Guy Bouchard
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Guy Bouchard

ALMA - Le 12 novembre 2019 restera certainement une date historique dans la mémoire collective de la région alors que de nombreux décideurs et représentants d’organisations économiques du Saguenay–Lac-Saint-Jean se sont unis pour lancer un message fort à l’ensemble du Québec. La mise en place du mouvement « Je crois en ma région» (MJCEMR) annoncée ce matin à la Boîte à Bleuets d’Alma constitue un appel à la mobilisation, notamment en faveur des grands projets en cours de développement chez nous.

C’est donc devant un parterre de nombreuses personnes que des acteurs socioéconomiques du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont donc décidé d’unir leurs voix en faveur des grands projets sous la forme d’un nouveau mouvement, qui a été présenté au public le 12 novembre. Je crois en ma région, appelle à la mobilisation et à un rassemblement pan régional pour soutenir le développement socio-économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean dans le cadre d’une approche de développement durable. Le comité initiateur a d’ailleurs prévu que la population pourra emboîter le pas pour supporter concrètement le mouvement, en adhérant à la cause sur www.jecroisenmaregion.com,geste qui aura comme impact d’aider l’acceptabilité sociale des grands projets.

Une porte-parole d’envergure

Karine Trudel, qui s’est impliqué dans plusieurs dossiers régionaux, alors qu’elle était députée de Jonquière au fédéral, est la porte-parole de mouvement « Je crois en ma région ». L’initiative qui vise à rassembler les personnes et les organisations de la grande communauté du Saguenay-Lac-St-Jean qui soutiennent l’implantation de grands projets, lui plaisait particulièrement, notamment parce que le MJCEMR embrassera large et pourra intervenir dans tous les dossiers économiques sensibles, qu’il s’agisse des secteurs de la forêt et de l’aluminium.

Une charte des valeurs

Il importe ici de souligner que cet appui ne signifie pas pour autant que les promoteurs auront droit à un chèque en blanc. Selon le comité initiateur, « Je crois en ma région » à mis en place une charte des valeurs et ne prône pas le développement à tout prix. Le mouvement valorise de manière égale les trois piliers du développement durable que sont l’économie, la société et l’environnement, et ce, dans l’évaluation de chacun des grands projets, notamment dans le contexte où nous avons des institutions en place pour s’assurer de leur impact, soit la nouvelle Agence d'évaluation d'impact du Canada (AEIC) et le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Faire vivre le mouvement

Au-delà de la conférence de presse annonçant le lancement du mouvement, le comité initiateur à prévu plusieurs démarches et événements de promotion du MJCEMR en invitant, notamment, des ambassadeurs à joindre la parade. Il s’agira de personnalités reconnues dans le milieu comme étant des personnes crédibles et inspirantes. Celles-ci pourront, à titre d’exemple, signer une lettre ouverte, en appuyant leurs argumentations sur des enjeux touchant le milieu dont elles sont issues. L’ambassadeur pourra éventuellement faire l’objet d’un témoignage vidéo ou être invité à présenter un mémoire lors du BAPE de janvier 2020. Par ailleurs, dans les prochains mois, la porte-parole Karine Trudel sera disponible pour aller rencontrer différents groupes d’intérêts, partout au Saguenay–Lac-Saint-Jean, pour présenter le mouvement Je crois en ma région. Par ailleurs elle aura également comme mandat de diffuser l’information et de promouvoir le MJCEMR auprès des médias nationaux.

Des organismes visionnaires

Le mouvement Je crois en ma région à pris racine au mois de janvier dernier alors des représentants de la Société des fabricants régionaux et de la SADC du Haut Saguenay ont convenu de commander deux études indépendantes sur les retombées potentielles des grands projets dans la région et à l’échelle du Québec. (Voir quelques chiffres dans le tableau inclus) Le but de cette démarche était d’informer la population des retombées positives et constructives de ceux-ci advenant leurs réalisations.

Ces documents ont été lancés en juin dernier. Au cours des mois qui ont suivi, différents autres organismes, dont Promotion Saguenay, la Cidal et toutes les chambres de commerce de la région, se sont joints à ce groupe fondateur pour diffuser et promouvoir ces études. C’est alors que l’idée d’un mouvement à pris lentement forme, pour offrir une information pertinente à la population sur les avantages potentiels de ces grands projets certes, mais aussi et surtout défendre positivement la souveraineté économique de la région sur la scène nationale.

