Erratum | À nos lecteurs du mensuel Informe Affaires. Dans l'édition de mars du mensuel, un texte portant sur le 20e anniversaire d'Agrinova, publié en page 18, fait mention de la fondation de l'organisme en 2016. Il s'agit plutôt de 1996. Nos excuses aux gens d'Agrinova particulièrement Messieurs Patrick Girard, directeur-général et Richard Weiland, directeur de la recherche. La rédaction.

ALMA - Fondé par le Collège d’Alma en 1996 dans le but d’assister le milieu agricole québécois dans le développement de projets de recherches en agroalimentaire, l’organisme Agrinova est devenu aujourd’hui un outil essentiel de croissance de cette importante industrie pour l’économie du Québec. Qui plus est ce fleuron régional a attiré un grand nombre de chercheurs de qualité au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Des retombées majeures

Près de 1000 dossiers de projets ont été ouverts par ce centre de recherche unique depuis 1996. Pour le directeur général d’Agrinova, Patrick Girard, l’organisme est un exemple probant de l’impact de l’économie du savoir. "On a attiré entre 35 et 40 jeunes chercheurs dans la région au cours des vingt dernières années... Avant nous, les agronomes ne revenaient pas en région. On a aujourd’hui une équipe de gens qui possèdent un bagage extraordinaire », lance-t-il. Pour ce passionné, Agrinova soutient activement les PME en matière d’innovation dans de nombreux projets concrets et structurants.

Patrick Girard explique d’ailleurs que les retombées économiques d’Agrinova dépassent largement les salaires versés aux 20 employés de ce centre de recherche provincial, qui possède également un bureau à Québec. « On a fait la démonstration que l’argent investi par le gouvernement a un effet multiplicateur de dix fois pour nos PME et nos pour nos autres partenaires... La valeur ajoutée dans la production se transforme en dollars et bénéficie à notre économie », assure-t-il.

Des créneaux uniques

Patrick Girard parle abondamment de la spécificité de l’agriculture boréale. « Notre climat est davantage une opportunité qu’une contrainte. Il est notamment plus facile au nord de faire de la culture biologique parce qu’il y a moins d’insectes à éradiquer ». De son côté, le directeur de la recherche, l’agronome Richard Weiland, avance que les produits de la terre provenant des régions nordiques contiennent autant d’éléments qui sont excellents pour la santé que les cultures du sud et l’idée trace graduellement son chemin dans l’esprit des consommateurs.

« C’est une grande tendance qu’on observe en Europe du Nord que de mettre en valeur les spécificités biologiques et les avantages des cultures nordiques »,  confirme le chercheur. À titre d’exemple, il cite le développement régional de la production de la camerise, une baie regorgeant d’antioxydants et très bien adaptée à nos latitudes. « Dans quelques années, nous serons peut-être les plus grands producteurs de camerises au monde », lance-t-il.

Le chercheur parle également d’un autre créneau prometteur, celui de la gourgane. Pour le scientifique, il s’agit d’une plante bien adaptée à notre climat et d’une culture que l’on maîtrise très bien. Cependant, Agrinova cherche à développer de nouvelles utilisations de cette « fève des marais », notamment pour les farines destinées à la consommation humaine, mais aussi à l’alimentation animale. « Si on arrive à produire des aliments pour nourrir les animaux d’élevage, on pourrait alors avoir un autre produit distinctif », assure Richard Weiland.

Les groupes d’innovation

Outre l’impact des nombreuses recherches initiées et concrétisées par Agrinova Patrick Girard et Richard Weiland sont aussi très fiers de l’effet bénéfique des Groupes d’innovations, institués par l’organisme. Trois des ces comités sont actuellement en activité, deux sur le lait et un sur les grandes cultures biologiques. Vingt-six producteurs s’y impliquent et y partagent leurs expertises et leurs idées. « Les producteurs étaient habitués de se débrouiller seuls et de travailler en solo. Aujourd’hui ils pratiquent l’innovation collaborative et ça les aide grandement », explique Patrick Girard. Ce dernier confirme que d’ici le printemps, quatre autres Groupe d’innovation, touchant d’autres secteurs d’activités, allaient être constitués par l’équipe d’Agrinova.

Un centre bien équipé

Agrinova et ses partenaires occupent un édifice d’environ 8000 pieds carrés situé derrière le Cégep d’Alma. Le bâtiment durable certifié « LEED » abrite notamment des laboratoires bien équipés où œuvrent une dizaine de professionnels de la recherche en agriculture. L’organisme possède également, dans le secteur d’Alma, une ferme de 100 hectares dont 65 sont actuellement en culture.

Les CCTT

Issu de la volonté du milieu agroalimentaire et d’un partenariat régional, le Centre de recherche et de développement en agriculture Agrinova a été créé en 1996 par le Collège d’Alma. Il est reconnu par le gouvernement du Québec à titre de centre collégial de transfert de technologie en agriculture. Il existe 48 CCTT au Québec, tous liés à des cégeps, dont trois autres situés dans la région. Écobes (Jonquière), le Centre de production automatisé (Jonquière) et le Centre Géomatique du Québec (Chicoutimi). Ils ont pour mission d’accompagner les organismes et les entreprises, particulièrement la PME, dans leur démarche d’innovation par le soutien technique, le développement technologique, l’information et la formation.