N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La main-d’œuvre, clé de notre prospérité; recrutement et rétention, immigration et intégration, adéquation formation-emploi », publié dans notre édition du mois d’août.

 

SAGUENAY – Le Centre de formation continue Humanis du Cégep de Chicoutimi est un pionnier au Québec en termes de formation en ligne. Le premier cours en ligne proposé sur le dégivrage d’avion remonte à 2000 et, depuis, l’institution a acquis une plateforme pour la gestion des apprentissages qu’on appelle LMS (learning management system).

« Présentement, on a plus de 350 cours offerts en ligne asynchrone, c’est-à-dire que les gens les suivent quand ils le souhaitent, car le cours est disponible sept jours par semaine et 24 heures par jour », explique la directrice d’Humanis, Manon Chapdelaine. Cette dernière précise que le volet formation continue existe depuis le début du Cégep en 1967 et que le nom Humanis a été instauré en 1999, afin de mieux se rapprocher des entreprises. «Nous sommes un peu comme une entreprise privée dans une structure publique », précise-t-elle.

Toujours concernant les cours en ligne asynchrone, la directrice ajoute que de plus en plus d’entreprises permettent aux employés de suivre leur cours sur le temps de travail, ce qui n’était pas le cas dans le passé. « C’est un volet très populaire de nos services. Lors de l’année 2018-2019, nous avons atteint les 200 000 $ de ventes et c’est beaucoup si l’on tient compte que les coûts s’échelonnent de 20 $ à 550 $. Nous avons développé un portail (leformateur.com) où 22 cégeps au Québec distribuent nos cours », de dire Mme Chapdelaine avec fierté.

Tout en ligne ou presque

Presque tous les programme d’Humanis, à l’exception du DEC en soins infirmiers traditionnel sont en ligne. De plus, sur les 443 étudiants à temps complet en AEC (Attestation d’études collégiales), la majorité de la clientèle vient dans l’ordre de la Montérégie, Montréal, Québec et du Saguenay – Lac-Saint-Jean.

« Les étudiants ont toujours le choix, s’ils veulent le professeur devant eux sur place. Le gros avantage de la formule en ligne synchrone, c’est qu’ils ont accès au mode revoir. Tous les cours sont enregistrés et ils peuvent être réécoutés le nombre de fois 0désiré pour l’approfondissement de l’apprentissage. La moyenne d’âge des étudiants en AEC est de 38 ans. Dans certains programmes, comme celui de courtage immobilier résidentiel, la clientèle est de
50 ans et plus. En fait, nous avons une douzaine de programmes offerts en AEC par année, en classe virtuelle ou en présence », de poursuivre Manon Chapdelaine.

Besoins des entreprises

Humanis a comme mandat de répondre aux besoins des entreprises. Par exemple, une troisième cohorte qui permettra à 10 étudiants de dénicher un emploi comme programmeur Web chez CGI démarrera le 12 août pour une durée de six mois. « CGI a beaucoup de besoins au niveau de l’embauche de main-d’œuvre et, malheureusement, il n’existe pas de programme qui répond entièrement à leurs besoins. Nous avons travaillé avec eux pour créer un programme sur mesure, adapté pour eux et financé par Services Québec. Les deux autres programmes offerts antérieurement, qui ont aussi donné de l’emploi à 10 personnes chacun, sont ceux d’agents bilingues de centre d’assistance technique et des programmeurs spécialisés. »

Toujours selon la directrice générale, Humanis monte des programmes sur mesure pour toute entreprise qui interpelle son institution. « Nous avons notamment mis sur papier un microprogramme pour outiller les gestionnaires de différents organismes et nous avons aussi un beau projet de formation sur mesure cet automne (en classe ou en ligne) de Technique et outils de gestion de projets. L’autre dossier travaillé pour répondre aux besoins des entreprises est une formation en gestion des médias sociaux et stratégie Web en ligne asynchrone d’ici la fin de l’année. Il est bon de préciser que la série un est offerte par Services Québec (650 $ par employé). »

Expérimentation

Enfin, le gros défi de la présente année est l’expérimentation d’un AEC en génie civil en ligne. Jusqu’à maintenant, Humanis est toujours allé dans des programmes qui ne nécessitent pas de cours en laboratoire, ce qui n’est pas le cas en génie civil, où il faut brasser du béton et de l’asphalte.

« On a organisé le programme pour aller chercher la clientèle à l’extérieur. Il faut se dire les vraies affaires, si on s’est tourné vers la formation en ligne, c’est en raison de la baisse de clientèle. »