Cependant, face aux événements récents dans certaines écoles de la région Montréalaise, la retenue n'est pas facile pour quelqu'un comme moi. Ces incidents frappent au cœur de ce que je considère comme des valeurs non négociables.
Je me pose la question : sommes-nous en train de nous perdre ? En voulant être inclusifs à tout prix et en craignant d'être accusés de racisme, oublions-nous les origines de notre identité québécoise ? La laïcité, cet héritage fragile et récent, fruit de combats menés par nos parents et grands-parents lors de la Révolution tranquille, qui a profondément transformé le Québec pour le mieux. Les événements de l'école Bedford nous rappellent que ces acquis ne sont pas éternels.
À mes filles, je leur demande de choisir leurs combats et de défendre les causes qui leur tiennent à cœur. Le bonheur réside dans la cohérence avec nos propres valeurs, qui méritent d'être protégées. Nos acquis culturels, si précieux, ne doivent pas être sacrifiés au nom d'une prétendue « tolérance ». L'équité, la diversité et l'inclusion - ou EDI - sont devenues des priorités sociales et organisationnelles. Cependant, une culture forte repose sur des valeurs clairement définies et respectées de tous, sans distinction d'origines ou de croyances.
La diversité est une richesse, j'en suis convaincu. Le Québec peut évoluer positivement, mais seulement si nous établissons des consensus culturels solides. Sinon, nous risquons de fragmenter notre société où chacun reste figé sur ses positions, par peur de l'autre. Il est essentiel de choisir des leaders capables de défendre ces consensus. La gestion de la sécurité en entreprise, par exemple, repose sur des comportements visibles et une vigilance constante. Nos valeurs demandent le même degré d'engagement.
Dans le cas de l'école Bedford, où était cet engagement ? Où étaient ces leaders prêts à défendre la laïcité, un principe fondamental du Québec moderne ? Les structures étaient en place, du directeur d'école au Premier ministre, mais l'imputabilité faisait cruellement défaut. Face à des groupes qui remettent en question nos valeurs d'inclusion et de laïcité, les processus et les formulaires ne suffisent pas. Il faut des leaders au mandat fort, prêts à agir au besoin.
Nos convictions ne vivent que par nos actions. Ne rien faire, c'est accepter l'inacceptable. Pour préserver ce qui nous définit, il faut du courage et de la vigilance. Cela passe par des choix assumés : rendre les bases de notre société non négociables et élire des leaders capables de les incarner.
La diversité et l'inclusion ne doivent pas se faire au détriment de ce qui nous définit. Si nous voulons évoluer ensemble, ce doit être autour de principes solides et partagés. Voilà le combat à mener en matière d'EDI.