SAGUENAY – La commercialisation du robot amphirol novateur développé par Mecfor, conjointement avec WorleyParsons, débutera en 2019. Il s’agit du premier robot du genre au monde destiné au déchargement des catalyseurs des réservoirs dans les raffineries et usines pétrochimiques.
En entrevue ce matin [21-12-2018] avec Informe Affaires, la présidente de Mecfor, Éloïse Harvey, explique que c’est WorleyParsons qui commercialisera le robot, nommé CAROL, mais que l’entreprise saguenéenne sera chargée de la fabrication et possède une entente de manufacture exclusive avec la multinationale.
Le processus de développement, auquel ont aussi participé WorleyParsons et la firme RSI (Reactor Services International), a duré environ deux ans, incluant le prototypage et les essais. La phase de commercialisation est maintenant lancée. Advisian, une filiale de WorleyParsons, vient d’ailleurs tout juste de présenter le vidéo du produit. « WorleyParsons nous dit qu’il y a un beau potentiel mondial pour cette technologie », souligne Mme Harvey.
Transfert technologique
Mecfor a développé ce robot amphirol extracteur de catalyseur à partir d’une technologie qu’elle avait implantée pour les lacs de boue rouge des raffineries d’alumine, afin de les assécher ou de prendre des relevés. « On est vraiment parti de l’expertise qu’on avait développée pour les lacs de bauxite. La technologie [qui utilise des vis sans fin NDLR] permet de se déplacer sur une substance semi-liquide, semi-solide », explique la présidente de l’entreprise. Mentionnons que les vis sans fin utilisées pour le déplacement du robot sont fabriquées par impression 3D.
Rappelons que ce robot amphirol permet d’automatiser entièrement le déchargement des catalyseurs des réservoirs dans les raffineries et usines pétrochimique, une tâche dangereuse réalisée jusqu’à maintenant par des humains, dans un espace clos, qui présente notamment des risques d’asphyxie, d’engloutissement, de feu et de chute. « Il y a au moins un décès par an dans le monde lié à ce type d’opération. […] L’idée, c’était d’enlever une opération qui se faisait de façon manuelle, de sortir les individus de ces endroits clos, nocifs et dangereux », indique la présidente de Mecfor, Éloïse Harvey. Le robot vient donc améliorer la sécurité des travailleurs dans ce domaine, en plus d’accélérer fortement l’exécution de l’opération.
C’est à la demande de WorleyParsons que Mecfor a réalisé ce projet. L'équipe australienne de la multinationale avait travaillé avec l'entreprise saguenéenne par le passé pour un bras écailleur dans l'industrie de l'aluminium et elle a naturellement pensé à l'expertise en équipements robotisés de Mecfor pour le projet dans l'industrie pétrochimique. « C’est vraiment un transfert de technologie d’une industrie à une autre. […] C’est une belle opportunité de pouvoir faire ce transfert. […] Ça démontre que les compétences développées par les entreprises régionales à travers les nombreux mandats avec les alumineries peuvent être utilisées afin de diversifier les activités des compagnies vers d’autres secteurs porteurs », conclut Éloïse Harvey.