Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Agriculture et Agroalimentaire, les bénéfices d’une approche collaborative », publié dans notre édition du mois de juillet.

SAGUENAY – Même si le revenu net des producteurs agricoles au Québec a diminué de plus de la moitié, passant de 1,2 milliard de dollars à un peu plus de 500 M$ et que les dernières années se sont avérées difficiles, Mario Théberge, le président de la Fédération de l’UPA du Saguenay-Lac-Saint-Jean demeure confiant et entrevoit même un avenir des plus positifs. D’ici là, il prône la patience aux producteurs de la région.

« Il est démontré qu’en 2050, il y aura 10 milliards de gens sur la terre et on ne pourra pas tous les nourrir. Il faudrait que les rendements augmentent de 60 à 70 % et c’est impossible. C’est pourquoi les intérêts étrangers, qui voient venir ce qui s’en vient, s’intéressent à nos terres. Je le répète encore. Tantôt nos biens vont avoir une valeur importante. Notre handicap, comme le climat et notre positionnement, va servir d’opportunité. Le plus bel exemple ? Le canola. Ça a été développé par nos chercheurs à la ferme de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire à Normandin. C’est une plante qui vient de l’Ouest, qui aime le climat frais et humide, comme ici. Il ne peut en avoir au sud comme à Saint-Hyacinthe et en Montérégie en raison de leur climat trop chaud et trop sec. On peut se diversifier par notre climat en développant des cultures qui vont prendre de la valeur par leur rareté », raconte M. Théberge.

N’empêche qu’entre-temps, la situation n’est pas toujours facile. En effet, en raison de la température fraîche du printemps, il a fallu retarder les foins. Au lieu de trois coupes cet été, on n’en fera que deux. « On la prend où, la production de la troisième coupe? Surtout qu’avec la sécheresse de l’été dernier, nos inventaires sont épuisés ou presque », ajoute le président.

Toujours selon M. Théberge, les producteurs de la région doivent trouver une spécification à leurs produits. Il cite en exemple Nutrinor et son lait nordique biologique. « Ils sont allés sur les marchés de Natrel et Agropur et ça dépasse leurs espérances. Tout cela parce que c’est un lait différencié, produit en région nordique avec des normes différentes. Les consommateurs sont de plus en plus friands de cela. »

En tête pour le lait biologique

Avec l’innovation, l’éducation au Collège d’Alma avec son programme de formation des technologies agricoles, Agrinova, un laboratoire de recherche et d’innovations, le Créneau Agro-Boréal et la Table agroalimentaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, les aliments sont là pour la bonne recette, selon Mario Théberge.

« Notre régie biologique est un créneau à développer. On est la région où il y a le plus de producteurs de lait biologique au Québec et ce n’est pas rien. Ça veut dire qu’on a une longueur d’avance. La nouvelle génération ne mange pas n’importe quoi et se tourne de plus en plus vers les produits bios. Il est vrai qu’il y a un prix ajouté à cette valeur ajoutée, mais l’offre a de la misère à suffire à la demande sur les produits bios. Je pense qu’on peut miser là-dessus », de laisser tomber le président régional de l’UPA.

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