NORMANDIN - Depuis sa fondation en 2000, le Groupe AGIR (Agence de Gestion Intégrée des Ressources) s'est imposé comme un acteur clé dans l'économie locale de la MRC Maria-Chapdelaine. L'organisation se distingue par son modèle unique, axé sur la redistribution des profits tirés d'opérations forestières pour financer des initiatives locales.

Offrant des services dans des forêts situés à proximité des localités de la MRC, le succès d'AGIR repose sur ses partenariats à long terme avec des acteurs majeurs de l'industrie forestière, tel que Produits Forestiers Résolu. Ces relations, tissées depuis le début des activités forestières des corporations qui ont ensuite fondé le Groupe AGIR, assurent la stabilité financière de l'organisation. " Notre principal client, Résolu, nous fait confiance même dans les moments où l'industrie est au ralenti. Ils auraient pu réduire nos contrats, mais grâce à la qualité de nos travaux, ils continuent de nous soutenir année après année ", affirme le directeur général de l'organisation, Michel Bouchard.

La fidélité de ses clients, dont PFR, est renforcée par les normes élevées qu'AGIR s'impose en matière de gestion forestière. " Notre marque de commerce, c'est la qualité et les résultats ", souligne-t-il. Cela permet à l'organisation de se distinguer dans un secteur souvent marqué par des tensions entre développement économique et respect de l'environnement.

Dynamiser les localités

En tant qu'entreprise d'économie sociale, AGIR redistribue les profits dans des projets concrets dans les communautés desservies par les 13 corporations locales de développement en milieu forestier dans la MRC de Maria-Chapdelaine. " Nos profits permettent souvent aux municipalités de multiplier par trois ou quatre les investissements dans leurs projets, d'autant que notre contribution est considéré comme une source de revenu privé ", précise le directeur.

En collaboration avec les corporations, l'agence a contribué à travers les années à la mise en place d'infrastructures essentielles telles que des garderies, des gyms, ou encore des conversions d'églises ou la mise sur pied d'un dépanneur. " On génère des profits grâce à nos opérations, sans financement public, et ces fonds sont réinvestis dans les communautés. C'est ce qui donne une légitimité à nos activités en forêt de proximité ", fait savoir M. Bouchard. Cette approche, propre à AGIR, permet à l'organisation d'avoir un impact positif sur le développement économique local, tout en renforçant l'acceptabilité sociale des activités forestières.

Avec une cinquantaine d'employés et de sous-traitants, AGIR joue également un rôle central dans la création d'emplois. " On est fiers de notre impact économique et cela motive aussi nos employés qui voient les résultats de leur travail se répercuter dans leurs propres communautés. De plus, les employés profitent des performances financières puisque des primes leur sont versées annuellement. Un incitatif qui est apprécié et qui permet la rétention de notre main-d'oeuvre spécialisée ", ajoute-t-il.

Un modèle unique

Le modèle d'AGIR, centré sur les opérations forestières et la redistribution des profits, crée de l'intérêt en dehors de la MRC, puisqu'il est considéré comme un exemple à suivre pour d'autres régions en quête d'une façon de soutenir l'autonomisation socioéconomique de leurs secteurs. "Ce modèle est exportable, mais il faut avoir les bons ingrédients pour que ça fonctionne. La mobilisation de bénévoles fait partie de la recette", précise le directeur.

Avec 90 bénévoles impliqués dans les conseils d'administration des 13 corporations locales, AGIR n'est pas à l'abris des défis propres aux OBNL : la mobilisation de ses bénévoles.

" En 2024, c'est un vrai défi de les mobiliser et de les garder. Nous avons mis en place une politique de rémunération pour leur implication et pour les frais engagés. C'est ce qui nous permet d'assurer une participation qui ne s'essouffle pas année après année ", mentionne le directeur.

Une vision d'avenir

À l'aube de ses 25 ans, AGIR continue d'innover et prévoit renforcer ses liens avec les municipalités. L'embauche d'une personne chargée de projet est prévue pour maximiser les retombées et soutenir les corporations locales et intensifier les liens avec les municipalités. "Si ce qu'on redonne pouvait être multiplié par trois partout, ce serait extraordinaire. On pourrait aller encore plus loin", conclut-il, optimiste quant à l'avenir.