SAGUENAY – Jean Simard, président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada a rencontré la presse régionale afin de présenter les perspectives du marché de l’aluminium dans le monde. Si la Chine reste le principal concurrent, il est à noter que la production est en croissance au Canada depuis 2015.
Dans sa présentation des données, Jean Simard a tracé un portrait de l’industrie qui représente un volume d'affaires total de 2,7 G$ par année au Canada. Selon lui, 8000 emplois directs, 20 000 emplois indirects et 10 000 retraités composent l’écosystème économique de l’aluminium au pays. « Le Canada est la plus grande source de métal primaire exporté aux États-Unis, soit plus du 2/3 du métal entrant dans ce pays», a-t-il commenté.
Le volume de l’utilisation de l’aluminium est en croissance partout selon les différentes chiffres énoncées. L’Afrique et l’Asie sont les principaux acheteurs. Jean Simard parle du marché chinois: « La Chine produit maintenant 33 millions de tonnes/année, soit plus de 50 % de la production mondiale. Son marché domestique passe de la production manufacturière et infrastructure aux services. La démographie négative et le remplacement de la population active tirent le PIB vers le bas ainsi que la consommation d’aluminium », a ajouté le président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada.
« La population active de la Chine amorce une contraction en 2015 avec des effets négatifs sur le PIB chinois, et le prix de l’aluminium. La contraction se poursuivra au moins jusqu’en 2023. Les prévisions de croissance pour la Chine et le prix des commodités sont pessimistes ». Il faut mentionner que le coût d'électricité pour la production de l'aluminium en Chine défie toute concurrence à l'échelle mondiale.
Il poursuit sur le marché américain et du Moyen-Orient: « Les États-Unis ont fermé dix usines en deux ans et une seule fonctionne à 100 %. Il en reste cinq actuellement dans ce pays. Le dollar américain protège le Canada. Le Moyen-Orient a produit 5 millions de tonnes, tandis que le Canada en produit 3 millions de tonnes », a souligné Jean Simard.
Selon Jean Simard, d'ici la fin de 2018, le marché de l’aluminium aura connu un creux historique de 10 ans alors que l’impact de la Chine sur le marché mondial n’est pas près de s’estomper. Il explique que dans un environnement d'affaires aussi contraignant, la capacité d’absorber des coûts additionnels est inexistante.