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Frédérica Fortin-Foster

ALMA — La hausse du taux d’inflation au Québec impacte les citoyens dans divers secteurs, l’achat local en est un. La troisième édition du Baromètre de la confiance des consommateurs québécois à l’égard des aliments a révélé lors d’une étude que seulement 33 % des Québécois sondés affirment prioriser l’achat local. C’est une baisse de 10 % en comparaison à 2019.

L’Écomarché Nord-Bio à Alma fait partie de ceux ayant remarqué une baisse dans les habitudes d’achat des clients. Ce marché de proximité en ligne fait la livraison dans 13 municipalités.

« Ce concept est sur pied depuis 2015 et il donne accès à tous les produits régionaux biologiques en période hivernale. En hiver ça prend son sens vu qu’il n’y a pas beaucoup d’offres en cette saison. Alors que durant la saison d’été, il y en a beaucoup », explique Maryse Fortin, coordonnatrice de la coopérative Nord-Bio.

« Nous nous sommes rendu compte il y a quelques années que le besoin était présent. Il y a des gens qui veulent complètement manger local et à la fin de la saison estivale, ces gens se retrouvent démunis vu que l’offre n’est plus aussi présente. Nous voulions créer de l’offre aux clients sans qu’ils aient besoin de faire quatre épiceries pour tout trouver ce qu’ils cherchent, c’est de là que l’initiative est née », ajoute-t-elle.

« L’inflation, mais peut-être autre chose »

L’équipe de l’Écomarché Nord-Bio a remarqué l’impact que l’inflation des prix dans la province a eu sur les habitudes des clients concernant l’achat local, mais concrètement aussi sur la coopérative.

« Lors de l’appel de l’achat local du gouvernement, nos chiffres d’affaires ont doublé. Ensuite, après la pandémie les habitudes d’achats locaux des gens sont revenues à la normale et en ce moment c’est en baisse. Nous faisons partie d’un secteur où les gens coupent », souligne Mme Fortin.

« L’inflation est sûrement la principale cause de la baisse, mais nous avons également une autre hypothèse. Les gens n’ont pas pris de vacances à l’extérieur depuis trois ans, donc cette année ils partent. C’est donc moins intéressant de prendre une inscription au panier alors qu’ils ne sont pas là. De plus, beaucoup plus de gens se mettent au jardinage, c’est également moins utile d’avoir ce service quand tu as accès à certains produits bio de la maison », ajoute Maryse Fortin.

Une piste de solution

Une solution existe pour contrer l’inflation tout en continuant d’acheter des produits d’ici. Les inscriptions pour le panier alimentaire se font au printemps donc lors de l’achat du panier, l’inflation qui pourrait se passer durant l’été n’impacte pas sur les prix déjà fixés. La coordonnatrice de la coopérative trouve important de continuer d’acheter locale, car c’est bon pour l’économie régionale.

« On espère que les chiffres remontent. Le principe d’achat local c’est tout un principe qu’on veut appliquer, mais c’est souvent plus complexe qu’on pense. Ce qui est important c’est que ce sont des produits fabriqués ici, par des gens d’ici. C’est plus cher, mais au moins l’argent reste ici. »

L’Écomarché Nord-Bio en été

Ce marché qui est normalement ouvert du mois de septembre jusqu’en juin ouvrira ses portes durant la saison estivale.

« Cette année, nous serons ouverts en été parce que nous avons acheté une bâtisse qui est ouverte depuis septembre dernier, mais seulement à Alma. Les gens qui commandent en ligne et les gens qui viennent également au kiosque pourront bénéficier de ce service », conclut Mme Fortin.

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