Par Jean-Pierre Vidal

 

Jean Grimard, administrateur au sein de Grimard inc. est né dans un milieu où la culture et l’art occupaient une place importante. Seule la grande crise économique des années trente avait empêché son père de terminer ses études classiques : contraint de gagner sa vie, il s’était donc donné une formation d’électricien avant que son beau-père ne l’incite à fonder, avec son épouse et collaboratrice, sa propre entreprise en lui fournissant le capital de départ. Œuvrant essentiellement dans le secteur industriel, Grimard inc. compte actuellement plus de trois cents employés, mais a su rester une entreprise familiale dont le siège social demeure toujours à Saguenay.

Le sens des affaires et les qualités de gestionnaire ne sont pas incompatibles avec une sensibilité portée vers les arts et la culture, Jean Grimard en est un vivant témoignage. Lors de ses études en administration publique et ensuite lors d’un premier emploi à la Société centrale d’hypothèques et de logements du Québec, lui et sa femme, la regrettée Marie Talbot bien connue du milieu culturel de Saguenay où elle a longtemps œuvré, fréquentaient assidument les concerts de la Société de musique contemporaine de Montréal et les galeries d’art dont la galerie Gilles Corbeil qui les mit en contact avec les Automatistes. Bien que peu fortuné, le jeune couple s’achetait régulièrement de petits tableaux qui allaient constituer le début d’une collection surtout axée sur l’art québécois contemporain, mais ne s’y limitant pas. Un des fleurons de sa collection est incontestablement Marc Séguin, découvert dès le début de sa carrière et devenu, au fil des ans, un ami. Comme quoi la passion n’interdit pas le flair!

Toujours inspiré par sa sensibilité, il se dévoue aujourd’hui comme administrateur bénévole dans de nombreuses entreprises culturelles, comme le Théâtre 100 Masques, apprend sérieusement le piano et le chant, fait partie d'un chœur et lit avec un réel bonheur, autant en français qu’en anglais, plusieurs livres par mois. Pour Jean Grimard, décidément, l’art et la culture représentent, comme il le dit lui-même, la clé de l'ouverture à l'autre.