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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Arvida Roasting Co, une jeune entreprise qui se spécialise dans la torréfaction et la vente de café de spécialité, ajoute un nouveau service à son portefeuille pour 2021. En effet, la brûlerie de la rue Powell à Arvida compte offrir à la population des formations pour faire découvrir le café de spécialité au Saguenay–Lac-Saint-Jean, un projet qui nécessite certains investissements et pourrait mener à la création de nouveaux emplois.

Pour l’instant, les trois propriétaires de l’entreprise, Célia Meighen McLean, Vincent Lessard et Simon Blais, ne s’avancent pas sur une date ou encore les coûts que devront débourser les participants. La pandémie de COVID-19 étant toujours bien présente, les associés préfèrent demeurer prudents. Toutefois, on précise que le projet devrait décoller incessamment et mener à la création de nouveaux postes. « Nous comptons proposer des dégustations durant nos formations, l’embauche d’un barista est donc discutée », souligne Mme Meighen McLean, directrice générale.

Les trois entrepreneurs ont également dédié un espace dans leurs locaux et procédé à des investissements. « Mes deux partenaires ont suivi des formations sur la torréfaction et, de mon côté, je suis allé chercher des connaissances auprès de la Specialty Coffee Association (SCA). Ces compétences nous permettront d’offrir aux gens le savoir concernant la préparation du café haut de gamme. »

Un monde de différence

« Il existe un monde de différences entre le café de spécialité et celui de commodité. Le produit qu’on souhaite faire connaître aux gens d’ici en est un où l’ensemble des intervenants de sa chaîne de valeur ont porté une attention particulière à sa qualité. Il est plus dispendieux à l’achat, parfois jusqu’à 14 fois plus élevé que le coût moyen, mais il présente davantage de corps, de goût et de texture. Il faut savoir qu’il y a plus de marqueurs aromatiques dans le café que dans le vin. En raison de sa complexité, sa préparation est plus exigeante et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous désirons offrir des formations », explique la directrice générale d’Arvida Roasting Co.

Un marché à fort potentiel

Le marché du café de spécialité gagne en popularité dans toute la province. Dans les grands centres comme Montréal et Québec, les magasins proposant des alternatives au café de commodité ouvrent par dizaines et l’engouement rejoint tranquillement le Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Nous avons démarré le projet en juin 2019 et, en l’espace d’une année, nous avons doublé notre chiffre d’affaires. Il y a un véritable engouement de la part de la population et j’ai pu quitter mon ancien emploi pour me consacrer à temps complet à l’entreprise. Mes deux associés sont à temps partiel, mais la demande est assez forte pour entrevoir plus d’ouvrage pour les prochains mois et années. C’est très encourageant et nous sommes au début de la vague. L’idée de formation est un prétexte pour stimuler la popularité de ce créneau. Nous avons déjà planifié quelques événements pour faire découvrir des produits exceptionnels qui sont méconnus de la région. »

Se positionner pour 2021

Avec une production d’environ 70 kg par semaine, la PME ne désire toutefois pas devenir un lieu où l’on sert le café, mais plutôt un laboratoire d’expérimentation. Possédant une petite boutique en ligne, il n’est pas question non plus de se lancer dans la vente de machines espressos, mais de poursuivre dans les accessoires peu dispendieux comme les carafes et les presses. « Nous voulons démocratiser l’accès au café de qualité. Démontrer aux gens qu’il n’est pas nécessaire de posséder une machine à 4000 $ pour savourer un bon espresso. En boutique, nous offrons également des produits d’introduction vers des gammes plus exotiques. C’est notamment le cas de notre Powell ou encore de notre San Adolfo, deux cafés plus torréfiés et qui rejoignent un plus grand éventail de consommateurs. Les clients achètent ceux-ci et, par la suite, ils sont tentés vers des grains plus exotiques comme notre Laayyoo qui présente quant à lui des notes fruitées », conclut Célia Meighen McLean.

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