d’un consultant externe », fait savoir le DG.
La Conférence Régionale des Préfets pressentie pour gérer la stratégie
Bien qu’elle n’ait pas reçu le mandat au moment de l’entrevue, Aldé Gauthier croit que la Conférence Régionale des Préfets du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CRP) serait l’entité idéale pour porter la destinée de cette stratégie territoriale. « Qui va porter la stratégie ? Ce n’est pas encore défini. On pense qu’une entité comme la Conférence Régionale des Préfets serait un statut approprié pour porter cette stratégie-là. Mais ils n’ont pas reçu ce mandat-là. Nous sommes encore en discussion de ce côté. On essaie de voir les diverses avenues possibles. Lorsqu’on parle de Bioéconomie, on parle de la saine utilisation de la matière forestière, mais aussi de la matière agricole. Il faut une entité capable de créer une concertation », indique M. Gauthier.
Analyser les opportunités d’avenir
Dans la quête pour une économie durable, la bioéconomie se profile comme un horizon prometteur pour les MRC et la Ville, dont la MRC Maria Chapdelaine et la MRC Domaine du Roy. Aldé Gauthier, souligne l’importance de cette transition : « Nous exploitons les résidus forestiers et agricoles non seulement pour combattre les changements climatiques, mais aussi pour maximiser l’utilisation de nos ressources. Cette vision est appuyée par des initiatives concrètes, comme l’usine de cogénération de Saint-Félicien, qui tire parti des matières ligneuses inutilisées, ce qui illustre une approche pragmatique de l’approvisionnement en ressources locales », rappelle-t-il.
L’adaptation aux particularités territoriales est cruciale dans l’élaboration de cette stratégie régionale. « Chaque territoire, avec ses spécificités, doit identifier ses propres opportunités pour valoriser la biomasse de manière optimale, » explique le directeur. À Saguenay, par exemple, les écocentres et les centres de tri jouent un rôle clé dans la valorisation des déchets de bois, tandis que d’autres régions se concentrent sur la transformation secondaire ou l’agriculture. L’approche n’est pas uniforme ; elle est modelée par les ressources et les besoins de chaque communauté, démontrant un engagement vers une bioéconomie inclusive et représentative des diversités régionales.
La stratégie de bioéconomie se présente comme un pilier central dans la lutte contre les changements climatiques, tout en offrant une avenue prometteuse pour le développement régional. Aldé Gauthier met en exergue l’essence de cette démarche : « Nous aspirons à utiliser notre forêt non seulement comme un moyen de capter du carbone, mais aussi comme un levier de progrès social, économique et environnemental pour nos régions. Cette vision reflète un engagement profond envers une filière renouvelable qui ne se contente pas de répondre aux défis actuels, mais qui s’efforce également de générer des retombées positives et durables pour les communautés locales », conclut-il.