"Le Végécube, ça va nous prendre encore au moins deux ans de recherche et développement (R & D) avant qu'il soit commercialisable. [...] Nous avons décidé de sortir de notre coquille en R & D pour commercialiser une partie du Végécube. Nous l'avons divisé en composants", résume Yannick Tremblay, président-directeur général et fondateur de l'entreprise.
Le but de ce virage est de commercialiser les deux produits pour propulser le développement de Végécube. "Ça va être un peu la locomotive qui va nous permettre d'engager nos équipes à temps plein et de sortir de notre stade d'incubation", affirme M. Tremblay.
Produits novateurs
Le Végébac est un bac de jardinage qui permet de faire pousser des légumes de toutes sortes, y compris les légumes-racines, dans du terreau. Il peut être utilisé pour créer une installation de jardinage vertical ou un mur végétalisé sur mesure, incluant un système d'irrigation, à l'extérieur comme à l'intérieur. Les bacs sont vendus sous forme d'ensemble par la startup sous le nom VG-Mur. "C'est un outil breveté. C'est modulaire, un peu comme des blocs Lego. On peut le configurer selon nos besoins pour créer un VG-Mur", explique le PDG.
La VG-Tour est une tour à jardin verticale intégrant cinq Végébacs et des lampes pour l'intérieur. "Ces lumières sont calibrées pour faire pousser les légumes avec beaucoup de performance. [...] Elles sont sur deux bras articulés pour permettre un accès facile aux récoltes. C'est livré avec une minuterie", mentionne Yannick Tremblay.
Plusieurs projets
Actuellement, une trentaine de personnes collaborent à la création des différents produits de la jeune pousse. Les équipes travaillent donc sur plusieurs projets à la fois. La R & D sur le Végécube se poursuit notamment en parallèle de la commercialisation des produits.
Du côté informatique, l'entreprise vient de lancer, en version béta, un nouveau logiciel. Appelé We Garden, celui-ci vise à utiliser l'intelligence artificielle pour répondre à des questions sur l'agriculture, l'autonomie alimentaire, etc. Il se veut en quelque sorte un ChatGPT de l'agriculture.
"Dans la prochaine version de We Garden, qui devrait sortir en 2025, les gens seront capable de créer des communautés d'autonomie en s'organisant autour des jardins, des serres, de ce qui existe localement, mais aussi de tout ce qu'ils peuvent développer. L'intelligence artificielle va être là pour les encourager à développer des choses qui pourraient leur être utiles", révèle Yannick Tremblay.
Nouveau laboratoire
En plus de ces différents projets, Végécube est en train de construire un autre laboratoire afin de tester un nouveau concept : le Wallatipi. "Il est fait pour effectuer des recherches sur les différentes techniques de production agricole de haute densité. Dans un espace de 30 X 16 pieds, on devrait pouvoir nourrir 17 familles. On parle de plusieurs dizaines de kilogrammes de légumes par semaine, 12 mois par année", indique M. Tremblay.
Ce concept se veut un intermédiaire entre le Végécube, un instrument de haute technologie, et le jardin qu'on peut faire soi-même à la maison. Il contiendra un jardin de deux planches de culture, un silo de culture avec 70 Végébacs et deux espaces de culture par étages. "C'est un mélange de plusieurs technologies : le Walipini, une approche de serre souterraine solaire passive à faible composante technologique, les jardins autofertiles, le jardinage vertical et l'agriculture par étage, mélangées avec les techniques de géométrie sacrée et d'électroculture. Ce sont des techniques qui ont été oubliées, mais redécouvertes dans les années 50", expose le PDG.
L'extérieur du Walatipi devrait être terminé pour l'hiver, puis l'équipe préparera l'intérieur. Les premières expériences devraient débuter au printemps 2025.
Financement
En parallèle des différents projets, Yannick Tremblay travaille également sur le financement de Végécube. Selon lui, il n'est pas évident pour les jeunes pousses comme la sienne, qui développent des produits qui n'existent pas encore, d'obtenir des fonds. Il considère que le soutien des organismes, comme celui accordé par les MRC de Maria-Chapdelaine et du Domaine-du-Roy, revêt une grande importance. L'apport des actionnaires (27 actuellement) est également capital. "Ça peut vraiment contribuer à nous amener ailleurs", conclut l'homme d'affaires, qui précise que des actions sont toujours disponibles pour des investisseurs avertis.