N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « L’aluminium : la transformation à l’ordre du jour » publié dans notre édition du mois de novembre.
SAGUENAY — Rêver l’aluminium, qui fêtera ses 15 ans d’existence en 2020, a probablement été à l’origine de plusieurs carrières dans les secteurs techniques et scientifiques au Saguenay–Lac-Saint-Jean et ailleurs au Québec. C’est du moins ce que souhaite Hélène-Louise Falardeau, responsable de la gestion du programme qui a impliqué des milliers d’élèves de troisième secondaire depuis son lancement en 2006.
Deux études de l’organisme de recherche ÉCOBES, réalisées en 2012 et 2014, lui donnent raison alors que les données démontrent que sur plusieurs aspects, Rêver l’aluminium stimule fortement l’intérêt des jeunes à persévérer dans leurs études, mais surtout à embrasser des carrières techniques ou scientifiques. Et ce, notamment en métallurgie dans un contexte où la question de la main-d’œuvre est au cœur des préoccupations de l’ensemble des acteurs de l’industrie.
Pour cette ingénieure de procédé, le programme est définitivement un atout pour stimuler la relève de la main-d’œuvre dans les domaines de la production et de la transformation du métal gris. « Rêver l’aluminium permet de sensibiliser et d’intéresser les jeunes très rapidement dans leur cheminement scolaire vers un choix de carrière dans le monde de l’aluminium, mais également dans d’autres secteurs d’activités industrielles », relate Hélène-Louise Falardeau, qui considère que son travail a un impact significatif sur le développement économique.
Un jeu de rôle d’entreprise
Rêver l’aluminium, qui s’adresse aux élèves de troisième secondaire leur permet de vivre une situation d’apprentissage à travers un jeu de rôles qui simule véritablement une structure d’entreprise. Dans ce programme qui dure de 6 à 8 semaines et qui est intégré dans le cursus scolaire, les jeunes doivent répondre à une commande d’un client exigeant, un distributeur de vélos haut de gamme, qui désire obtenir un nouveau concept de pédales en aluminium qui apportera une valeur ajoutée à ses produits. Supportés par des représentants bénévoles de l’industrie et d’organismes œuvrant en métallurgie, les participants vivent, sur une base individuelle, ce projet qui est livré à la fin « clé en main » aux enseignants.
Comme dans « la vraie vie »
L’objectif premier étant de donner le goût aux élèves pour le domaine technique, le projet leur fait donc vivre « la vraie vie » d’une entreprise. Deux commissions scolaires participent au programme. La Commission scolaire Lac-Saint-Jean et la Commission scolaire De La Jonquière. Quelque 500 élèves s’inscrivent annuellement au projet dont le sous-titre est « Pédale vers ton avenir ». Les professeurs retiennent une soixantaine d’inscriptions, dont les auteurs feront partie du programme. La simulation comprend tous les éléments d’une structure d’entreprise, notamment la direction générale, les ventes, le marketing et la production. En fin de compte, les participants sont jugés sur trois aspects. Un dessin technique du produit, le prototype de la pédale (réalisé dans du polystyrène à haute densité) et un texte justificatif (dont le « pitch de vente »). Le tout culmine dans un gala annuel où le travail des élèves est souligné avec décorum. Les finalistes reçoivent, entre autres, une lettre de félicitations du premier ministre en poste. Le grand gagnant(e) mérite également un vélo Devinci, équipé du prototype de ses pédales, cette fois-ci en véritable aluminium.
Des partenaires stratégiques et significatifs
Implanté en 2006, Rêver l’aluminium ne pourrait certainement pas se réaliser et perdurer sans la mobilisation et la synergie des milieux industriel et éducationnel de la région, selon Hélène-Louise Falardeau. Parfait exemple de l’adéquation travail étude, Rêver l’aluminium peut compter sur un partenariat significatif entre ces quatre organisations, présentes depuis 2006 : La Société de la Vallée de l’aluminium (SVA), La Commission scolaire Lac-Saint-Jean, Le Cégep de Jonquière (Fiduciaire du projet) et le Cégep de Chicoutimi. S’ajoutent à ces intervenants fondateurs des entreprises et organismes de la région, sans qui le programme ne survivrait probablement pas, alors que 62 d’entre-eux se sont impliqués à tour de rôle dans le projet depuis 2006 (à l’exception de Devinci, Eckinox et Genitique qui s’impliquent depuis 14 ans).