Une grande fierté pour Karine Trudel

Karine Trudel, qui sera dorénavant la porte-parole du Mouvement je crois en ma région, s’est dit flattée que le comité initiateur lui ait proposé ce défi au cours des dernières semaines. Celle qui est redevenue simple citoyenne à la suite des élection fédérales du 21 octobre dernier, considère qu’elle pourra ainsi continuer à aider son milieu de vie et sa région au cours des prochains mois.

« J’ai été surprise et touchée qu’on me demande d’être la porte-parole de cette démarche que je considère historique dans l’histoire de la région. J’ai y bien réfléchi et, pour moi, il s’agit d’une continuité de ce que j’ai fait depuis quatre ans soit d’essayer de faire avancer mon comté, mais aussi tout le Saguenay–Lac-Saint-Jean (…) Le rôle d’une députée, c’est notamment d’être à l’écoute des gens et de les rassembler. Dans ce contexte particulier, je suis fière de continuer à parler au nom de ma région. Ce comité, ça me ressemble », confie-t-elle, soulignant que les valeurs identifiées par le MJEMR correspondent parfaitement aux siennes.

Interpeler le Québec

Pour Karine Trudel, le fait que la région cherche à s’unir et se mobiliser pour faire valoir ses atouts et avantages est très positif. « Le Saguenay-Lac-Saint-Jean dispose de forces distinctives et il est grand temps que la réalité socioéconomique propre à la région soit pleinement reconnue et respectée par le reste du Québec. La population de notre région a le droit, voire le devoir, de s’exprimer et de prendre publiquement position, de manière positive et constructive, au même titre que ceux et celles des autres régions et des grandes villes qui le font. J’ai l’intention d’exercer un fort leadership à ce chapitre et de faire rayonner la région », lance d’un ton décidé l’ancienne députée fédérale.

Elle souligne d’ailleurs que la région s’est développée sur une base industrielle et qu’elle est reconnue comme telle à l’échelle de la planète. « L’industrie c’est dans notre ADN et nous savons y faire. Nous sommes probablement tous fiers que le patrimoine d’Arvida, jadis capitale mondiale de l’aluminium, soit reconnu partout sur la planète et, peut-être, un jour inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO », rappelle celle qui est aussi prête à faire rayonner le mouvement à l’échelle du Québec.

Pas à n’importe quel prix

« Notre région vit actuellement un moment charnière de son histoire grâce à l’arrivée de plusieurs projets d’envergure, qui sont d’une importance cruciale pour notre avenir. Je crois en ma région se veut la voix de tous ceux et celles qui considèrent que les grands projets en devenir ont le droit à un oui conditionnel jusqu’à ce qu’ils réussissent à faire la démonstration qu’ils rencontrent les règlements et lois en vigueur du Québec et du Canada. (…) Mais il faut aussi donner confiance aux investisseurs et leur dire que notre région est accueillante », a soutenu la jeune femme qui considère que le MJCEMR servira aussi à défendre et soutenir le développement des projets liés à l’exploitation de la forêt ou de l’industrie de l’aluminium au cours des prochaines années. « Le mouvement en est à ses débuts. On ne s’est pas où il va nous mener. Une chose est sûre, il donnera des résultats en fonction des efforts que le Saguenay–Lac-Saint-Jean voudra bien y mettre.

Les jeunes familles visées

Karine Trudel veut également adresser un message aux jeunes, qui selon elle sont peut-être moins favorables à accueillir les grands projets. « Je suis mère de famille et je veux que mes enfants restent en région, dans les meilleures conditions possibles. Si on veut garder nos institutions d’enseignement et nos services de santé, il faut profiter de ces grands projets qui créeront de formidables opportunités pour nos jeunes et il faut leur faire réaliser cela », assure Karine Trudel.

Impacts combinés de la phase de construction des grands projets pour le Québec et la région :

10,7 milliards d’investissements

49 403 emplois années directs, indirects et induits (À l’échelle du Québec)

16 010 emplois années directs, indirects et induits

Le nombre d’heures travaillées en construction industrielle dans la région sera multiplié par 5 durant 3,68 ans.

Impacts combinés de la phase des opérations des grands projets

3 178 nouveaux emplois directs, indirects et induits

7 056 nouveaux habitants

3 145 nouveaux ménages (1 010 appartements, 2 135 logements possédés)

1 135 personnes vivants seules, 2 010 familles dont 724 couples avec enfants

1 962 enfants de moins de 15 ans

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