Guy Bouchard
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Guy Bouchard

En décembre il est de tradition de faire un bilan des mois qui se sont écoulés et de prendre de bonnes résolutions pour l'année qui vient. Je pense que, comme nous tous, les députés régionaux du parti au pouvoir à Québec devraient se prêter à l'exercice. Ici j'interpelle directement le député de Dubuc, M. Serge Simard, mais surtout, notre Premier ministre M. Philippe Couillard.

Messieurs, si vous vous souvenez bien, vous avez invité les décideurs de la région à se rencontrer il y plus de deux ans lors du Sommet économique régional de 2015, pour débattre des enjeux de développement et de l'avenir de l'économie du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

À la suite de cet exercice, qui a suscité beaucoup d'espoir chez nous, vous avez demandé à ces même intervenants de première ligne de consulter leurs milieux et de produire un rapport sur les priorités à mettre de l'avant pour les prochaines décennies. Ainsi, dix comités ont été mis sur pieds et ont travaillé très fort pour élaborer une stratégie et accoucher de quelque 150 recommandations ainsi que les échéanciers s'y rapportant. Le fruit de cet immense travail de concertation régionale a été déposé ce printemps.

Un écran de fumée?

Depuis, c'est le silence radio, ou presque de la part du gouvernement du Québec. Outre le lancement du timide Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR) et offert à l'ensemble du Québec, pas grand-chose ne semble avoir bougé au sein des officines gouvernementales pour donner suite aux travaux réalisés par nos nombreux intervenants dévoués et enthousiastes.

Soulignons d'ailleurs que le FARR ne rend disponibles que 1,6M$ pour 2018 au Saguenay–Lac-Saint-Jean, pour rencontrer les demandes pressantes de quelque 61 organisations qui ont déposé des projets cet automne. Vous conviendrez que c'est un peu mince en regard des demandes financière, inscrites dans les 10 rapports remis à votre comité aviseur ce printemps.

Bien entendu, avant d'écrire ce commentaire, j'ai pris soin de consulter des fonctionnaires de l'appareil gouvernemental québécois et quelques présidents des groupes de réflexion qui ont planché sur les différents documents déposés.

Les représentants de Québec sont plus nuancés, et ne veulent pas vraiment commenter le dossier, mais les présidents des comités de suivis consultés sont tous déçus du peu d'éléments concrets qui ont suivi la publication des recommandations et demandes qui ont émergé de cet immense travail de concertation.

Un des présidents des comités de travail a été plus loquace, sous le couvert de l'anonymat, et m'a mentionné avoir l'impression que le gouvernement cherchait à « gagner du temps... c'est dommage, on a pas l'impression d'avancer dans le bon sens », m'a-t-il confié. Alors, messieurs Simard et Couillard, je vous demande de prendre la résolution de vous commettre au cours des prochaines semaines et de donner à ce formidable exercice de consultation que vous avez vous-même initiée en 2015.

Le temps presse, puisque votre mandat se termine dans quelques mois. Il vous incombe de nous prouver rapidement que cette démarche si prometteuse n'a pas été qu'un écran de fumée.

Humeur d'éditeur en vrac

CE QUI ME PLAÎT:

Le prix de la tonne d’aluminium à plus de 2200$ sur le London Metal Exchange (LME). Le métal gris a atteint un niveau record qui ne s'était pas vu depuis mars 2012. Il s'agit d'une hausse de 23%, depuis le début de l'année. La principale raison de cette embellie serait liée à la fermeture de certaines alumineries (près d'une trentaine) chinoises très polluantes, décrétée par la gouvernement de Xi Jinping. La décision de Pékin pourrait créer une baisse de la disponibilité d'AL13. Cette situation, qui pourrait toutefois ne pas perdurer, positionne favorablement la région pour un investissement éventuel dans l'AP60 phase deux et le projet d'expansion de l'aluminerie d'Alma, par Rio Tinto.

CE QUI DÉPLAÎT:

Le départ inattendu du député de Chicoutimi-Le Fjord Denis Lemieux. Cet antipoliticien au profil d'entrepreneur a été, pendant les deux ans qu'aura duré son mandat, un atout pour le développement économique régional. Selon de nombreux décideurs économiques, il a été d'une redoutable efficacité, pour aider à faire avancer de nombreux projets, pendant les deux ans qu'a duré son mandat. L'arrivée de Richard Hébert comme député libéral de Lac-Saint-Jean permettait d'espérer un rapprochement significatif entre les communautés situées d'un bout à l'autre de la région, ainsi qu'une synergie salutaire au développement économique de l'ensemble du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

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