SAGUENAY – Le 31e Congrès de L’Association québécoise pour le patrimoine industriel (AQPI) accueillera quelque 80 congressistes à Saguenay, du 20 au 22 septembre. Cette année, la thématique « Entre repère et imaginaire. Le paysage industriel comme figure d’emblème » explorera le paysage industriel, autant dans sa dimension tangible, en tant que marqueur ou repère visuel, que dans sa dimension intangible, par le biais des imaginaires et des valeurs qui y sont associées.

En plus de conférences qui permettront d'alimenter la réflexion autour du concept encore peu étudié de paysage industriel, des visites (incluant entre autres le site patrimonial d’Arvida et le complexe Jonquière de Rio Tinto) feront découvrir ou encore redécouvrir les hauts lieux industriels de la région ayant participé à former le paysage unique du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

« Afin de marquer l’occasion, Rio Tinto, partenaire du congrès, procédera le 21 septembre dès midi au manoir Saguenay, à la signature officielle de l’acte de création de la Fiducie pour le patrimoine de l'industrie de l'aluminium d'Arvida », souligne Marianne Salesse-Côté, agente de soutien au CORPA (Comité pour la reconnaissance patrimoniale d’Arvida). Il faut rappeler que Rio Tinto en avait fait l’annonce en août 2017, en collaboration avec la Ville de Saguenay et la CORPA. Cette fiducie d’utilité sociale permettra de conserver et de préserver des artefacts qui seront remis par Rio Tinto et par la communauté. Elle sera administrée par un collège de fiduciaires formé de membres de la communauté issus de différents milieux : citoyens, représentants de Rio Tinto, municipalité, milieu des affaires, universitaire, syndical, muséal et milieu culturel régional. Un montant de 20 000 $ sera remis pour la création de la fiducie.

« C’est la première fois que nous accueillons cet événement et le fait que le secteur Arvida a été désigné comme site patrimonial par le ministère de la Culture l’automne dernier nous donne encore plus de crédibilité auprès des intervenants », ajoute Mme Salesse-Côté.

Programmation

En ce qui concerne la programmation du congrès, celui-ci débutera par un cocktail vendredi à La Pulperie de Chicoutimi. En plus de la présentation du site, les participants pourront voir l’exposition d’œuvres sur le paysage industriel représenté par l’artiste photographe Pascal Normand. Les activités se transporteront le lendemain au manoir du Saguenay alors que le professeur de géographie de l’Université de Lorraine en France Simon Edelblutte, fera part de sa réflexion à partir des paysages textiles du Massif vosgien. Les autres conférenciers seront :

  • Luc Noppen, directeur des partenariats de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain avec « Revisiter la centrale hydroélectrique des Cèdres (1899), communément appelée le PetitPouvoir du canal de Soulanges »;
  • Geneviève M. Sénécal, Consultante en patrimoine et Luce Lafontaine, architectes avec « Qu’estce que le paysage industriel ? : spicilège de cas étudiés »;
  • Josée Bergeron, directrice du Centre d’histoire Arvida avec « L’attachement citoyen au paysage d’Arvida »;
  • Sylvain Lizotte du ministère de la Culture et des Communications et Martin Simard de Ville de Saguenay avec : « La protection du site patrimonial d’Arvida en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel »;

Deux visites sont également prévues à l’horaire soit samedi alors que Lucie K. Morisset, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain et professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAC, accompagnera les participants lors de la visite d’Arvida, alors que Bruno Fradette de Rio Tinto en fera autant lors de la visite guidée du complexe Jonquière. Enfin, le dimanche, la journée sera consacrée à la guidée de Kénogami en plus de l’exposition « Territoires d’identité : les villes de compagnie au Canada », de même que l’exposition permanente à l’Odyssée des bâtisseurs.

À propos de l’AQPI

L'Association québécoise pour le patrimoine industriel est une association à but non lucratif dont le rôle est de promouvoir l'étude, la connaissance, la conservation et la mise en valeur du patrimoine industriel au Québec. Créée en 1988 par des historiens, des consultants, des fonctionnaires du ministères de la Culture et des Communications du Québec et des muséologues, l'AQPI regroupe les professionnels et les personnes intéressés au patrimoine industriel. En plus d'organiser des congrès, des conférences et des visites de terrain, l'AQPI publie un bulletin et collabore avec des organismes et des individus qui défendent le patrimoine industriel.

Définition du patrimoine industriel

Le patrimoine industriel regroupe « (...) un ensemble de biens matériels et immatériels qui font partie de l'histoire des industries, des entreprises et du monde du travail (1) ». Le patrimoine industriel est constitué des éléments suivants : les bâtiments, les objets, les archives, les savoirs, l'histoire d'entreprise et l'histoire ouvrière. L'histoire ouvrière par exemple, nous parle de ces gens à travers leurs conditions de travail et leurs luttes syndicales et politiques. L'histoire des travailleurs nous renseigne non seulement sur l'ensemble des changements ayant contribué à l'édification de notre société moderne, mais également sur la capacité d'adaptation et de réaction de l'homme face à la machine et aux lois du marché.