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Jonathan Thibeault

SAGUENAY — Alors qu’il était rédacteur en chef pour le journal de 2015 à 2017, Jean-Luc Doumont aura créé ce qui est aujourd’hui un produit d’appel pour Informe Affaires : Le 11h45. Le média venait à peine de se lancer dans les nouvelles quotidiennes avec son portail web, au contenu différent de celui du mensuel imprimé. Il fallait, selon M. Doumont, un outil pour propulser ces informations et rejoindre le lectorat d’affaires là où il est : directement dans sa boîte courriel.

En entrevue, le principal intéressé se remémore cette époque où tout était à construire pour le média d’affaires. « Lorsque le site Internet a été lancé, j’avais dit à Guy : ‘’tu as la coque de la Ferrari, mais tu n’as pas de moteur’’. Pour moi, il fallait attirer les lecteurs. Je voyais l’infolettre quotidienne du New York Times : le debriefing quotidien de l’équipe de rédaction qui résumait les nouvelles qu’on pouvait lire dans le journal du lendemain. […] On ne pouvait pas tout publier sur la page Facebook ni se fier uniquement sur le réseau social pour avoir un outil qui perdurerait pour le lectorat », raconte-t-il.

Le défi : trouver un nom accrocheur

Le journaliste de carrière, aujourd’hui auteur et propriétaire d’une entreprise de relations publiques et gestion de crise, se souvient des rencontres avec l’équipe de l’époque afin de trouver un nom qui pourrait marquer les esprits. « On avait cherché plein de noms. […] Pendant que Guy était dans le cadre de porte de mon bureau, j’ai la main sur mon bureau et je regarde ma montre. Je lui dis tout bonnement: ‘On devrait prendre une pause et aller manger. Il est 11h45’. Guy fige et il me dit : ‘On l’a le titre : Le 11h45’. À partir de ce moment-là, on a développé le concept autour de ce nom. C’était en plus l’heure idéale parce que c’est 15 minutes avant l’heure du dîner et normalement, les gens d’affaires consultent une dernière fois leurs courriels », raconte-t-il, visiblement fier de constater que huit ans plus tard, l’infolettre quotidienne s’impose dans le paysage médiatique régional.

Occuper un espace peu exploité

À l’époque, les grands médias, qu’ils soient régionaux ou nationaux, profitaient du trafic important en provenance de Facebook pour la diffusion des informations en ligne. Jean-Luc Doumont soutient que très peu d’entreprises de presse utilisaient l’envoi par courriel pour rejoindre le lectorat. Pour lui, c’était une occasion d’implanter quelque chose de nouveau dans la région. « Je sais qu’au début, lorsque j’ai proposé une infolettre, Guy Bouchard n’était pas convaincu. Ce n’était pas quelque chose de courant à l’époque. », soutient-il.

« Aujourd’hui, avec le blocage des nouvelles sur Meta, les médias ont dû se tourner vers d’autres outils, dont l’infolettre pour rejoindre les lecteurs. En 2024, je crois qu’Informe Affaires est le seul média qui n’a pas eu besoin de s’adapter pour garder ses lecteurs. Les autres ont dû créer de nouvelles habitudes à leur audience pour qu’elle se rende sur leur site web. […] Ça a été tout un pari, un peu fou, à l’époque. Il fallait fidéliser les gens et leur créer une nouvelle habitude en expliquant qu’il y aura une nouvelle économique qui va arriver tous les jours par courriel et rappeler que le journal aura des textes différents », ajoute-t-il.

Fierté

Pour Jean-Luc Doumont, l’actuelle infolettre est toujours en adéquation avec sa volonté initiale. « Je voyais le portail de nouvelles et l’infolettre de la même façon qu’une radio. Dès qu’on avait une nouvelle exclusive, il fallait la sortir immédiatement pour informer les gens et démontrer que nous sommes les premiers sur la nouvelle et que nos outils sont les meilleurs pour se tenir à jour sur l’actualité du monde des affaires. De voir Le 11h45 perdurer encore aujourd’hui, dans un format quasi intact, ça me rend fier », de conclure M. Doumont.

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