L'automne politique à venir sera possiblement la saison la plus enlevante depuis des années. Avec un début teinté sur la scène québécoise par le départ précipité de Pierre Fitzgibbon, et par la fin fracassante (et surprenante) de l'entente entre le NPD et les libéraux fédéraux, qui pourrait précipiter des élections fédérales anticipées. Les élections municipales de novembre 2025 ajoutent une autre couche d'anticipation à cette frénésie politique ambiante (sans compter l'enlevante présidentielle américaine).

La Coalition Avenir Québec a connu une légère remontée au cours de l'été - de mauvaises langues diront que cela se produit lorsque le premier ministre réduit sa présence publique - mais tout n'est pas gagné pour le parti qui doit conjuguer avec un contexte économique plus difficile que lors de son arrivée au pouvoir. Les choix qui se présenteront seront déchirants, encore plus difficiles dans un contexte d'essoufflement à la seconde moitié d'un second mandat. Quelques jeunes joueurs au sein de l'équipe devront être mis en valeur pour montrer un renouvèlement. 

C'est ici que le choix de Christine Fréchette, qui chaussera les grands souliers de Pierre Fitzgibbon est des plus judicieux à plusieurs égards. Femme au parcours impressionnant, elle incarne une génération politique différente, a une approche beaucoup plus posée et consensuelle et viendra équilibrer le PH de l'entourage très masculin du premier ministre.  

Le gouvernement doit profiter des deux prochaines années pour convaincre de sa pertinence pour un troisième mandat, avec des thèmes complexes comme l'immigration, les finances publiques, les infrastructures, et l'énergie, sans compter les habituels dossiers chauds comme la santé et l'éducation, dossiers pour lesquels les engagements et gestes posés par la CAQ tardent à donner les résultats souhaités.  

Le Parti Québécois bénéficie d'un élan dans les sondages et maintenir cette tendance afin de solidifier ses appuis constituera le principal défi. La partielle dans Terrebonne sera un test crucial pour le parti, qui doit prouver la viabilité de son projet souverainiste et continuer de tenter d'imposer son agenda. 

La course à la chefferie du Parti libéral du Québec risque de faire croitre sa popularité alors que quelques joueurs bénéficiant d'une certaine notoriété se lancent dans la course.  

Québec Solidaire espère se refaire une santé cet automne après une session difficile. Le parti prévoit une course à la co-porte-parole et devra faire des percées hors de la Métropole s'ils veulent perdurer.

Sur le plan législatif, plusieurs projets de loi seront à surveiller. Le projet de loi 69 sur la gouvernance des ressources énergétiques, sans son principal instigateur, Pierre Fitzgibbon, et le projet de loi 61 pour la création de l'agence Mobilité Infra Québec sont particulièrement notables. Ces mesures aspirent à transformer significativement le Québec et pourraient être une partie du leg politique de François Legault.