SAINT-GÉDÉON – La ferme Villoise qui se spécialise dans l’élevage de porc en liberté et dans la commercialisation de charcuteries certifiées biologiques est en mode séduction. En effet, l’entreprise administrée par un jeune couple vient d’investir 50 000 $ dans sa stratégie marketing. L’objectif étant d’acquérir davantage de points de distribution.
« L’investissement est consenti dans l’intention d’améliorer l’accessibilité à nos produits. Nous sommes conscients de mettre en marché des charcuteries raffinées qui ne rejoignent pas tout le monde. Toutefois, nous pensons pouvoir attirer plus de gens vers notre offre. Présentement, nos viandes sont disponibles dans certaines épiceries fines, sur commande, chez quelques partenaires comme la Fromagerie Médard et l’été nous parcourons les marchés publics de la région. Par la refonte de l’image de marque et par la nouvelle stratégie de communication nous prévoyons intégrer les IGA et Métro de la région. Nous pensons qu’il y a une place pour nous sur les tablettes des zones biologiques des supermarchés », explique William Suess-Villeneuve, copropriétaire de la Ferme Villoise avec sa conjointe Andréa Maltais.
L’argent injecté dans le département marketing de la ferme biologique servira à bien positionner l’entreprise sur les médias sociaux ainsi qu’apporter des améliorations au niveau de l’emballage. « Pour être efficace en épicerie, il faut avoir un produit qui se démarque sur les tablettes. Nous avons mandaté une firme de design de Saint-Nazaire pour revoir notre concept afin de mettre en évidence le message qu’on souhaite véhiculer. Une attention particulière sera donc portée sur l’aspect qualitatif et biologique. »
Pourquoi le cochon ?
En 2018, l’entrepreneur de 26 ans et sa conjointe de 24 ans rachètent la ferme familiale de Saint-Gédéon. À ce moment, le couple effectue un virage majeur puisque le père de monsieur Suess-Villeneuve était un producteur laitier. « Nous avons décidé d’abandonner le lait pour la production porcine. À la suite d’une analyse de marché, nous avons constaté qu’il y avait une demande pour du porc produit en région. De plus, la viande de cet animal peut être transformée de multiples façons. Étant également propriétaires de 200 acres de terre arable, nous avons entrepris d’élever nos animaux en liberté et de les nourrir avec l’avoine, le blé et le lin que nous cultivons. »
Le choix de produire de manière biologique et en respect avec le bien-être animal était primordial pour les deux entrepreneurs. « Ça l’augmente le coût de production, c’est un fait, mais ça l’apporte aussi des opportunités d’affaires. Les producteurs de porc bio au Québec se comptent sur les doigts d’une main. Une réalité qui nous permet de vendre nos charcuteries sur commande à l’ensemble de la province. De plus, en se certifiant bio, ça nous distingue des éleveurs industriels qui n’ont pas trop bonne presse », précise William Suess-Villeneuve.
Promouvoir son créneau
Le milieu agroalimentaire biologique au Saguenay-Lac-Saint-Jean est un secteur d’activité qui se tient. On constate que plusieurs acteurs artisanaux ont le souci de faire rayonner le savoir-faire régional et de tisser des liens avec des entreprises qui évoluent dans le même créneau. C’est le cas de la Ferme Villoise. « Depuis 2018, nous sommes en partenariat avec la Ferme Tournevent de Hébertville. Ils produisent des huiles biologiques à partir de grain qu’ils font pousser. Lors du processus de fabrication, il se forme un sous-produit appelé le tourteau. Il s’agit des résidus de grain pressé et vidé de leur l’huile. C’est une matière riche en protéines et nous leur achetons pour l’introduire en tant que complément alimentaire pour nos porcs. »
En plus de cette initiative d’économie circulaire, la Ferme Villoise travaille en collaboration avec la microbrasserie biologique La Chouape de Saint-Félicien et la fromagerie Bouchard Artisan Bio de la même ville pour l’élaboration de leurs saucisses.