Pour faciliter l'accès à cette technologie, il y a des fonds du gouvernement qui permettent aux entrepreneurs de l'implanter dans leurs activités. Mais pour bien s'y prendre, des organismes de la région proposent de nombreux webinaires, qui expliquent les possibilités de l'IA.
Ces webinaires, offerts par les ERAC (Espaces régionaux d'accélération et de croissance) et d'autres organisations comme Innovation 02, sont gratuits et donnent accès à des informations essentielles pour bien se lancer avec l'IA. Ils vont montrer vers qui se tourner et proposer une méthodologie. C'est en quoi se résume l'effort présentement dans la région.
Il reste que la planification est importante et qu'il faut adapter l'IA aux besoins de l'entreprise. Malgré les coûts moindres associés à l'intelligence artificielle aujourd'hui, il est impératif d'avoir un objectif en tête et de voir comment il est possible d'intégrer l'IA dans les activités de l'entreprise.
« Une personne chez elle, peut facilement programmer une petite application en cinq ou huit heures, même avec presque aucune notion de programmation. C'est tout à fait possible de faire de l'intelligence artificielle de l'intégrer de façon économique », partage le conseiller en innovation chez Innovation 02, Stéphane Pageau, en ajoutant que les possibilités sont infinies avec cet outil. Il conseille d'ailleurs de ne pas hésiter à consulter des professionnels pour s'assurer que le processus se dirige dans la bonne direction.
Il propose que les entreprises intègrent au jour le jour cette technologie, en mode exploratoire. Selon une conférence à laquelle il aurait assisté de la part de Vooban, la meilleure façon serait de commencer à expérimenter de façon personnelle pour en voir le potentiel et les limites, ce qui pourrait se traduire en entreprise par la suite.
Avantages et désavantages
Les avantages liés à l'intelligence artificielle sont multiples. Une augmentation de l'efficacité, l'augmentation du service client, en tant qu'outil pour contrer le manque de main-d'œuvre ou même comme assistant personnel pour résumer et synthétiser des documents, les applications ne manquent pas. Peu importe l'industrie, de la manufacture à la restauration, l'IA peut trouver sa place. Même en éducation, il y a des projets en cours.
Évidemment, des risques sont aussi associés à cette technologie. La protection des données est primordiale, donc l'entrepreneur doit s'assurer d'avoir le plus de mesures possible pour protéger les données sensibles auxquelles l'IA pourrait avoir accès.
L'usurpation d'identité, autant par la voix que par l'image, est un autre risque associé. La technologie n'étant pas encore assez encadrée par le gouvernement, il faut donc garder en tête ces risques et prendre des précautions. Par exemple, en obligeant l'authentification à deux facteurs et en s'assurant que les données de l'entreprise ne sont pas dans des serveurs accessibles par des individus malveillants.
L'IA peut aussi être discriminatoire. C'est un enjeu éthique qu'il faut garder en tête. Selon la base de données sur laquelle elle a été entraînée, il peut y avoir des associations qui favoriseront une ethnicité par rapport une autre, par exemple. Il faut donc avoir à l'esprit que les données qui ont façonné le logiciel influeront sur les résultats.
Dans la région
Quelques entreprises ont déjà commencé à intégrer cette nouvelle technologie. Les solutions souvent empruntées sont celles qui sont déjà accessibles sur le Web, comme Chat GPT ou Copilot. Elles peuvent être utilisées dans des applications de bureau pour rendre des tâches plus rapides et efficaces.
« Ce qu'on voit en ce moment, c'est que tout le monde commence à utiliser ces outils-là de façon journalière. On voit l'intégration de ces technologies-là au fils des personnes avec qui on travaille, on commence à voir qu'il y a des changements qui s'effectuent », lance Stéphane Pageau.
« J'ai pu voir une dizaine d'entreprises qui ont commencé à intégrer certaines applications qui ont été développées ou qui sont en cours de développement pour venir assister soit les ventes ou l'interaction client ou les prédictions de maintenance ou intégrer au logiciel d'optimisation des outils qui sont proposés à la vente », ajoute-t-il.
« Je pourrais peut-être faire un comparatif avec les années 2000 quand le Web a émergé. C'est un peu la même chose, plusieurs entreprises sont apparues sur le marché, des grandes et des petites avec parfois des propositions plus nichées. Je peux faire un comparatif avec l'IA : c'est un petit peu la même chose qui se pointe à l'horizon. Les boîtes qui font déjà du Web observent avec attention l'intelligence artificielle pour également l'intégrer ou voir de quelle façon elles peuvent les utiliser », raconte le conseiller en innovation.
Garder le cap
« Je ne crois pas que l'on traîne de la patte. Un peu comme partout au Québec, je crois que les gens ont commencé à l'utiliser personnellement. C'est toujours plus difficile au niveau des entreprises d'intégrer des technologies lorsque la maturité n'a pas été atteinte pour intégrer de nouveaux systèmes. On traîne un petit peu de la patte dans la région à ce sujet nous avons un petit peu de retard à combler, nous sommes encore dans la course du 4.0 aujourd'hui, soit la robotique et l'automatisation, l'intelligence artificielle ne fait pas exception. C'est une technologie que nous allons devoir intégrer également. Nos entreprises doivent grandir encore au niveau des technologies », conclut M. Pageau.
La région veut rester compétitive, c'est la source de motivation actuellement, et tout serait en place pour aider à emprunter ce virage. Il n'y a aucun doute que, selon le conseiller en innovation, le Saguenay-Lac-Saint-Jean ne prend pas de retard.